LA BELLE ET LA BÊTE (Gary Trousdale & Kirk Wise)

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REALISATEURS

Gary Trousdale et Kirk Wise

SCENARISTES

Linda Woolverton et collectif Disney

INFOS

Long métrage américain
Genre : animation/romance/fantastique
Titre original : Beauty and the Beast
Année de production : 1991

Histoire éternelle
Qu’on ne croit jamais
De deux inconnus
Qu’un geste imprévu
Rapproche en secret

De son vivant, Walt Disney tenta à deux reprises de produire un long métrage d’animation basé sur La Belle et la Bête, conte qui connut différentes versions dont la plus célèbre demeure celle de Jeanne-Marie Le Prince de Beaumont en 1757 (et dont s’inspire la plupart des adaptations sur tous les supports). Le projet fut reporté à deux reprises, à la fin des années 30 et dans les années 50, au plus fort du Premier Âge d’Or du studio, car Disney et ses équipes créatives ne purent tomber d’accord sur un traitement valide de l’histoire. Il se dit même que Walt fut découragé après avoir vu le long métrage de Jean Cocteau sorti en 1946.

Mais l’idée ne fut pas abandonnée pour autant et a été relancée à la fin des années 80, période qui marqua les débuts de la Renaissance de l’animation Disney après des années difficiles. Le développement a connu un faux départ, le premier réalisateur choisi ayant quitté le projet après des différends avec Jeffrey Katzenberg qui était alors le directeur des studios Disney. Le britannique Richard Purdum avait en tête une version non musicale du conte, Katzenberg voulait une comédie musicale à la Broadway, avec des chansons qui font avancer l’histoire, éléments scénaristiques à part entière (au contraire de la plupart des films de la décennie précédente). Et il est en effet difficile d’imaginer La Belle et la Bête sans ses très beaux numéros musicaux composés par Alan Menken et le regretté Howard Ashman…

Ce faux départ a réduit le temps de production habituel et pour rattraper ce retard, La Belle et la Bête devint le deuxième Classique de l’Animation (après Bernard et Bianca au pays des kangourous) à utiliser la nouvelle technologie CAPS qui permettait d’encrer et de peindre des scènes numérisées par l’emploi de la caméra numérique. La combinaison du dessin traditionnel et de l’image de synthèse a donné un résultat d’une grande richesse et d’une grande profondeur et a permis de superbes envolées de caméra, comme lors de la fameuse scène de la salle de bal.

La Belle et la Bête fut également le premier Disney à être développé à partir d’un scénario complet, alors que la méthode habituelle était de construire l’avancée du récit en utilisant les storyboards. Un scénario ensuite retravaillé en tenant compte des idées des animateurs (qui ont autant puisé dans les différentes déclinaisons du conte que dans la version de Cocteau, inspiration évidente pour les objets doués de vie, même s’ils ont ici nettement plus de personnalité), ce qui explique que Linda Woolverton partage les crédits avec l’habituel collectif Disney.

Les créateurs ont trouvé l’équilibre idéal entre les aspects les plus sombres et les plus lumineux du conte, entre l’atmosphère angoissante de la forêt et de la découverte de la demeure de la Bête et les touches humoristiques et romantiques bienvenues lorsque la Belle et la Bête apprennent à se connaître et à se faire confiance. Les visuels sont somptueux, les couleurs sont luxuriantes et le rythme est idéal, les péripéties et les chansons s’enchaînant joliment jusqu’au palpitant dernier acte.

La caractérisation est excellente. Amoureuse des livres qui rêve d’aventures, Belle fait partie pour moi des héroïnes Disney les plus intéressantes. J’aime aussi le parcours de la Bête et son château peuplé par une galerie de personnages savoureux et excentriques. Et bien entendu, le vilain est mémorable et a lui aussi une évolution qui ne manque pas de piquant : de bouffon narcissique et un brin ridicule, colosse fringant qui fait un temps plus d’office d’élément comique que de réel méchant, Gaston devient au fur et à mesure de plus en plus détestable et manipulateur…et une menace plus importante lorsqu’il persuade les villageois de prendre d’assaut le château de la Bête !

Tout comme les étoiles
S’éteignent en cachette
L’histoire éternelle
Touche de son aile
La Belle et la Bête

2 « J'aime »

Celui-là, je l’ai vu dans mon ciné itinérant ! J’avais bien aimé (et j’avais encore en souvenir la Bête version Jean Marais)

Gaston est pour moi un des plus horribles humains créés par les studios Disney.

Doc, toi qui es une vraie encyclopédie vivante du cinéma, j’ai une question : l’arrivée des villageois au château avec torches et bélier m’a rappelé un des Frankenstein en noir et blanc. Je pensais au 1e opus, mais je n’ai pas retrouvé la séquence en le revoyant. Est-ce que je me trompe?

La scène des villageois de La Belle et la Bête est bien inspirée par celle de Frankenstein.

Merci, Doc, toujours aussi précis et rapide :wink:

Mon film Disney préféré, qu’est-ce que j’ai pu regarder la cassette :vhs: !
Je le regarde toujours avec plaisir. :slight_smile:
Étant petite ce qui m’a plus marqué c’est les manigances de l’horrible Gaston !
Et le caractère de Belle qui ne se laisse pas découragée malgré tout ce qui lui arrive.

Guy Davis :

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Martin Ansin :

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Drew Struzan :

Derek Payne :

Emma Kubert

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Dem

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Chris Christodoulou :