LA SOURIS QUI RUGISSAIT (Jack Arnold)

Comédie
Long métrage britannique
Réalisé par Jack Arnold
Scénarisé par Roger McDougall et Stanley Mann d’après le roman de Leonard Wibberley
Avec Peter Sellers, Jean Seberg, Leo McKern, William Hartnell…
Titre original : The Mouse that roared
Année de production : 1959

La « Souris » du titre, c’est le fictif Duché du Grand Fenwick, l’un des plus petits états du monde (si ce n’est le plus petit), lieu de l’action de plusieurs romans de l’écrivain irlandais Leonard Wibberley. Au Fenwick, la vie s’écoule paisiblement, le système économique est en grande partie autarcique, à l’exception des importants bénéfices tirés de la vente du Grand Fenwick, un pinot apprécié des connaisseurs de vins. Mais tout se complique lorsque les américains se mettent à préférer le Grand Enwick, une contrefaçon du Grand Fenwick. La faillite est proche et le Premier Ministre a alors une idée, déclarer la guerre aux U.S.A. pour la perdre aussitôt, afin de bénéficier des avantages d’un plan Marshall pour rétablir leur économie…

Les années 50 ne manquent pas de longs métrages qui parlaient de la Guerre Froide et de la peur du nucléaire, le plus souvent sous le prisme de la science-fiction. Jack Arnold était d’ailleurs l’un des réalisateurs spécialistes du genre (avec des classiques comme Le Météore de la Nuit, L’Homme qui rétrécit et Tarantula !) mais il ne s’est pas cantonné qu’à la S.F., aux aliens et aux créatures monstrueuses. Parmi les entrées de sa filmographie qu’il préférait, il y avait ainsi La Souris qui rugissait, production britannique à petit budget (à peine 450.000 dollars) distribuée par la Columbia, dont le logo est subtilement détourné en ouverture.

Avec sa croustillante « invasion » de l’Amérique par une petite troupe de soldats en armures d’opérette venus d’un trou perdu de l’Europe, La Souris qui rugissait déroule une satire aussi absurde qu’amusante qui ridiculise les grandes puissances souvent prêtes à jouer avec des forces qui les dépassent (il n’est pas étonnant que la bombe Q, théoriquement plus puissante que la bombe H, source de pression entre les U.S.A. et le Grand Fenwick, ait la forme d’un ballon de football, ce qui aura son utilité lors de l’enchaînement de gags du dernier acte).

Sur La Souris qui rugissait, Jack Arnold a eu carte blanche (pas d’interventions du studio sur un projet considéré comme mineur) et signé une comédie jubilatoire, qui m’a donné le sourire tout au long de ses 80 mn. Les situations irrésistibles sont très bien servies par une belle troupe de comédiens, avec à leur tête un Peter Sellers qui jouait déjà trois rôles, inspiré en cela par son idole Alec Guinness sur Noblesse Oblige. À ses côtés il y a notamment la belle Jean Seberg (alors en début de carrière, elle était toute étonnée de la direction calme de Jack Arnold après avoir été malmenée par Otto Preminger sur Sainte Jeanne et Bonjour Tristesse) et William Hartnell (quelques années avant de devenir le premier Docteur de la série Dr Who).

La Souris qui rugissait a eu plus de succès en Amérique qu’en Angleterre, permettant à Peter Sellers de commencer à se faire un nom hors de son pays. Un deuxième roman de la série de Leonard Wibberley, La Souris sur la Lune, a été adapté au cinéma en 1963 par Richard Lester, avec une distribution renouvelée (Bernard Cribbins, Terry-Thomas…).

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Cela fait bien longtemps que je l’ai vu et j’ai oublié beaucoup de détails… mais il me semble que les Etats-Unis capitulent et que le petit duché est bien ennuyé de devoir gérer sa “vistoire”. Est-ce bien cela qui arrive?

Tu me donnes envie de le revoir, ne serait que pour Peter Sellers qui était un fantastique acteur.

ginevra

Tully (Peter Sellers), le chef de la minuscule armée envoyée par le premier ministre (Peter Sellers), devait perdre mais il tombe par hasard sur le bureau du savant créateur de la bombe Q et il décide de s’emparer de l’engin, s’auto-proclamant vainqueur de l’« invasion ». Ce qui déclenche les événements du dernier acte qui retourne au grand Fenwick, le Premier Ministre étant très ennuyé par cette « victoire »…