DERNIERS VISIONNAGES

J’ai entendu dire du bien du premier opus, mais pas eu l’occasion d’y mettre le nez.

Pareil, on l’a vu l’autre jour, c’est assez rafraichissant.

Je viens de découvrir un Coppola que je ne connaissais pas. Je crois même n’en avoir jamais entendu parler : Conversation Secrète (The Conversation en VO). Film de 1974 avec Gene Hackman en vedette, qui tourne depuis une quinzaine d’années et s’est fait remarquer grâce à French Connection (1971) et L’Aventure du Poséidon (1972).

Coppola, de son côté, cherche à monter ce film depuis longtemps, mais il lui faudra attendre le succès du Parrain pour parvenir à réunir les finances. Il travaille sur cette idée d’écoutes clandestines depuis le milieu des années 1960.

Le principe est simple : Harry Caul, joué par Gene Hackman, écoute des conversations, à l’aide de moyens technologiques avancées, pour le compte d’un commanditaire inconnu. Au début du film, et ce pour un temps assez long, on suit ses activités (montage et nettoyage des bandes, discussion avec l’assistant du commanditaire…) sans réellement savoir pour qui il travaille ni dans quel but. L’accent est mis sur son côté pointilleux et sur les réactions épidermiques qui l’animent (il ne tolère pas les jurons, par exemple…).

L’enjeu, cependant, est clair : malgré les trois micros et les trois bandes, il lui manque une information, un passage où les échanges du couple qu’il écoute sont rendus inaudibles à cause du bruit ambiant. On voit donc l’insistance de Harry à isoler les propos, notamment à l’aide de matériel dont on comprend qu’il l’a construit lui-même. Le film s’organise alors sur un double dévoilement progressif : d’un côté, par ses bidouilles techniques, Harry parvient à identifier les paroles du couple qu’il écoute (et c’est l’indice d’une menace imminente…), et de l’autre on découvre petit à petit le passé du technicien et les raisons pour lesquelles il est si épidermique sur certains points.

De nombreuses réactions surprenantes trouvent donc petit à petit une explication. Hackman compose un personnage en retrait, qui n’intervient pas, qui n’ose pas intervenir car il est conscient que les actes ont des conséquences. Mais bien entendu, ça va déraper à un moment, et les actes ainsi que leurs conséquences vont finir par rattraper Harry…

Cette histoire d’écoutes, liées à la révélation de secrets cachés, n’est pas sans rappeler le Blow-Up de Michelangelo Antonioni (1966), bien entendu. Et sera une des influences du Blow Out de Brian De Palma (1981). Moi qui ne connaissais pas le film, je suis épaté de découvrir qu’il a été récompensé par la Palme d’Or à Cannes en 1974 et que s’il n’a pas eu l’Oscar du meilleur film en 1975, c’est qu’il a été doublé… par un autre film de Coppola, Le Parrain II.

Le casting est intéressant, également. Harry Caul travaille avec un autre ingénieur du son, Stanley, incarné par John Cazale, connu pour son rôle de Fredo Corleone dans Le Parrain. On croise également un jeune Harrison Ford dans un rôle inquiétant, et Robert Duvall dans une apparition secondaire mais éminemment importante pour le récit.

Une sacrée curiosité pour moi, un film déstabilisant par son rythme lancinant et étourdissant par son usage du son.

Jim

4 « J'aime »

Le plus De Palma des film de Coppola

(un de mes films préférés du bonhomme)

Me suis bien marré aussi.

J’imagine que tu l’a vu sur le replay d’Arte

Pour ceux qui veulent découvrir ce petit bijou

Héhéhéhéhéhéhé
Ouais.

Non : lors de sa diffusion télé, il y a quelques jours.
Pas trouvé le temps d’en parler plus tôt.

Jim

Le seul Replay que connait Jim est dans Alien

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Star Wars - L’Empire des Rêves : Long documentaire réalisé il y a 20 ans pour la sortie en DVD de la première trilogie de la saga des étoiles. Je ne l’avais pas revu depuis très longtemps et c’est toujours aussi sympa de se replonger dans cette période (même si je connais déjà bien tout ça)…
L’album secret de Clint Eastwood : Evocation intéressante de la vie et de la carrière du grand Clint, sans éviter les sujets qui fâchent et les aspects les moins reluisants de la personnalité de l’acteur/réalisateur notamment à travers le témoignage édifiant de Sondra Locke…
Tolkien - La véritable histoire des anneaux : Très bon docu Arte qui revient sur les sources d’inspiration de l’écrivain, aussi bien par ses études, les moments décisifs de sa vie (comme son expérience pendant la Guerre) que les paysages qu’il a visités et qui ont nourri son imagination.
Abe’s Story : Un joli court-métrage irlandais, entre théâtre d’ombres et livre animé, qui revisite la création de Dracula par Bram Stoker.
One more Shot : Suite directe de One Shot (dont j’ai déjà causé plus haut), actioner bourrin avec Scott Adkins qui vaut plus pour son efficace façon immersive de filmer son suspense et ses bastons que pour une intrigue convenue et une interprétation pas très inspirée (et il a pris un sacré coup de vieux, Tom Berenger)…

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C’est noël

A la tête de l’entreprise familiale, Carole menace de fermer la branche dirigée par son frère fêtard et son équipe de bras-cassés qui pensent plus à s’éclater qu’à faire des bénéfices. Il n’en fallait pas plus à ce dernier pour qu’il leur fixe une ultime mission : organiser dans les bureaux une soirée de Noël totalement épique et hors-norme afin d’impressionner un de leurs plus gros clients convoités et signer un contrat qui pourrait sauver leur boulot.

J’aime bien l’idée que la fête dégénère non pas à cause d’un truc spécifique mais juste parce que quand tu réunis 200 personnes frustrés de leur vie et de leur taf et que tu leurs donnes de l’alcool, ca fini forcément par partir en vrille.

Sinon c’était cool avec un déroulement classique. Bateman égal à lui-même (c’est à dire bon et plat) mettant en valeur les autres, McKinnon excellente en RH coincée, Courtney B.Vance qui sort du registre dans lequel je le connais etc. et, of course, Jennifer Aniston toujours la boss.

Gus, un cambrioleur malchanceux, est abandonné par son partenaire au beau milieu d’un coup et est obligé de prendre un couple plutôt irritant venant du Connecticut. Mais très vite, le couple s’avère insupportable : ils se disputent sans arrêt et passent leur temps à parler de leurs histoires de famille. Gus se rend vite compte que la seule façon d’échapper à la police et de pouvoir retourner à sa vie, est de résoudre les problèmes de ses otages …

Est-ce qu’un Noël au sein d’une famille toxique peut mieux se passer avec une thérapie à base de bondage, jet d’eau et tarte dans la tronche ? La question reste posé en attendant voila un film très drôle porté par un Denis Leary qui trouve le rythme parfait pour incarner un cambrioleur pas forcément mauvais mais qui ne perd jamais de vue son objectif. C’est truffé d’autres personnages barrés (un père noël de plus en plus bourré le long du film, des flics incompétent, un commissaire fatigué et surtout, le classique, une matriarche horrible), ça recèle de scènes malines pour mettre en valeur la toxicité familiale à travers cette période et j’aime comment Leary remet en place ces petits bourgeois.


Leur fille étant parti en stage humanitaire au Pérou, Luther Krank propose à sa femme de ne pas fêter Noël et d’utiliser l’argent économisé (6000 $ quand même) pour partir en croisière. Mais dans la petite rue remplie de famille comme il faut, cela relève du sacrilège.

Ecrit par Chris Columbus (sur la base d’un roman de John Grisham), le film s’amuse sur le stress et l’injonction à fêter Noël. C’est comme si les Kranks vivaient dans une rue remplie de famille Griswold (la famille du Sapin à les boules, le chef d’oeuvre dans le genre film de noël). La première partie du film est excellente en nous montrant Luther s’opposé à ses voisins au point de poser des pièges autour de sa maison. Si le film se délite peu à peu avec une conclusion classique ca reste quand même pas mal tout avec ce stress de Noël prenant des proportions gigantesque. Tim Allen est parfait pour le rôle, Jamie Lee Curtis est parfaite (normal et puis…bon…je dis jamais non à une scène où on la voit en bikini) et c’est blindé d’excellent second rôle (Dan Aykroyd, M.Emmet Walsh, Erik Per Sullivan etc.)

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Quelques documentaires…

Christopher Reeve, l’éternel Superman : un beau docu signé Philippe Guedj et Philippe Roure. Portrait croisé de la carrière de l’acteur et de l’histoire éditoriale du personnage qui a bouleversé sa vie…très intéressant, avec de jolies idées visuelles pour illustrer le sujet et lier les séquences et les interventions…
L’Histoire du Film d’Horreur : j’ai terminé cette série docu de Eli Roth avec une dernière saison de 6 épisodes. Suite et fin de l’évocation des grands thèmes du cinéma horrifique avec des films bien choisis, même si les témoignages peuvent être très anecdotiques.
Becoming Hitchcock - The History of Blackmail : Grand spécialiste de l’oeuvre de Lucas et Spielberg, Laurent Bouzereau s’intéresse ici à Alfred Hitchcock et démontre à quel point Chantage, son premier film parlant, posait déjà toutes les bases de son oeuvre à venir. Et c’est souvent bien vu…même si un ou deux exemples semblent tout de même un peu forcés…
Hollywood Miniatures : Nouvelle entrée de la collection Classic Cool de Ciné +/OCS dans laquelle Michel Lerokourez revient cette fois sur l’histoire du format court au cinéma. Si la structure de l’ensemble manque un peu de rigueur, le sujet est riche, le texte est instructif (même si la narration de l’auteur est toujours assez empruntée) et les grands noms…tout comme les stars de l’époque un peu oubliées maintenant…sont au rendez-vous.

Vu également l’un des épisodes de la série documentaire Europa Maudits (le seul qui m’intéressait d’ailleurs), sur le Metropolis de Fritz Lang. En un peu moins d’une heure très bien écrite et réalisée, les auteurs et les intervenants reviennent sur la vie et la carrière de Lang, sur le tournage monstrueux de Metropolis et le destin compliqué du film qui fut longtemps invisible sous sa forme initiale après son échec au box-office. Et c’est passionnant !

Disponible sur les plateformes de streaming dans une version tronquée (je sais qu’il a été diffusé sur Netflix et je l’ai vu pour ma part sur Disney +), Film Adventurer Karel Zeman revient sur la carrière du Ray Harryhausen tchécoslovaque (si les styles de leurs films étaient différents, les deux étaient spécialistes de la stop-motion), magicien des effets spéciaux à qui l’on doit notamment Les Aventures Fantastiques et L’Arche de Monsieur Servadac, à travers de fascinantes images d’archives sur la création de ces longs métrages et des extraits qui ont gardé tous leur charme. En fil rouge, on suit également les efforts d’étudiants en cinéma pour recréer avec les moyens de l’époque des scènes des films de Zeman. L’idée est bonne et je me suis dit que le sujet méritait plus de place…et ce n’est pas étonnant puisque j’ai su après que la version disponible dure 52 mn alors que d’après IMdB, le documentaire dure en fait 1h42. Dommage de l’avoir raccourci à ce point…

SNL 50 : Bonne série documentaire sur les coulisses de la célèbre émission humoristique Saturday Night Live à l’occasion de son 50ème anniversaire. La série ne revient pas sur les débuts (ça, je pense que c’est le film de Jason Reitman qui s’en charge) mais articule ses 4 épisodes autour de 4 thèmes bien précis. Pour le premier, il s’agit du processus des auditions. Le deuxième met en avant les auteurs en détaillant une intense semaine de travail pour créer un épisode. Pour le troisième, c’est l’histoire d’un sketch emblématique (le « More Cowbell » avec Christopher Walken et un hilarant Will Ferrell). Et le dernier revient sur l’année 1985 et la saison la plus « étrange » du SNL (celle dont faisait notamment partie Randy Quaid et Robert Downey Jr). Il y avait certainement encore plus à dire mais ces 4 chapitres sont bien denses et j’ai appris pas mal de choses sur les coulisses du show.

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Je viens de voir Supercell, un petit film de tornade qui a plusieurs mérites, à commencer par le bon goût de ne pas vouloir jouer sur le terrain des grosses productions lançant des moissonneuses-batteuses à travers le ciel.

Le principe est tout simple : on suit Will Brody, le fils d’un célèbre chasseur de tempête mort lors d’une de ses missions. Will était tout petit, et vit dans le souvenir fantasmé de ce père disparu. Il en suit les traces plus ou moins confusément, reprenant dans sa chambre les travaux de ses parents, en cachette de sa mère qui a perdu son emploi, abandonné ses recherches et accepté un emploi de femme de ménage (il y a tout un sous-texte socio-économique intéressant, notamment autour du tourisme à sensation…). On a donc un héritier déclassé qui s’embarque pour sa propre quête initiatique, sorte de Perceval de la météo.

Le héros dans l’ombre du père, c’est éminemment spielbergien. La musique, signée par un certain Corey Wallace, marche allègrement sur les plates-bandes de John Williams, entre citation et hommage, mais ça fonctionne super bien. D’autant mieux que la manière de filmer, assez sobre, recourt à des tas de techniques éprouvées, dont le regard écarquillé des personnages, le surcadrage à travers les fenêtres ou les portières, les plans fixes et symétriques brisés par un objet en mouvement…

L’action prend son temps, sans doute afin de ne pas précipiter les séquences spectaculaires, faute de moyens. Le film, en soit, n’est justement ni spectaculaire ni frénétique, et s’intéresse surtout aux personnages, même si la montée de la tension est plutôt réussie. Les cadrages trouvent de nombreuses astuces en vue de signifier la violence des éléments déchaînés sans avoir à les montrer (aspersion d’eau, portes qui claquent, gros plans sur des objets…). Bref, c’est plutôt astucieux, même si on voit bien que le réalisateur (et scénariste) applique les leçons du petit Spielberg à la lettre. Cela dit, au fil du récit, des flash-backs courts et insistants, matérialisant les souvenirs du fils et de la mère, viennent ajouter une touche presque shayamalanienne, mais bon, ce n’est pas du tout incompatible.

Cependant, malgré ces montages qui laissent remonter à la surface les images du traumatisme enfoui, on pourra reprocher au film de se perdre un peu dans le portrait des personnages. La dernière partie, qui conte diverses formes de reconstruction et de réconciliation, est plus faible, semblant s’éloigner de ses personnages (à cause du vent ?). Mais dans l’ensemble, Supercell est une sorte de version indé de Super8, à savoir un hommage au cinéma de Spielberg sans les moyens d’un blockbuster, porté par des acteurs que, dans l’ensemble et à part Anne Heche et Alec Baldwin, je ne connais pas, et qui remplissent bien leur contrat.

Jim

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TURTLE POWER :

Un bon documentaire datant de 2014 qui revient sur l’histoire de la franchise des Tortues Ninja, de l’écrit à l’écran en passant par les jouets, avec de chouettes interviews et images d’archive. Mais même si le sous-titre parle de la « definitive history » de ces héros, je me dis aussi qu’il y avait un peu plus à dire, notamment concernant les raisons de la séparation de Laird et Eastman (ils interviennent d’ailleurs toujours séparément dans ce film, à part pour les images du passé et la petite scène de leur réunion en 2014). Donc il faut voir ce doc comme un complément de l’épisode de l’excellente série The Toys that made us, qui était plus complet sur le sujet.

On le trouve sur quelle plate-forme ?

Je l’ai vu sur le replay de la chaîne Paramount Network, sur Canal Sat…

DC Team France : Un court talk show sur l’univers DC. Il n’y a que quatre épisodes, vu la fin du quatrième j’ai l’impression qu’ils voulaient en faire plus mais ça n’a pas du fonctionner. Bon, c’est très anecdotique pour le lecteur de longue date, c’est plus ciblé pour ceux qui ont découvert cet univers par les adaptations du petit et du grand écran mais l’ambiance est bon enfant et Fred Sigrist sort de bonnes vannes…

Icons Unearthed : Série documentaire diffusée en France sous le titre Dans les Secrets des Films. La série examine une grosse franchise par saison et celle que j’ai regardée retrace en six épisodes l’histoire de la saga Spider-Man, des débuts timides sur le petit écran dans les années 60/70 au MCU. La parole est donnée à ceux qui travaillent en grande partie dans l’ombre et c’est passionnant, très complet, en s’attardant aussi bien sur les réussites que sur les difficultés (on est loin du commentaire audio très corporate du DVD de Spider-Man 3). Vraiment bien fichu dans l’ensemble…

Alien - Terreur sur grand écran : Docu récemment diffusé sur Arte et qui revient sur la genèse de la saga. Là encore, le travail est bien fait…mais ceux qui connaissent déjà bien le sujet n’apprendront pas grand chose de neuf…

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Ah, j’ai vu les épisodes consacrés au Seigneur des Anneaux : j’ai trouvé ça bien sympa et assez riche.

Jim

Cette saison m’intéressait aussi mais tous les épisodes n’étaient plus dispos en replay. Je rejetterai un oeil plus tard pour voir s’ils ont tout remis (ou pas)…