JE SUIS UN MONSTRE (Stephen Weeks)

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REALISATEUR

Stephen Weeks

SCENARISTE

Milton Subotsky, d’après Robert Louis Stevenson

DISTRIBUTION

Christopher Lee, Peter Cushing, Mike Raven, Richard Hurndall…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : horreur
Titre original : I, Monster
Année de production : 1971

Le docteur Marlowe, psychiatre et scientifique, a créé une drogue capable de libérer les pulsions enfouies en chacun de nous. Après l’avoir testée sur deux de ses patients, avec des résultats diamétralement opposés, il décide d’expérimenter sa découverte sur lui-même et se l’injecte dans les veines. Il devient alors progressivement un être monstrueux…

Un savant un peu coincé, reflet des carcans imposés par l’ère victorienne, se désinhibe en prenant une potion de son invention avant de s’enfoncer de plus en plus dans des actes monstrueux…si cela vous dit quelque chose, c’est bien normal car Je suis un monstre fait partie des nombreuses adaptations de L’Etrange Cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson. La même année que le long métrage de Stephen Weeks, la célèbre Hammer Film Production en avait d’ailleurs déjà livré une étonnante variation avec le Dr Jekyll & Sister Hyde de Roy Ward Baker.

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Je suis un monstre est par beaucoup de points plus fidèle à l’oeuvre de Robert Louis Stevenson (certaines scènes sont reprises à la lettre)…et pourtant il ne s’agit pas d’une adaptation officielle. Le titre du livre n’est même pas mentionné dans les crédits et et Jekyll & Hyde se nomment ici Marlowe & Blake…alors que le notaire Utterson conserve son patronyme. Allez comprendre…j’ai consulté plusieurs articles sur le film et je ne suis pas plus avancé, il semble que les raisons pour lesquelles le scénariste et producteur Milton Subotsky a procédé à ces changement ont été oubliées par le temps.

Milton Subotsky était le grand patron de la société de production Amicus, l’un des principaux concurrents de la Hammer. La Amicus a remporté un certain succès avec des films d’horreur à sketches comme Tales from the Crypt et Le Caveau de la Terreur. Ces anthologies étaient la marque de fabrique de la Amicus, qui a eu un peu plus de mal à retrouver les faveurs du public avec ses autres productions. Malgré la présence de ces deux stars de l’horreur qu’étaient les illustres Christopher Lee et Peter Cushing, ce fut le cas pour Je suis un monstre qui connut l’échec au box-office britannique.

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Confié au débutant Stephen Weeks (à la courte filmographie puisqu’il ne réalisa que 5 films en 14 ans), Je suis un monstre ne se distingue pas par sa mise en scène bien que quelques moments intéressants soient à retenir : une transformation est représentée en utilisant juste l’ombre du personnage qui se projette sur un mur (aussi simple qu’efficace); Blake qui poursuit sa proie, une prostituée qui s’est refusée à lui, dans les ruelles sordides de Londres…cette scène est l’un des rares passages vraiment intenses d’un film qui en manque cruellement. Je suis un monstre ne dure que 75 minutes, mais le rythme est trop languissant et il y a trop de maladresses dans le déroulement du récit.

Peter Cushing affiche toujours une belle présence…mais il n’a franchement pas grand chose à faire pendant la première moitié du métrage. Quant à Christopher Lee, sa composition varie entre humour involontaire (dans les premières phases de sa transformation) et une expression plus horrifique et tragique de sa condition au fur et à mesure que le mal que sa drogue a fait ressortir fait de lui une créature de plus en plus horrible et dégénérée.
Mais ces deux grands messieurs du genre ne relèvent pas le niveau d’un ensemble au final assez décevant…

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