FAST COMPANY (David Cronenberg)

Drame/action
Long métrage canadien
Réalisé par David Cronenberg
Scénarisé par Phil Savath, Courtney Smith et David Cronenberg, d’après une histoire de Alan Treen
Avec William Smith, Nicholas Campbell, John Saxon, Claudia Jennings, Don Francks…
Année de production : 1979

Lonnie « Le Chanceux » Johnson (le buriné William Smith, futur père de Conan le Barbare) est un célèbre pilote de dragsters. Vétéran des circuits, il est adoré des fans et il est le mentor d’un jeune prometteur, Billy « The Kid » Crockett. L’équipe est sponsorisée par la société Fast Co, mais Lonnie commence à en avoir assez de la pression de son sponsor et du comportement de son patron Phil Adamson, plus intéressé par la vente des articles Fast Co que par les résultats sportifs. Comme il n’arrive plus à contrôler Lonnie, Phil cherche à le remplacer par son rival, Gary « Le Forgeron » Black…

Production atypique dans la première partie de la carrière de David Cronenberg, Fast Company est, de l’aveu de son réalisateur, une commande alimentaire acceptée le temps de monter son projet Chromosome 3. Le générique sur fond d’une soupe…euh, d’une chanson aux influences country rock (réutilisée à deux ou trois reprises pendant le film) m’a plus fait penser à un film de routiers du genre Over the Top qu’à ce qu’on pouvait attendre du spécialiste du body horror. Mais si Fast Company s’éloigne de l’univers habituel du canadien, le scénario (qui n’est pas de lui, il a juste retravaillé quelques passages) est basé sur un sujet qui le passionne, la mécanique et l’univers des courses automobiles.

Bon, j’avoue que ce n’est pas mon cas. Je n’y connais absolument rien en termes techniques et j’ai été surpris de la relative brièveté des compétitions de dragsters. Mais Cronenberg sait retranscrire l’atmosphère des paddocks, le soin méticuleux apporté aux engins, la façon dont les coureurs semblent ne plus faire qu’un avec leur voiture (notamment par des plans en caméra embarquée). La reconstruction d’un dragster est filmée en détail, presque amoureusement, scène que l’on pourrait rattacher à l’un des thèmes de prédilection de Cronenberg (la fusion entre organique et technologique)…si l’ensemble n’était pas si classique…

David Cronenberg reste ici un simple exécutant et il n’imprime pas vraiment sa personnalité à l’histoire racontée. Le réalisateur ne regarde pas ce petit monde de haut, ce qui est louable, mais ce faisant il se montre tout de même un peu trop sage. La tentative de satire est légère et l’aspect sexuel est survolé (sans échapper à la beauferie de plans nichons gratuits). Mais la galerie de protagonistes se révèle attachante, suffisamment pour suivre leurs déambulations teintées de mélancolie jusqu’au dramatique final.

Souvent habitué aux rôles de gros durs, William Smith est ici un bon gars sympathique, amoureux de la compétition qui cherche un nouveau souffle et figure paternelle pour le « kid » campé par Nicholas Campbell (que Cronenberg dirigera à nouveau dans Chromosome 3). Le stackhanoviste John Saxon (qui était à peu près partout dans les années 70/80) est impeccable en promoteur véreux et la touche séduction est assurée par Judy Foster (rien à voir avec Jodie…à ce qu’il paraît, la VHS finlandaise avait fait la confusion) et Claudia Jennings (Les Gladiateurs de l’an 3000), décédée tragiquement à l’âge de 30 ans dans un accident de voiture quelques mois après la sortie de Fast Company.

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Le seul Cronenberg que j’ai jamais vu, je crois bien…

Je crois savoir que c’est un authentique dingue de courses automobiles et de bagnoles qui vont vite, et que c’était ce qui l’avait incité à tourner le film.

EDIT : ah mais tu l’as précisé, je suis bête ^^

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