HERCULE À NEW-YORK (Arthur Allan Seidelman)

REALISATEUR

Arthur Allan Seidelman

SCENARISTE

Aubrey Wisberg

DISTRIBUTION

Arnold Schwarzenegger, Arnold Stang, Deborah Loomis, James Karen…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/aventures
Titre original : Hercules in New-York
Année de production : 1969

En 1969, année de tournage de Hercule à New-York, le péplum est déjà passé de mode. Après avoir dominé le cinéma d’exploitation italien (plus d’une centaine de films rien qu’entre 1960 et 1964 !), les héros musculeux ont remisé leurs jupettes et leurs sandales au placard. Même si le péplum n’est pas enterré pour autant (il est récupéré dans les années 70 par le cinéma d’auteur et le cinéma érotique), on est loin de l’âge d’or qui a précédé.
C’est à cette période que d’obscurs producteurs américains décidèrent de monter un projet (un tantinet parodique) autour de l’un des plus célèbres héros du genre, le demi-dieu Hercule. Et pour incarner le fils de Zeus, leur choix s’est porté sur un jeune bodybuilder qui venait de remporter le titre de Mr Univers (titre d’ailleurs mis en avant dans la distribution), un certain Arnold Schwarzenegger, alors âgé de 22 ans.

Le Chêne Autrichien voulait vivre le Rêve Américain et sur les conseils de son mentor Reg Park (lui-même un ancien Hercule dans Hercule à la conquête de l’Atlantide, Hercule contre les Vampires de Mario Bava et Le défi des géants) devenir une star dans le milieu du cinéma…ce qui lui prit une bonne dizaine d’années (grâce à Conan le Barbare en 1982).
Parce qu’il faut bien commencer quelque part, Arnold ne refusa pas l’opportunité de jouer Hercule, lui qui passa son enfance et son adolescence à suivre les exploits sur grand écran de ses héros Steve Reeves, Reg Park et Gordon Scott. Mais en 1969, il ne parlait pas encore très bien anglais (comme il l’a lui-même avoué plus tard, il ne comprenait pas la moitié de ses dialogues…tant mieux pour lui) et il fallut tout le bagout de son filou d’agent pour convaincre les producteurs de cette production à tout petit budget (300.000 dollars) qu’il avait déjà une expérience d’acteur (ce qui était bien entendu loin d’être le cas).

D’après le réalisateur Arthur Allan Seidelman (qui faisait lui aussi ses débuts derrière la caméra et qui s’est ensuite tourné vers la télévision et un cinoche un peu plus dramatique), Arnold était un bosseur acharné, qui mettait énormément de coeur à l’ouvrage pour réussir ses scènes. Malgré son physique impressionnant, idéal pour le rôle (Seidelman :* « Il était massif. Pendant les trois premières semaines, j’ai parlé à son bras droit. Son bras droit était aussi grand qu’une personne »*), ses efforts n’ont pas été couronnés de succès, mais ce n’était pas faute d’essayer…

Hercule à New-York suit mollement les tribulations d’un Hercule qui s’ennuit comme un rat mort sur l’Olympe et qui aimerait bien avoir la permission de Papounet Zeus de parcourir le monde des humains. Après une dispute, Zeus finit par envoyer son emmerdeur de fils (car c’est une constante de l’histoire : Hercule est un con et c’est à se demander pourquoi autant de personnages prennent sa défense) sur Terre. Là, Hercule se frite avec des marins, rencontre un vendeur de bretzels (Salut, je m’appelle Bretzie et je vends des bretzels) qui deviendra son meilleur pote, ridiculise l’équipe sportive d’une université, drague la fille d’un professeur, devient champion de lutte et tente de survivre aux manipulations de Junon, sa belle-mère acariâtre…

Réalisation et montage catastrophique, photographie hideuse (le chef op’ de ce film est passé depuis aux abonnés absents), interprétation atroce (il n’y pas que Schwarzie qui joue comme un pied), une bande originale à vous dégoûter du sirtaki, décors cheap, humour daté (Arnold Stang, alias Bretzie, était peut-être drôle dans les années 40/50, mais là ses grimaces sont juste consternantes)…tout tombe à plat dans cet enchaînement de scènes mal écrites et sans véritable cohérence.
Assez ennuyeux, Hercule à New-York atteint tout de même de temps en temps de sacrés sommets nanardesques, notamment lors de la scène de l’attaque de l’ours en plein Central Park (Hercule contre la Moquette Mitée) et lorsque Samson et Atlas sortent de nulle part (avant d’y retourner presque aussi vite) pour aider Hercule pendant la baston finale (Worst Deus-Ex-Machina Ever !).

Après cette première expérience cinématographique peu mémorable, Schwarzenegger commença à prendre des cours de comédie et de diction. Il faut dire que son accent était tellement à couper au couteau que les producteurs d’Hercule à New-York décidèrent dans un premier temps de doubler les dialogues d’Hercule avant de ressortir plus tard le film avec la vraie voix d’Arnold quand celui-ci est devenu célèbre. Le nom de la future star du cinéma d’action fut même changé en « Arnold Strong »…oui, Hercule à New-York avec Arnold Strong et Arnold Stang !

Pour terminer, voici une petite vidéo qui compare la version doublée avec la voix originale d’Arnold :

youtube.com/watch?v=6p3nmyTICo0

Let meh beh zeh judge ov thet, I am tired ov ze zame old vaces, ze zame old zings !

J’en garde un souvenir ému comme l’un des pires nanards jamais vu.
C’était l’époque des soirées pizza vidéos. Je me rappelle avoir bien ris.:laughing:

c’est un nanard très rigolo, mais… c’est pas 79, plutôt ?

Hercule à New-York a bien été tourné à la fin des années 60. 1979, c’est l’année de Cactus Jack !

ah, oké !