LA MALEDICTION DU PHARAON (Lucio Fulci)

Horreur
Long métrage italien
Réalisé par Lucio Fulci
Scénarisé par Elisa Livia Briganti et Dardano Sachetti
Avec Christopher Connelly, Martha Taylor, Brigitta Boccoli, Giovanni Frezza…
Titre original : Manhattan Baby
Année de production : 1982

Au début des années 80, Lucio Fulci continue d’enchaîner les tournages mais après une série d’oeuvres importantes pour le cinéma d’horreur italien (dont les excellents L’Enfer des Zombies, L’Au-delà et Frayeurs), sa filmographie va commencer à marquer le pas. Manhattan Baby (sorti en France sous le titre La Malédiction du Pharaon) devait être doté à l’origine d’un des plus gros budgets alloués à Fulci, qui souhaitait expérimenter et développer un long métrage à l’ambiance plus éthérée et immersive que ses précédents travaux. C’était aussi le souhait du prolifique scénariste Dardano Sachetti d’emmener leur collaboration vers de nouvelles directions.

Mais les choses ne se sont pas passées comme ils le souhaitaient car le producteur Fabrizio de Angelis a soudainement décidé de réduire le budget de moitié alors que le tournage avait déjà débuté. Fulci a donc du abandonner de nombreux plans à effets spéciaux et le scénario a été remanié. Lucio Fulci et ses scénaristes ont fini par désavouer le résultat final et le « Parrain du Gore » n’a plus retravaillé avec De Angelis par la suite…

La Malédiction du Pharaon est donc un Fulci mineur qui ne commence pourtant pas si mal avec un premier acte qui se déroule en Egypte. L’inexpressif Christopher Connelly (figure récurrente du bis transalpin, vu la même année dans Les Guerriers du Bronx) campe George Hacker, un archéologue dont l’expédition va mal tourner (ce qui est souvent le cas) : après avoir pénétré dans un tombeau, son guide meurt empalé et il est frappé de cécité après avoir été frappé par une double dose de rayons surgis de nulle part. Pendant ce temps, sa fille est abordée par une mystérieuse femme aveugle qui lui remet un médaillon…

Pendant ces premières minutes, Fulci réussit à installer un climat assez inquiétant, avec quelques uns de ses « plans signatures » comme ces gros plans sur les yeux. Mais lorsque sa caméra se pose à New York, l’intrigue s’étire sans souci de cohérence et la construction narrative laborieuse rend même certains passages totalement confus…on ne saura ainsi pas pourquoi George Hacker recouvre soudainement la vue et la façon dont la force maléfique du médaillon infecte ses enfants peine à convaincre…

Il est dommage que le film manque à ce point de liant car il y a tout de même des choses intéressantes visuellement parlant comme le travail sur les couleurs à l’intérieur de l’appartement des Hacker et de beaux mouvements de caméra (je pense notamment à la séquence de l’escalier). Et si le gore est moins présent, deux/trois rebondissements bien saignants rappellent que Lucio Fulci est aux commandes (même si l’attaque finale est un brin grotesque).

Le compositeur Fabio Frizzi semble même s’auto-plagier pour ce qui fut son avant-dernière bande originale pour Lucio Fulci, qui a ensuite signé les médiocres Conquest et 2072, Les Mercenaires du Futur.

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Quelques affiches :


(complètement à côté de la plaque, celle-là)