REALISATEURS & SCENARISTES
Collectif Disney
VOIX V.O.
Sterling Holloway, Edward Brophy, James Baskett, Verna Felton…
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation
Année de production : 1941
Inspiré par un livre pour enfants publié en 1939 (ce qui montre que la conception globale a été plus rapide que pour d’autres longs métrages de cette période), Dumbo est, avec ses 64 minutes, l’un des plus courts Classiques de l’Animation Disney (avec le film à sketches Saludos Amigos qui ne dure que 42 minutes). Dumbo a été produit à une période difficile pour les studios Disney : les recettes de Pinocchio et de Fantasia furent jugées décevantes par rapport à leur budget (et il ne fallait pas compter sur les revenus à l’international pendant le conflit mondial…par exemple, Pinocchio et Fantasia sortirent en France en 1946 et Dumbo en 1947) et une grève des employés fragilisa l’entreprise pendant plusieurs semaines (dans ce contexte, les clowns de Dumbo peuvent être naturellement vus comme une caricature des grévistes réclamant une augmentation de salaire).
La décision a alors été prise de réaliser Dumbo « à l’économie ». Prévu dans un premier temps sous la forme d’un court métrage, l’histoire de Dumbo fut étendue après que les scénaristes et animateurs ont convaincu Walt Disney qu’il y avait matière à alimenter un long, une version « pachyderme » du Vilain Petit Canard.
Pour réduire les coûts, les designs des personnages furent simplifiés, les décors moins détaillés…Dumbo n’a donc pas la générosité visuelle de Blanche-Neige et les 7 Nains, Pinocchio et Fantasia (et même de Bambi qui suivit), mais c’est cette simplicité qui fait toute son efficacité, tout en rappelant l’énergie des cartoons de la décennie précédente.
Joliment animée (avec d’excellentes idées pour palier au manque de moyens), l’histoire de Dumbo ne manque pas d’émotion (et les auteurs ont su appuyer où il fallait pour toucher la corde sensible…voir la chanson Baby Mine/Mon tout petit), le petit éléphant subissant les événements pendant une grande partie du métrage.
Le personnage de l’espiègle souris Timothy apporte alors une touche de légèreté et d’espoir dans le quotidien gris de Dumbo et le compagnon au costume de Monsieur Loyal est à l’origine de quelques unes des meilleures scènes.
Un passage en particulier, plutôt croustillant, a connu des développements auquel Walt Disney ne s’attendait certainement pas. Ainsi, Dumbo se rend compte pleinement de son potentiel…après avoir pris une grosse cuite ! La séquence hallucinatoire de « la marche des éléphants » est une merveille d’animation surréaliste (et la chanson est toujours aussi entraînante) et elle a pris une connotation toute particulière lorsque Dumbo et Alice au pays des Merveilles furent redécouvert dans les années 60 par les jeunes et la culture hippie émergente.
Dumbo voit son dénouement un peu trop précipité par sa courte durée (que Walt Disney refusa d’allonger, même sous la pression de son distributeur, la RKO, pour qui les métrages d’une heure étaient associés aux séries B de double-programme) mais dans l’ensemble, ce récit est touchant, les chansons sont bien écrites et intégrées à l’action et les numéros de cirque sont très dynamiques.
Je sais bien que sa trompe, il ne faut pas s’y fier
Ces petites bêtes ont d’la défense
Mais j’en resterais comme deux ronds d’flan
De voir voler un éléphant