Comédie
Long métrage français/italien
Réalisé par André Hunnebelle
Scénarisé par Jean Halain et Pierre Foucaud, d’après les personnages créés par Pierre Souvestre et Marcel Allain
Avec Louis de Funès, Jean Marais, Mylène Demongeot, Jacques Dynam, Raymond Pellegrin…
Année de production : 1967
Les deux premiers Fantomas ayant cumulé presque 9 millions d’entrées au box-office, il était donc naturel que toute l’équipe se reforme pour un troisième volet, les producteurs de la saga capitalisant ainsi sur la popularité de Louis de Funès, devenu tardivement l’une des plus grandes stars du cinéma français. Même s’il en était content pour lui, Jean Marais n’avait pas trop apprécié que son rôle du journaliste Fandor soit de plus en plus éclipsé par l’énergie comique du commissaire Juve et les relations de tournage entre les deux hommes se sont refroidies. Jean Marais, dont la carrière cinématographique marquait le pas en cette fin des années 60 (il a ensuite préféré retourner sur les planches), n’était au départ pas très enthousiaste à l’idée de participer au troisième Fantomas mais il s’est tout de même engagé par amitié pour André Hunnebelle…et il est à noter que Fandor et Juve ont moins de scènes ensemble dans cet épisode…
Pour renouveler un peu la mécanique, les scénaristes Jean Halain et Pierre Foucaud se sont éloignés du pastiche de James Bond et des longues courses poursuites pour privilégier une atmosphère plus proche des romans originels (d’après leurs propos de l’époque…ne les ayant jamais lu, je ne peux comparer). Dans Fantomas contre Scotland Yard, le génie du crime fait chanter les individus les plus fortunés de la planète, en leur extorquant par la menace un « impôt sur le droit de vivre ». Réunis en Ecosse chez le lord Edward Mac Rashley, les milliardaires sont rejoints par les vieux ennemis de Fantomas, le commissaire Juve, son adjoint l’inspecteur Bertrand, le journaliste Fandor et la photographe Hélène Gurn, bien décidés à arrêter Fantomas une bonne fois pour toutes…
Le commissaire Juve est bien évidemment mis en avant dans une suite de gags dans lesquels il voit des fantômes partout, Fantomas s’amusant à le faire passer pour un fou en déposant des cadavres dans sa chambre avant de les subtiliser. Même si elle est un brin répétitive, la construction des scènes se passant dans le vénérable château écossais (reconstitué en studio en France) fonctionne toujours grâce à l’exubérance de De Funès. Mais la suite s’étire un chouïa, notamment lors de la chasse au renard, avec des péripéties très décousues qui séparent les héros, Juve et son fidèle Bertrand d’un côté, Fandor et sa fiancée Hélène de l’autre…
La formule s’essoufflait un peu et les entrées au box-office ont baissé, passant de 4,2 millions pour Fantomas se déchaîne à 3,5 millions (ce qui reste un score plus que solide) pour ce dernier film…qui aurait pu ne pas être le dernier. La série Fantomas connaissait en effet un énorme succès en URSS, avec plus de 34 millions d’entrées pour Fantomas contre Scotland Yard. Un quatrième épisode intitulé Fantomas à Moscou fut donc envisagé avant que le projet tombe à l’eau pour diverses raisons (pour Jean Marais par exemple, l’envie n’était plus du tout là).
Un coup d’oeil au box-office français de 1967 confirme si besoin était que Louis de Funès était encore le roi des entrées avec trois films dans le top 5 : Les Grandes Vacances en #1 (avec presque 7 millions d’entrées), Oscar en #2 (avec plus de 6 millions d’entrées) et Fantomas contre Scotland Yard en #5. Et pour les #3 et 4, ce sont Les Douze Salopards et le Bond On ne vit que deux fois qui ont résisté à la tornade De Funès.