GALAXY QUEST (Dean Parisot)

Comédie/science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Dean Parisot
Scénarisé par David Howard et Robert Gordon
Avec Tim Allen, Sigourney Weaver, Alan Rickman, Tony Shalhoub, Sam Rockwell, Darym Mitchell, Enrico Colantoni, Justin Long…
Année de production : 1999

Never give up, never surrender !

C’est après avoir vu la bande-annonce d’un documentaire sur la conquête spatiale narré par Leonard Nimoy qu’un certain David Howard (qui n’a pas vraiment fait carrière au cinéma par la suite puisque sa fiche IMDb ne mentionne qu’un autre film) a eu l’idée à la base de Galaxy Quest. Howard a commencé à réfléchir à ces acteurs de Star Trek (et de séries TV en général) catalogués parce qu’ils ont joué le même personnage pendant des années et il s’est demandé ce qui arriverait s’ils rencontraient un jour de véritables extraterrestres. Son scénario a attiré l’attention de Mark Johnson, qui a notamment produit Good Morning, Vietnam et Rain Man et qui développait alors des projets pour Dreamworks, la société fondée par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen.

Mark Johnson n’a pas été totalement convaincu par le script mais pour lui le concept d’une race extraterrestre qui prend une vieille série télévisée terrienne pour la réalité, des « documents historiques », avait beaucoup de potentiel. Il a alors engagé Robert Gordon (Addicted to Love), fan avoué de Star Trek, pour retravailler le scénario de Galaxy Quest. Mark Johnson voulait dès le début Dean Parisot comme réalisateur, satisfait de leur collaboration récente sur une comédie romantique avec Drew Barrymore. Mais pour Dreamworks, Parisot n’était pas encore assez expérimenté et le studio a alors confié le poste à Harold Ramis. Le regretté réalisateur d’Un Jour sans Fin n’était pas sur la même longueur d’ondes que la production sur plusieurs points, comme le choix des acteurs (il ne voulait pas de Tim Allen en tête d’affiche par exemple), et il a fini par claquer la porte au bout de deux mois…ce qu’il a regretté après avoir vu le film. Comme il restait peu de temps avant le début du tournage, Mark Johnson a pu imposer Dean Parisot à la mise en scène, ce dernier signant ce qui reste la meilleure entrée de sa filmographie.

Après avoir connu le succès dans les années 80, la distribution de la série Galaxy Quest se retrouve avec l’étiquette d’« acteurs ringards » qui gagnent leur vie en enchaînant les petits boulots et les apparitions dans des conventions de science-fiction. L’un des aspects intéressants de l’histoire est qu’elle ne se moque pas de ses héros alors que cela aurait pu être tentant en mettant encore plus l’accent sur la parodie. Si les éléments de pastiche sont présents, Galaxy Quest est surtout une brillante mise en abyme, aux protagonistes bien caractérisés, un divertissement amusant et palpitant dans l’action.

La dynamique des acteurs principaux est savoureuse et tire bien évidemment son inspiration de celle de la série originale Star Trek. Même si je pense qu’il n’y a pas besoin d’être incollable sur tous les détails pour apprécier Galaxy Quest, la connaissance des dessous de la création de Gene Roddenberry ajoute une dimension supplémentaire (et pas que puisqu’il y a des clins d’oeil à d’autres oeuvres de S.F.). Tim Allen (que je n’apprécie pas plus que ça d’habitude) est parfait en émule de William Shatner, Alan Rickman est excellent en acteur qui a perdu ses illusions, Sigourney Weaver est aussi drôle que sexy en comédienne au rôle limité qui n’est jugée que pour son physique…et ça ne s’arrête pas au trio principal car le casting ne manque pas de choix judicieux (Tony Shalhoub, très drôle Sam Rockwell, Enrico Colantani irrésistible avec sa voix improbable qui a donné le ton de ces « Témoins de Jéhovah de l’espace »)…

Le rythme est très bon, les situations s’enchaînant sans temps morts au fil des péripéties et des rencontres avec des aliens génialement grotesques. Le portrait qui est fait des fans tient aussi une place importante car si certains traits négatifs sont évoqués, ce n’est pas fait avec méchanceté et leur participation au dernier acte est décisive (avec Justin Long dans son tout premier rôle). Une déclaration d’amour qui a été ressentie comme telle car les Trekkies ont même classé Galaxy Quest comme le septième meilleur film Star Trek !

Galaxy Quest ne fut pas un succès au box-office, la faute revenant au studio qui ne savait pas vraiment comment promouvoir une sortie qu’ils ont globalement bâclée. Les responsables de la Dreamworks ont même ordonné quelques coupes pour obtenir une classification plus familiale (par exemple, si le soutien-gorge du personnage joué par Sigourney Weaver est apparent dans la dernière partie, c’est parce qu’ils ont coupé une scène où elle séduisait un alien pour faire diversion). Galaxy Quest est ensuite devenu culte grâce à la VHS et aux diffusions télévisées.

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