IN MEMORIAM - COMICS

Plusieurs.

En fait, au départ, on a travaillé par mail. Les épisodes de Galton & Trumbo ont été réalisés à distance. On s’est bien amusé sur plein de trucs. Dans l’un des épisodes, pour une raison qui, à ma connaissance, n’a jamais été expliquée (et qui doit relever tout simplement de l’erreur), Gérald a dessiné les planches selon une proportion différente : elles étaient moins hautes. Pour compenser, on a placé des bandeaux en haut et en bas, qui donne des informations complémentaires, enrichissent le récit. Une bidouille, en réalité. Mais qui donne une particularité au récit.

On a continué à discuter de projets, d’idées. Pendant un temps, on devait travailler sur un album dont l’action se passait dans le milieu du rugby, et qui devait intégrer une collection dédiée au sport chez Emmanuel Proust. Gérald a dessiné deux versions de la séquence de démonstration, de deux ou trois pages. Mais le projet a été annulé (pour une raison qui m’échappe, alors que le calendrier rugbyllistique s’y prêtait…). On a remonté le projet afin de le présenter à d’autres éditeurs, mais aucun n’a été intéressé.

Je n’ai rencontré Gérald que des années plus tard. Je dirais, après la période Semic. Je l’ai vu une fois à Angoulême, alors que j’étais sur le stand d’Eyrolles (j’estime ça à 2009, mais je me trompe peut-être, il faudrait que je regarde si les dédicaces sont datées). Il se trouvait sur un stand pas très loin, et il dédicaçait ses albums de la collection Borsalino. Il me semble que c’est à cette occasion qu’on s’est croisés de visu pour la première fois. Il portait son chapeau de cow-boy, qu’il avait adopté depuis qu’il vivait en Amérique.

On s’est revus quelques mois ou années plus tard. Il faisait un séjour à Paris, et il s’était arrêté à la boutique Dans la gueule du loup, qui vendait de vieilles BD (je crois que la boutique est fermée, désormais). J’étais à Paris au même moment (je situe cela après l’Angoulême que je viens d’évoquer, donc je pense que je logeais chez un pote, mais si ça se trouve, j’inverse les deux dates). On s’est donné rendez-vous à la boutique, et on a commencé à fouiller dans les vieilleries ensemble. Bien entendu, ses vieilleries étaient plus anciennes que les miennes, donc il me montrait plein de choses qui lui évoquaient soit sa jeunesse soit ses débuts de carrière. Puis on est allés prendre un verre dans un bar à côté. Il avait apporté des planches originales, et je lui en ai acheté quelques-unes : du Black Lightning dans, je crois, Detective Comics, du Jonah Hex

C’était un bonhomme très sympathique. Assez bavard, prompt à évoquer son passé (riche), mais sans jamais balancer de vacheries. Plus enclin à parler de sa vie tranquille, dans son ranch, où il montait encore tous les jours jusqu’à un âge avancé (en tout cas à l’époque où je l’ai croisé quelques fois).

Jim

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