REALISATEUR
Mario Andreacchio
SCENARISTE
Rob George
DISTRIBUTION
Cassandra Delaney, Peter Ford, David Sandford…
INFOS
Long métrage australien
Genre : action/thriller
Année de production : 1986
Jessica (interprétée par la belle Cassandra Delaney, une actrice à la courte carrière) est une jeune femme qui s’occupe d’une réserve naturelle dans l’Outback australien. En l’absence de son compagnon, elle doit vivre seule dans cette région sauvage. Un jour, alors qu’elle se rendait au village le plus proche pour s’approvisionner, Jessica est ennuyée par trois chasseurs qui la serrent d’un peu trop près. Elle a du répondant et ne se laisse pas faire…mais ce qui n’était au départ qu’un « jeu » stupide va vite dégénérer…
Dès la sortie de son tout premier long métrage, le cinéaste australien Mario Andreacchio (qui s’est ensuite spécialisé dans les oeuvres tous publics, sur le petit comme sur le grand écran) en a parlé comme d’une « étude de la violence dans un style très comic-book ». Et en effet, la « Bête », le surnom du véhicule des trois braconniers, est filmée comme s’il s’agissait d’un monstre sorti des pages d’une bande dessinée, avec son radiateur et ses phares rouges vifs, effet encore plus saisissant dans les visuels nocturnes.
L’excellent travail du regretté chef opérateur Andrew Lesnie (qui deviendra le collaborateur régulier de Peter Jackson à partir du Seigneur des Anneaux) renforce cette impression…tout comme le traitement du trio de méchants, archétypes réduits à leur simple expression tout en poussant encore plus loin la figure du plouc du bush, crétin et violent, tel qu’on en voyait souvent dans les productions de l’ozploitation (comme dans le Razorback de Russell Mulcahy, l’une des influences revendiquées de Fair Game avec Réveil dans la Terreur et Mad Max pour la poursuite sur route).
Les harceleurs profitent de l’isolation de Jessica et vont pousser le bouchon de plus en plus loin, jusqu’à cette scène qui est devenue la plus emblématique du film et qui montre l’héroïne en partie dénudée et attachée comme un trophée sur la « Bête ». S’il n’y a pas eu viol physique, c’est un moment dérangeant qui rapproche alors Fair Game du rape & revenge. Le long métrage n’a pas échappé à des accusations de misogynie et de sexisme mais le portrait de Jessica souligne bien sa force de caractère et sa détermination face aux trois brutes dans une suite de rebondissements bien bis dans l’esprit.
Dans sa deuxième moitié, Fair Game se mue en un récit de survie sous un soleil de plomb, avec de superbes décors naturels bien mis en valeur par une mise en scène inspirée (excellents mouvements de caméra pendant les différentes traques) qui fait oublier le manque de moyens. Les scènes d’action coordonnées par le spécialiste Glenn Boswell (précédemmment au générique de Mad Max II & III) sont prenantes et énergiques.
Cette bonne petite série B a aussi ses défauts, comme l’interprétation inégale…et avant tout la médiocre bande originale composée par Ashley Irwin, datée et souvent insupportable (il y a de quoi avoir les oreilles qui saignent).