REALISATEURS
Hendel Butoy et Mike Gabriel
SCENARISTES
Collectif Disney, d’après les personnages créés par Margery Sharp
VOIX V.O.
Bob Newhart, Eva Gabor, John Candy, George C. Scott…
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation/aventures
Titre original : The Rescuers down under
Année de production : 1990
Au milieu des années 80, la popularité de plusieurs longs métrages se déroulant dans un cadre australien (comme un certain Crocodile Dundee) poussa les créateurs des studios Disney à mettre de côté le format musical habituel de leurs oeuvres (même si cela n’avait pas débouché sur un succès pour Taram et le chaudron magique) pour développer ce qui a été présenté alors comme leur premier véritable dessin animé d’action et d’aventures (avec un message environnemental à la clé).
Pour la première fois, Disney décida donc de donner une véritable suite à l’un des précédents Classiques de l’Animation (certains considèrent Les Trois Caballeros comme une suite à Saludos Amigos, mais les deux films ont plus en commun les lieux de l’action et les personnages qu’une réelle cohérence narrative). 13 ans après Les aventures de Bernard et Bianca, les courageuses petites souris sorties de l’imagination de l’écrivain britannique Margery Sharp se sont donc lancées dans une nouvelle mission, libérer Cody, un gamin australien capable de communiquer avec les animaux, des griffes de John McLeach, un impitoyable braconnier bien décidé à ce que l’enfant lui révèle l’endroit où se trouve le nid de l’aigle Marahute.
Deuxième film sorti pendant la période appelée « La Renaissance de Disney » (par opposition à l’« Âge Sombre » des années 80), marquée par les excellents résultats critiques et publics de productions comme La Petite Sirène (1989), La Belle et la Bête (1991), Aladdin (1992) ou encore Le Roi Lion (1994), Bernard et Bianca au pays des kangourous n’obtint pas le succès escompté et c’est pour cela que les suites suivantes (Le Livre de la Jungle 2, La Belle et le Clochard 2, Rox et Rouky 2…) furent directement destinées au marché de la vidéo, sans être intégrées au canon des Classiques de l’Animation Disney (même si on trouve quelques exceptions comme Fantasia 2000).
Bernard et Bianca au pays des kangourous est le premier Disney à avoir été complété de manière digitale, à l’aide du procédé CAPS (Computer Animation Production System), permettant une post-production plus rapide et plus efficace. Visuellement, le film de Hendel Butoy (qui signera l’un des segments de Fantasia 2000) et Mike Gabriel (futur co-réalisateur de Pocahontas) est une réussite : les mouvements de caméra sont d’une grande fluidité, les décors sont superbes et certaines séquences, comme l’envolée du petit Cody juché sur le dos du grand aigle, créent une exaltation communicatrice.
Mais pourtant, Bernard et Bianca au pays des kangourous, demeure, en ce qui me concerne, un Disney mineur, même s’il comporte quelques jolis moments. L’histoire n’est pas très originale et reprend des éléments du volet précédent (comme le grand méchant flanqué d’un animal un peu idiot et l’une des principales sources de gags) sans rien apporter de nouveau.
Il n’y a pas vraiment de personnages secondaires mémorables, à part l’albatros Wilbur, frère de l’Orville du premier film, qui participe un peu plus au récit que son frangin pour profiter de l’abattage du regretté John Candy qui lui a prêté sa voix.
Quant à Bernard et Bianca, ils ont ici un rôle presque moins « actif ». Les « sauveteurs » n’apparaissent qu’au bout d’un quart d’heure; rejouent la même scène de vol mouvementé avec l’albatros; rencontrent en Australie un charmant guide, une souris sauteuse du nom de Jake (et Bernard sera bien évidemment vite jaloux de son « concurrent » aux yeux de sa Bianca…développement peu intéressant) et n’interagissent avec Cody que dans le dernier acte.
Il y a un intrépide petit héros, un bon vilain (grâce à l’interprétation de George C. Scott) et quelques chouettes péripéties, mais dans l’ensemble, Bernard et Bianca au pays des kangourous est tout de même loin du niveau des autres films d’animation Disney des années 90.