Je croyais que Le brave petit tailleur était plus long que cela… d’où ma remarque.
Cela dit, je trouve que ces cartoons de 7/8 mn étaient tellement foisonnants qu’ils m’ont laissé des souvenirs aussi tenaces que certains longs métrages!
ginevra
Je croyais que Le brave petit tailleur était plus long que cela… d’où ma remarque.
Cela dit, je trouve que ces cartoons de 7/8 mn étaient tellement foisonnants qu’ils m’ont laissé des souvenirs aussi tenaces que certains longs métrages!
ginevra
C’est clair que cela reste une période très riche pour les cartoons !
Knight for a Day/Chevalier d’un jour
Court métrage américain
Réalisé par Jack Hannah
Année de production : 1946
Si Chevalier d’un jour fait partie de la série officielle de cartoons de Dingo, le débonnaire ami de Mickey n’en est pas à proprement parler le héros. En effet, les traits caractéristiques de Dingo sont utilisés pour représenter les personnages principaux, les participants d’un tournoi de chevaliers, un écuyer maladroit, un vendeur à la sauvette et même une princesse survoltée (on ne voit pas vraiment son visage mais cela se devine à la forme de son voile).
Alors qu’il prépare son chevalier pour la joute, l’écuyer Cédric enchaîne les catastrophes et finit par assommer Sir Coeur de Steak. Pour éviter que son maître perde la face, il décide de prendre sa place et d’affronter le champion Sir Suffisance pour les beaux yeux de la Princesse Esmeralda…ce qui ne sera pas simple car Suffisance est un sacré colosse qui a l’habitude de ne faire qu’une bouchée de ses adversaires !
Les auteurs jouent efficacement avec le décalage entre le thème moyenâgeux et la mise en scène du tournoi façon compétition sportive moderne, les actions étant décrites par un commentateur bien en verve. Et le côté anachronique des gags est aussi amusant que les expressions irrésistibles des protagonistes…
Chef Donald/Donald Cuistot
Court métrage américain
Réalisé par Jack King
Année de production : 1941
La mauvaise humeur de Donald est légendaire et de nombreux cartoons utilisent ce point de départ pour développer 6 à 7 minutes de gags. Ce qui peut les rendre un brin prévisibles mais quand l’enchaînement comique est aussi bien orchestré que dans Donald Cuistot, cela reste toujours aussi divertissant…
Dans Donald cuistot, il n’y a qu’un seul décor, la cuisine du canard. Donald veut faire des gaufres en suivant les conseils de Mamie Miam-Miam à la radio…mais dans un moment d’inattention, il confond la boîte de levure avec un tube de colle caoutchouc dont il s’était servi pour découper et coller des recettes dans son album (il aurait du mieux ranger son plan de travail). Et ce qui devait arriver arriva…la pate devient élastique, rebondit partout et entame une très drôle réaction en chaîne…
Pas vraiment de surprises donc, mais beaucoup de rythme et une mécanique bien ficelée portée par un Donald déchaîné…
De l’autre côté du miroir/Thru the mirror
Court métrage américain
Réalisé par David Hand
Année de production : 1936
Walt Disney avait déjà fait des références à l’oeuvre de Lewis Carroll, dont il était un grand admirateur, à travers sa série des Alice Comedies dans les années 20. Walt a toujours voulu adapter Alice en long métrage, un développement qui a pris beaucoup de temps puisqu’il n’a pu concrétiser ce projet qu’en 1951. Entre temps, c’est Mickey qui a fait un petit voyage de l’autre côté du miroir dans son 83ème court-métrage, le quatrième sorti en 1936.
Après avoir lu le livre de Lewis Carroll, Mickey rêve et son subconscient le fait traverser la glace accrochée au mur de sa chambre. Il découvre alors un lieu où tous les objets sont vivants. L’atmosphère générale étant onirique, il n’y a pas vraiment de scénario, plutôt une suite de saynètes qui puisent aussi bien dans De l’Autre côté du Miroir que dans Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles. L’ensemble est enchanteur et inventif, notamment avec des visuels et des numéros dansés qui rappellent les grandes comédies musicales de l’Âge d’or d’Hollywood…
David Hand (Bambi) signait là l’un des classiques de la filmographie de Mickey…et pour la petite histoire, il s’agit de l’un des premiers cartoons sur lesquels un certain Carl Barks a travaillé à son arrivée aux studios Disney…
Un Sommeil d’ours/Bearly Asleep
Court métrage américain
Réalisé par Jack Hannah
Année de production : 1955
L’ours pataud Humphrey, souvent rejeté par ses congénères à cause de sa paresse et de sa maladresse, est apparu pour la première fois sur grand écran dans le cartoon La Chasse à l’ours en 1953. Dès le début, il a été associé à Donald, le canard étant d’abord chasseur avant de devenir garde forestier au fil de leurs rencontres. C’est le cas dans Un Sommeil d’Ours, leur avant-dernier dessin animé en duo avant Donald et les abeilles sorti quelques semaines plus tard.
Si Un sommeil d’ours n’est pas le meilleur des quatre Donald/Humphrey, il reste tout de même divertissant. La mécanique comique met juste un peu de temps à démarrer (Humphrey est viré de la grotte d’hibernation par les autres plantigrades et il tente de passer l’hiver dans la cabane de Donald) mais même si l’ensemble est sans surprises, la confrontation est source de quelques bons gags.
Humphrey a ensuite été en solo le héros de deux autres cartoons en 1956, année qui marqua la fin de la production de courts-métrages animés par Walt Disney (à l’exception d’un bref sursaut au début des années 60).
Knick Knack
Court métrage américain
Réalisé par John Lasseter
Année de production : 1989
Knick Knack est le cinquième court métrage des studios Pixar. Comme les animateurs réunis autour de John Lasseter avaient connu de grandes difficultés à animer un bébé dans Tin Toy, il fut décidé cette fois-ci de se recentrer sur des personnages non-humains aux formes géométriques dans un cartoon à la dynamique héritée des classiques de Chuck Jones. Dans Knick Knack, le protagoniste est donc un bonhomme de neige qui veut s’échapper de sa boule de verre pour aller rejoindre une fille en bikini qui l’attend de l’autre côté d’une étagère remplie de gadgets souvenirs…
Les quatre minutes du court métrage détaillent les efforts du petit bonhomme pour s’échapper de sa boule à neige. Les couleurs sont chatoyantes, le rythme est enlevé et les gags sont en effet influencés par les dessins animés de la Warner, notamment la très amusante chute.
À noter que les figurines féminines ont fait l’objet d’une auto-censure pour la ressortie au début des années 2000, en passant par une sévère réduction mammaire :
Avant :
Après :
À ce niveau, c’est carrément une mammectomie !
Tori.
Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension / For the Birds
Court métrage américain
Réalisé par Ralph Eggleston
Année de production : 2000
Projeté initialement dans les salles obscures avant le long métrage Monstres et Cie, Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension est un cartoon écrit et dirigé par Ralph Eggleston, animateur et directeur artistique qui avait travaillé pour Warner et Amblin avant de rejoindre Pixar pendant le long développement de Toy Story. Eggleston a travaillé sur la plupart des grands films Pixar avant de nous quitter en 2022 à l’âge de 56 ans.
Variation sur le thème du Vilain Petit Canard, Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension fut la seule réalisation de Ralph Eggleston. Une idée simple, impeccablement exécutée. Au début de ces trois minutes, deux oiseaux se posent sur une ligne téléphonique entre deux pylônes. D’autres apparaissent et se joignent au duo pour trouver une place sur ce fil de moins en moins tendu. C’est alors que se montre un volatile plus grand qui aimerait bien lui aussi faire partie du groupe. Son étrange apparence lui vaut des moqueries, ce qui ne l’empêche pas d’essayer de se faire une place sur le câble. Et la méchanceté de ses congénères va se retourner contre eux…
Septième court-métrage Pixar, For the Birds (un titre original beaucoup plus court) est une jolie réussite, un petit régal. Le cadre de l’histoire est aussi dépouillé que bien utilisé; les expressions des oiseaux sont irrésistibles (grâce aussi au très bon travail sur les sons); la mécanique comique est précise et efficace…et le final est très drôle !
L’un de mes courts Pixar préféré!
Je ris à chaque fois que je le revois.
ginevra
Le Vieux Moulin/The Old Mill
Court métrage américain
Réalisé par Wilfred Jackson
Année de production : 1937
Initiée en 1929 avec La Danse Macabre, la série des Silly Symphonies se démarque des aventures de Mickey et cie par son importance donnée à la musique. Walt Disney s’en est également servi pour tester des innovations techniques comme la caméra multiplane qui a permis d’améliorer la profondeur de champ. Et ce n’est pas la seule prouesse du Vieux Moulin, superbe court métrage sorti en 1937 (et dont un certain Hayao Miyazaki a parlé comme de son film Disney préféré).
Il n’y a pas de scénario à proprement parler dans Le Vieux Moulin. Il s’agit d’une ode à la nature, qui commence d’une façon légère en utilisant notamment les sons et les cris des animaux pour rythmer la musique de façon diégétique. Le temps commence à se gâter et les habitants de la campagne doivent se réfugier dans un vieux moulin qui va se retrouver battu par l’intensité de l’orage. La poésie cède alors la place au suspense quand une mère oiseau tente de protéger ses oeufs lorsque le mécanisme du moulin se détraque…
Et puis la nuit se termine, le jour se lève, le cycle de la vie peut reprendre…conclusion idéale d’une petite merveille d’animation qui fait indéniablement partie des plus beaux cartoons des années 30.
Une question, Doc, n’avait-il pas eu un oscar? J’avais une cassette de courts métrages primés et il en faisait partie (de mémoire)?
L’un des plus beaux courts-métrages de Disney à mon avis (et je ne copie pas Miyazaki).
ginevra
Yep…oscar du meilleur court-métrage animé en 1937…
Les Neveux de Donald/Donald’s Nephew
Court métrage américain
Réalisé par Jack King
Année de production : 1938
Le cartoon Les Neveux de Donald marque la première apparition à l’écran de Riri, Fifi et Loulou, les rejetons de Della Duck (qui était alors appelée Dumbella), la soeur de Donald Duck. Les triplés ont été imaginés par le dessinateur Al Taliaferro en tant que contrepartie palmipède de Jojo et Michou, les neveux de Mickey. Compte tenu du décalage de production entre le dessin animé et les comic-strips que Talieferro dessinait (avec Ted Osborne au scénario), Riri, Fifi et Loulou sont en fait apparus d’abord en bande dessinée en 1937, six mois avant le dessin animé réalisé par Jack King.
Il aura fallu attendre une dizaine d’années pour que Riri, Fifi et Loulou deviennent plus héroïques et responsables, ce qui correspond notamment à leur entrée chez les Castors Juniors. Au tout début, les frangins étaient de véritables chenapans qui faisaient tourner leur oncle en bourrique, ce qui est le cas du cartoon dont il est question ici (Carl Barks a participé à l’écriture du scénario). Donald essaye de garder son sang-froid en cherchant des solutions dans un livre d’éducation, ce qui ne fonctionne pas vraiment…
J’avoue que je ne suis pas tellement fan de Riri, Fifi et Loulou en version petites pestes…mais comme souvent l’animation est énergique et les gags s’enchaînent sur un train d’enfer, au grand dam de ce pauvre Donald…
Dans mes souvenirs, si leur mère les envoie chez Donald, c’est justement parce qu’ils ont envoyé leur père à l’hôpital…
Tori.
Édit : c’est bien ça :
C’est peut-être un détail qui a été ajouté dans les BD car dans le cartoon, il n’y a pas d’explication et Donald reçoit juste cette carte postale :
Ah, et on voit la différence de prénom entre nos deux images (tiens, en BD, Della est la cousine de Donald, pas sa sœur…)
Tori.
Mickey perd la tête/Runaway Brain
Court métrage américain
Réalisé par Chris Bailey
Année de production : 1995
Star des cartoons des années 30, avec plus de cent aventures au cinéma rien que pour cette décennie, Mickey a vu sa popularité commencer à décliner à partir des années 40 alors que Disney se consacrait aux longs métrages et à d’autres personnages comme Donald et Dingo. Si Mickey restait la mascotte du studio, ses apparitions à l’écran se sont raréfiées, avec seulement 20 dessins animés entre 1940 et 1953 (et pour certains, il était juste « l’invité » des cartoons de son chien Pluto). Après 1953, Disney a pratiquement stoppé la production des cartoons (il y a juste eu quelques exceptions dans les sixties) et Mickey a attendu 30 ans et le court métrage de 30 minutes Le Noël de Mickey pour faire son retour au cinéma.
La souris a eu droit à deux autres petits films dans les années 90, deux histoires aux ambiances très différentes. Car après l’hommage aux films de cape et d’épée (Le Prince et le Pauvre en 1990), Disney a sorti en 1995 Mickey perd la tête (Runaway Brain en V.O.), huit minutes truffées de clins d’oeil au cinéma d’horreur dans lesquelles le héros est la victime d’un savant fou adepte des transferts de cerveau. Le Dr Frankenollie échange les cerveaux de Mickey et de sa créature Julius (un Pat Hibulaire aux allures de Frankenstein)…et Mickey va alors tout faire pour récupérer son corps et empêcher que Julius s’en prenne à Minnie.
Les avis sur Mickey perd la tête furent partagés à sa sortie, certains appréciant la façon dont Chris Bailey s’est inscrit dans l’histoire du personnage (le savant fou rappelle celui du Mad Doctor sorti en 1933, voir post 13 de ce sujet)…et d’autres n’ayant pas vraiment apprécié la vision d’un Mickey possédé et au regard fou matant une Minnie en train de choisir un bikini (est-ce la raison pour laquelle le court est très peu vu de nos jours et toujours indisponible sur Disney + ?). Pour ma part, je trouve ce dessin animé très réussi…les visuels sont soignés et fourmillent de détails, les références sont bien intégrées, l’animation est fluide et l’action est virevoltante.
La Danse Macabre / Skeleton Dance
Court métrage américain
Réalisé par Walt Disney
Année de production : 1929
Il est minuit au clocher de l’église, les chauve-souris s’envolent, un chien hurle à la pleine lune, deux chats noirs montrent les crocs…l’heure parfaite pour que quatre squelettes sortent de leur tombes et se dégourdissent les os en dansant…
La Danse Macabre ou Skeleton Dance en V.O…les deux titres résument bien ce cartoon sorti dans les salles obscures il y a 95 ans. Car il n’y a pas de vraiment de scénario, Disney et son principal animateur Ub Iwerks (Les Clark s’est occupé de l’ouverture, Iwerks du numéro musical) ont joué ici sur l’atmosphère gentiment macabre et l’expressivité des squelettes au centre d’une danse très amusante et savoureusement chorégraphiée.
La Danse Macabre a inauguré la série des Silly Symphonies, des petites fantaisies qui mêlaient musique et animation. C’est le compositeur Carl Stalling, qui venait de travailler sur les arrangements des premiers cartoons de Mickey, qui avait soufflé cette idée à Walt Disney. Le début d’une collection de 75 dessins animés produits entre 1929 et 1939 (le dernier étant Le Vilain Petit Canard)…