DERNIERS VISIONNAGES

ARACHNID (2001) :

Deuxième production de la Fantastic Factory (entre Faust et Dagon), Arachnid est un creature feature bourré de clichés, aussi bien dans la description de ses personnages piégés sur une île où se promène une araignée géante que dans le déroulement d’une histoire aux rebondissements éculés. Le réalisateur Jack Sholder est loin de Dément et de Hidden (il parle d’ailleurs d’Arachnid comme de l’un de ses plus mauvais films), les effets spéciaux numériques sont affreux…et heureusement qu’il n’y a pas que des CGI car la grosse bestiole (plus convaincante) créée par les équipes espagnoles de la Factory permettent aux scènes d’action d’avoir ce feeling de série B des fifties qui me plaît bien.

ROTTWEILER (2004)

Après un plutôt bon début (à quelques exceptions près comme le long métrage ci-dessus), la Fantastic Factory de Julio Fernandez et Brian Yuzna s’est effondrée dans ses dernières courtes années d’activité. Rottweiler est même l’un des plus mauvais longs métrages réalisés par Yuzna. L’histoire, qui se déroule dans un futur proche et qui suit un jeune homme en cavale tentant de retrouver sa petite amie alors qu’il est poursuivi par un rottweiler cybernétique (Terminadog !), est sans queue ni tête, le montage est chaotique et rend l’ensemble confus, l’interprétation est médiocre et les effets spéciaux ridicules. De Yuzna, mieux vaut revoir Society et ses films des années 90…

J’aime bien sa soeur,Pamela, qui jouait dans les films « Massacre au camp d’Été 2 et 3 ».

Les deux films sont bof bof comparés au premier mais l’actrice (qui ferait une bonne Harley Quinn) est très bien.
Walter Gotell dans le 2 est très bien aussi.

Ha ben tu me rappel qu’il y a l’énorme docu sur Steve Van Zandt dans la boite

POSSUM (2018) :

Phillip Connell, un marionnettiste en disgrâce, revient dans sa ville natale. La maison dans laquelle il a passé son enfance est délabrée mais elle est toujours habitée par son oncle Maurice, lui-même créateur de marionnettes. Phillip, un homme profondément perturbé, va devoir se confronter aux terribles secrets qui le tourmentent depuis si longtemps…
Drame horrifique, Possum est un film exigeant, terriblement oppressant. Les décors lugubres participent à l’élaboration d’une atmosphère anxiogène, expression du mental fracturé d’un homme malade, qui ne sait plus faire la distinction entre rêve (ou plutôt cauchemar) et réalité. Phillip Connell a une sorte de double qui doit être la plus effrayante marionnette vue à l’écran et les passages qui la mettent en scène savent créer le malaise.
Si le film ne manque pas de longueurs, les thèmes développés sont intéressants et les confrontations entre Sean Harris (excellent) et Alun Armstrong (bien infect) sont intenses jusqu’à un final qui répond à pas mal de questions. Mais le dernier regard du personnage principal montre qu’il est certainement trop tard pour lui…

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LOOP TRACK (2023) :

Un étrange petit film néo-zélandais, mélange de genres surprenant. Son auteur Thomas Sainsbury, scénariste et réalisateur, joue également le rôle principal, Ian, un homme au bord de la crise de nerfs. Pour fuir la civilisation, le bonhomme prend un chemin de randonnée qui s’enfonce dans une forêt à perte de vue (décor naturel très bien mis en valeur). Ian cherche à éviter les autres randonneurs (la scène est amusante mais aussi un peu pathétique) ce qu’il n’arrivera pas à faire longtemps car il va devoir partager son chemin avec le très bavard Nicky et un couple venu d’Australie. Ian pourrait s’y habituer…s’il n’était persuadé que quelqu’un les suit, une forme au loin qu’il n’arrive pas à discerner…
Sainsbury joue donc avec des éléments comiques et aussi dramatiques (car le personnage qu’il interprète ne va vraiment pas bien) et installe également une atmosphère paranoïaque plutôt bien ficelée qui conduit progressivement le spectateur et les autres protagonistes à s’interroger sur la santé mentale de Ian. Le réalisateur prend son temps pour faire monter la tension (peut-être un peu trop diraient certains)…avant une révélation qui amène complètement le dernier acte dans un autre sous-genre horrifique. Je ne dévoilerai rien ici bien évidemment mais une fois la surprise passée (et c’est bien de se faire avoir une fois de temps en temps), Sainsbury se montre efficace dans la carte de l’action et du gore.

A lire ce mélange ca me fait penser au travail de Jeremy Gardner

Le gars qui a fait The Battery et After Midnight ? Pas encore vus mais ça me tente…

Yep lui-même. J’ai pensé surtout à After Midnight en te lisant. Je note en tout pour ce film et le précédant. Ca m’a l’air pas mal

THE UNION (2024) :

Encore une histoire de liste d’agents qui ne doit pas tomber entre de mauvaises mains. J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce genre de pitch des milliers de fois. Vraiment pas de surprises dans cette comédie d’action et d’espionnage ultra-calibrée mais une bonne distribution (avec pour ma part une préférence pour les seconds rôles, J.K. Simmons et Jackie Earle Haley) et des morceaux d’action (bastons, gunfights, courses-poursuites) fun à regarder. Le genre de divertissement qui se laisse regarder une fois…et que j’aurai quand même vite oublié…

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La Folle Aventure de Louis de Funès : un très bon documentaire qui revient sur la vie de Louis de Funès, sa jeunesse, ses relations avec ses parents (une partie de sa vie que je ne connaissais pas), ses années de galère et le succès immense qui est venu tardivement. Un portrait complet, avec de belles images d’archives, dont certaines assez rares…

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Sexy Comédie, une brève histoire de l’érotisme à l’italienne : chouette évocation d’un des populaires sous-genres du cinéma d’exploitation transalpin. Les très belles Edwige Fenech et Gloria Guida…et aussi la tronche impayable d’Alvaro Vitali…sont bien évidemment mis en avant dans ces témoignages qui font notamment intervenir Christophe Lemaire, habitué des docus consacrés au cinéma bis.

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Uderzo - Sur le divan d’Astérix : Un bon retour sur la carrière d’Albert Uderzo, les premières années, la rencontre avec Goscinny, le succès d’Astérix, la reprise en solo, les films, la création du parc…le rythme du docu n’est pas toujours bien maîtrisé mais tout y passe, même les quelques sujets qui fâchent…

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Udo Kier, dracula trash et dandy magnétique :

Bon docu Arte, portrait d’un prolifique (plus de 270 rôles) acteur allemand au regard perçant qui a tout fait, cinéma d’auteur, films expérimentaux, films grands publics, bisseries…si je l’ai souvent vu sur le petit et le grand écran, je connaissais peu de choses sur ses débuts, son parcours plus personnel, et c’était très intéressant de l’entendre se livrer sur des morceaux choisis de son étonnante carrière…

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Imaginez 24h Chrono, mais pas en Californie : à Londres. Pas en vingt-quatre épisodes, mais en six. Pas en vingt-quatre heures, mais en cinq. Pas en courant partout, mais en deux huis-clos, la salle principale de l’équipe de la cyber-sécurité du gouvernement anglais, et un train pris en otage par des hackers. C’est le postulat de Nighsleeper, une série diffusée sur BBC One en septembre 2024, dont j’ai vu la bande annonce en zappant il y a un peu plus de deux semaines, et dont le pitch m’a incité à lui donner une chance. Et bien m’en a pris.

Le principe est simple. Des passagers montent dans la gare de Glasgow, à destination de Londres. Tout un échantillon de l’humanité, avec leur lot de soucis personnels, s’installe à bord, y compris la ministre des transports, censée voyager incognito. Le conducteur perd bientôt le contrôle du train, et les choses partent en vrille.

À bord, Joe, un policier recherché à la suite d’une sombre histoire d’argent volé. Par le truchement d’un téléphone satellite qui échappe aux brouilleurs empêchant les autres appareils de fonctionner, il entre en contact avec la cellule de cybersécurité, et donc avec Abby, qui se retrouve catapultée à la tête du service. Et c’est donc à distance qu’ils vont devoir relever deux défis : identifier les conjurés et arrêter le train.

C’est brillamment troussé, ça enchaîne les révélations et les coups de théâtre à très grande vitesse (hinhinhin), et les cliffhangers de folie (rien que la fin du premier épisode !!!), la mécanique évoque largement la série américaine que j’ai évoquée plus haut (héros pris pour cible, traitres dans l’équipe, fausses pistes diverses, conversations au téléphone, cache-cache dans les couloirs…), ça convoque aussi des thèmes socio-politiques intéressants et d’actualité, bref, c’est vraiment prenant.

Il y a peut-être quelques facilités vers la fin : ouf, l’ordi portable est dans le bon wagon, ouf le policier a une bonne mémoire et peut donc rappeler son contact même après avoir perdu le téléphone satellite… mais la logique du récit, l’engrenage des situations, l’intervention de forces externes, les explications rétroactives, tout cela fonctionne très bien, maintenant le suspense jusqu’à la dernière image.

L’autre force à mes yeux (moi qui ai pris du retard sur l’actualité des séries télévisées, notamment anglaises), c’est que je ne connais quasiment aucun acteur. J’ai reconnu Sharon Small (que j’avais découverte dans Meurtre à l’anglaise), mais à part ça, quelques têtes me disent vaguement quelque chose, et surtout les acteurs incarnant les deux héros ne me disent rien. Et c’est très agréable, cette sensation de savourer l’histoire sans prisme déformant.

Jim

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Mr CROCKET (2024) :

Avec Mr Crocket, le réalisateur et scénariste Brandon Espy adapte son court-métrage de 6 mn réalisé dans le cadre d’une anthologie horrifique pour en faire un film de 90 minutes. Le genre de chose qui ne fonctionne pas à tous les coups et cela se vérifie encore ici car le récit n’est pas totalement maîtrisé dans son déroulement alors que le concept et les thèmes développés sont intéressants. Cette production indépendante à petit budget n’est pas mauvaise pour autant : Elvis Nolasco est pas mal du tout en croque-mitaine aussi inquiétant qu’irritant (ah, cette ritournelle insupportable), sorte de mélange entre un présentateur de 1 rue Sésame et Freddy Krueger, et les effets spéciaux traditionnels sont bons, avec des créatures « à l’ancienne » assez réussies. Les CGI et les pauvres décors font par contre plus cheap et là les moyens limités sont plus visibles…

Henry Fonda, la justice pour devise :

Encore un très bon programme diffusé sur Arte. Un documentaire à la ligne narrative intéressante, qui dresse le portrait d’un talentueux acteur engagé tout en dressant un parallèle avec les bouleversements de l’Amérique à travers les années. Et c’est très pertinent…

Quelques visionnages récents, en bref :

J’avais bien aimé le premier Sin City à l’époque. Je ne l’avais pas revu depuis des années, j’ai retenté le coup et c’est vraiment le genre d’expérience visuelle qui ne tient plus le coup presque 20 ans après, malgré la présence d’une impressionnante distribution. Cette façon de retranscrire à l’écran les cases des bandes dessinées manque d’énergie et de naturel dans les mouvements. J’en ai tout de même profité pour regarder la suite que je n’avais pas encore vue et je n’ai pas été convaincu, notamment par les histoires inédites. Le récit de Nancy n’avait pas besoin de cette suite qui crée en plus un joli bordel dans la continuité et la compréhension de l’ensemble (mais ça je crois que Miller et Rodriguez s’en foutaient un peu).

Les deux premiers [REC] sont pour moi ce qui est sorti de mieux de cette vague de films d’horreur tournés caméra à l’épaule, dans un style proche du documentaire, ici précisément d’un reportage télé. Le premier film monte bien en puissance et la façon de filmer fait bien ressentir les phases d’énervement, de peur qui s’emparent des personnages et le chaos ambiant face au phénomène. Le deuxième est dans la continuité directe du premier avec une sorte de SWAT local qui investit l’immeuble pour essayer de trouver des survivants. Je suis pas un connaisseur de jeux vidéos, mais le film ressemble souvent à ces jeux à la FPS où on shoote du zombie. Toujours une bonne ambiance et des effets efficaces, sans la surprise du premier.

La partie romance de Pearl Harbor, c’est un gros loukoum dans lequel les acteurs livrent parfois des performances proche du comique involontaire (ah, la tronche de Ben Affleck lors de la grande scène de révélation). Michael Bay tente de rendre hommage aux grandes romances de l’âge d’or hollywoodien mais il le fait avec les gros sabots qui le caractérisent. Par contre là où le film marque des points, c’est lors des impressionnantes scènes de batailles et de destructions, plus lisibles que ce qu’il a ensuite fait avec les Transformers.

Zathura une aventure spatiale est un film un chouïa oublié de la filmographie de Jon Favreau, entre les succès de Elfe et de Iron Man. C’est Jumanji dans l’espace (il s’agit d’ailleurs d’une adaptation d’un autre livre jeunesse de l’auteur de Jumanji), un très sympathique divertissement familial riche en rebondissements et aux trucages soignés, avec un équilibre réussi entre les CGI et les effets à l’ancienne (comme les excellents maquillages des aliens).

Film à la production chaotique (Joe Johnston a remplacé le premier réalisateur peu de temps avant le tournage), The Wolf Man est le remake du classique des années 40, avec Benicio del Toro remplaçant Lon Chaney Jr dans le rôle de Lawrence Talbot. Si le film a ses défauts (du numérique un peu trop envahissant, une romance pas très bien amenée…), l’atmosphère est bien travaillée, les scènes-chocs sont brutales et les maquillages des lycanthropes très convaincants.

Je me la suis joué nostalgie ces derniers temps et je me suis remis pas mal de numéros de Les Nuls l’Emission grâce au service vidéo de Canal. J’en ai également profité pour revoir La Cité de la Peur, ce qui m’a fait du bien aux zygomatiques. J’aime toujours autant leur humour absurde et si certains gags sont bien évidemment ancrés dans leur époque (comme les parodies de pubs également présentes dans le film…heureusement je suis assez vieux pour m’en rappeler ^^), ça fonctionne toujours sur moi et je me suis sacrément bien marré…

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Et dans les dialogues.

J’aime beaucoup le premier, bien flippant. Après, le « rewind » qui est visible à l’écran, c’est peu crédible, l’effet marche mal à mon sens. Sur cette idée précise, je trouve que Cloverfield en tire un meilleur sel.

Jim

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BE WATER (2020) :

Un bon documentaire disponible sur Disney +. Une vue d’ensemble assez complète de la vie et de la carrière de Bruce Lee, avec des images rares (je n’avais jamais vu d’extraits de la première partie de sa carrière cinématographique quand il était enfant/ado) et les interventions de ceux qui étaient proches de lui. Avec en filigrane un intéressant regard sur sa philosophie de vie, sa quête de perfection dans les arts martiaux et la quête d’identité et de représentation dans une industrie du spectacle américaine qui rechignait encore à l’époque à mettre en tête d’affiche des acteurs d’origine asiatique…

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Je viens de voir Canicule, traduction de The Dry, un polar australien sorti en 2020 avec Eric Bana en vedette.

Ce récit qui voit un flic de Melbourne revenir dans la petite bourgade désertique, souffrant d’une sécheresse trop longue, dans laquelle il a grandi, est plutôt une bonne surprise. Le personnage revient parce qu’un ami d’enfance s’est suicidé après avoir assassiné son épouse et son fils aîné, laissant sa fille, encore nourrisson, en vie dans son berceau.

S’il a quitté son bled natal, c’est qu’Aaron Falk a vu une de ses amie d’enfance mourir, noyée dans le cours d’eau (aujourd’hui asséché) où ils avaient l’habitude de se baigner avec Luke, le suicidé, et une autre amie, encore en vie. Si bien que le récit est rythmé par les souvenirs qui remonte à la surface. D’abord, ils apparaissent afin de manifester le trouble du policier qui s’était éloignée de ce monde de l’enfance, puis ils nourrissent l’enquête qu’il décide de rouvrir.

Bien entendu, son retour ravive des souvenirs douloureux dans la petite ville, la mort tragique, vingt ans plus tôt, hantant les esprits et les cœurs. Alors rouvrir une enquête, bien entendu, ne fait qu’envenimer les choses.

Le scénario est plutôt bien construit, la concentration du policier (aidé par le sergent local) se posant sur différents personnages tour à tour, y compris les rares alliés qu’il a dans le coin. C’est bien tendu, les personnages sont tous plus ou moins à vif, et ça mobilise tous les mécanismes des histoires à suspense situées dans les microcosmes sociaux où tout le monde se connaît, entre drame rural et western.

L’une des forces du film est de jouer sur les décors, sur l’aridité des lieux (à la fois dans les rouages narratifs et dans les images), en passant de l’angoisse à la contemplation avec souplesse. Le rythme est lent mais pas mou. Et la gestion des décors mais également des souvenirs place le métrage sous le signe d’une nostalgie du wild, d’une mélancolie en lisière du monde sauvage, qui n’est pas sans évoquer certains films de Peter Weir.

Le film est réalisé par Robert Connolly, dont je ne sais pas grand-chose (allez, disons-le : rien). J’apprends qu’il est adapté de The Dry, première roman de Jane Harper, qui consacrera trois tomes aux enquêtes d’Aaron Falk (tous trois traduits chez Calmann-Lévy, @Fredo_Fontes ou @barney_stinson sauront peut-être nous en dire plus). En 2024, Connolly et Bana sont réunis pour l’adaptation du deuxième tome : je suis curieux de voir ce qu’ils ont fait.

Jim

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Ça aurait pu mais non. Je n’ai encore jamais lu de Jane Harper.


Suite à la mort de son fils, Émilie ne peux plus payer l’EHPAD dans lequel elle vit. Pas grave, de tout de façon ce qui l’intéresse c’est de se venger de tous les connards qui l’ont fait chier dans sa vie. Sa liste en main, elle prend la route pour accomplir une tache qui va susciter d’autres vocations.

Téléfilm de Gustave Kevern actuellement visible sur Arte. C’est un peu foutraque mais ca déborde d’énergie. Les bonnes répliques fusent, les situations ubuesque s’enchainent, c’est drôle et triste à la fois et la façon de montrer comment l’autorité des petits chefs couve les pires horreurs fait du bien.

Et qu’elle magnifique idée que ce duo Yolande Moreau/Laure Calamy. Deux actrices de talent et une alchimie parfaite.