REALISATEUR
Mike Hodges
SCENARISTES
Lorenzo Semple Jr et Michael Allin, d’après les personnages créés par Alex Raymond
DISTRIBUTION
Sam Jones, Melody Anderson, Topol, Max Von Sydow, Ornella Mutti, Timothy Dalton, Brian Blessed…
INFOS
Long métrage américain/britannique
Genre : science-fiction
Année de production : 1980
Flash! Ah-ah
Savior of the universe
Flash! Ah-ah
He’ll save every one of us
Il y a quelques années, j’ai lu une critique qui disait en gros que le Flash Gordon de Mike Hodges était « un exemple unique de synergie entre le sublime et l’absolument ridicule ». Et je suis assez d’accord avec ce point de vue. À chaque fois que je revois la dernière adaptation cinématographique en date des aventures du héros créé par Alex Raymond (il y a eu depuis plusieurs projets qui n’ont pas abouti), je suis toujours partagé entre l’effarement (ces costumes ! ces couleurs ! mes yeux !) et l’amusement provoqué par le divertissement proposé qui ne manque pas de péripéties rythmées par la musique de Queen.
Flash Gordon, c’était le bébé du nabab Dino de Laurentiis. Le célèbre producteur italien, qui nous quittés en 2010, a mis une bonne dizaine d’années à monter cette superproduction et les premiers réalisateurs approchés ont quittés le navire suite à ce qu’on appelle généralement « les différences créatives ». De Laurentiis, qui avait produit La Strada, voulait que Fellini dirige Flash Gordon, ce qui ne s’est pas fait. Le britannique Nicolas Roeg (Ne vous retournez pas) a alors travaillé pendant un an sur le long métrage avant de claquer la porte, sa vision plus sérieuse ne s’accordant pas avec le ton voulu par De Laurentiis qui s’orientait plus vers une ambiance légère, plus « tongue-in-cheek » comme disent les américains. Et c’est donc un autre anglais, Mike Hodges, jusque là connu pour le polar La Loi du Milieu avec Michael Caine, qui a hérité de la patate chaude.
D’après le scénariste Lorenzo Semple Jr (Les Trois jours du Condor, King Kong…), le script a souvent été remanié pendant la production car il était difficile d’équilibrer les éléments entre la grande aventure spatiale et l’humour voulu par De Laurentiis. Je ne suis pas un grand spécialiste de Flash Gordon, j’ai lu les comics de Al Williamson et quelques vieux strips dans des revues Disney mais le combat de Flash Gordon et de ses amis contre le tyran Ming ne m’a jamais semblé tirer vers une atmosphère « camp » (que l’on peut traduire en français par affecté, théâtral, maniéré) à la Batman '66 (série sur laquelle a également travaillé Lorenzo Semple Jr).
Les situations (merveilleusement kitsch) et les dialogues (souvent à la limite du comique involontaire) donnent donc des résultats (très) inégaux, qui reposent beaucoup sur la prestations des acteurs. Et sur ce point, Max Von Sydow, qui compose un impérial et irrésistible Ming l’Impitoyable, vole aisément la vedette à tout le monde et surtout aux fades héros, Sam Jones (qui sera ensuite le Spirit de Will Eisner dans un téléfilm de 1987) en Flash Gordon et Melody Anderson (Manimal) en Dale Arden.
Ornella « non, pas les vers perforants ! » Mutti est la fille nymphomane de Ming et on retrouve respectivement dans les rôles-clés du prince Barin (d’Arboria, le décor que je préfère sur toutes les régions de la planète Mongo) et de l’homme-oiseau Vultan le futur James Bond Timothy Dalton (qui se prend ici…et avec panache…pour Errol Flynn) et le truculent Brian Blessed.
Flash Gordon ne manque pas de défauts (et c’est un euphémisme), mais ce coup de poing chromatique (oh, c’est qu’on en voit de toutes les couleurs) est aussi une aventure à l’énergie communicative menée tambour battant, qui peut être aussi atroce que divertissante… et le tout dans la même scène ! Un hommage exubérant aux bons vieux serials, qui a connu l’échec à sa sortie (annulant par la même occasion le projet de trilogie) avant de devenir culte avec les années…
Flash! Ah-ah
He’s a miracle
Flash! Ah-ah
King of the impossible