LE DANGER VIENT DE L'ESPACE (Paolo Heusch)

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REALISATEUR

Paolo Heusch

SCENARISTES

Sandro Continenza, Marcello Coscia et Virgilio Sabel

DISTRIBUTION

Paul Hubschmid, Fiorella Mari, Madeleine Fisher, Ivo Garrani, Jean-Jacques Delbo…

INFOS

Long métrage italien/français
Genre : science-fiction
Titre original : La morte viene dallo spazio
Année de production : 1958

Le Danger vient de l’Espace (La morte viene dallo spazio en version originale) représente la première incursion du cinéma de genre italien dans le registre de la science-fiction en imaginant les efforts de la première mission internationale (qui, contrairement à la grande majorité des films de S.F. américains de la même période, fait même fi de la Guerre Froide en montrant des américains et des russes mettre de côté leurs différends pour unir leurs savoirs) pour envoyer une première fusée habitée vers la Lune. Le décollage se passe sans encombres, mais pendant la reconnaissance orbitale, la fusée quitte subitement sa trajectoire, obligeant le pilote à s’éjecter…

Quelques jours plus tard, des phénomènes étranges sont signalés : les animaux du monde entier paniquent, des lueurs emplissent le ciel, l’écosystème est menacé. Les scientifiques du projet Shark découvrent que le moteur nucléaire de leur appareil a explosé près d’une ceinture d’astéroïdes, détournant la course d’un météore qui se dirige vers la Terre. Les nations unissent leurs forces pour rassembler tous leurs missiles et les envoyer dans l’espace pour stopper le danger…

Un Armageddon avant l’heure, donc…mais avec des moyens nettement inférieurs au budget cantine du blockbuster de Michael Bay. Le sujet du premier long métrage de l’italien Paolo Heusch (à la courte carrière puisqu’il n’a mis en boîte que dix films) est ambitieux, mais sa transposition à l’écran doit se contenter des moyens du bord. Le premier acte construit un bon petit suspense à base d’attente, de plans serrés, mais la suite est un peu trop bavarde, plombée par des relations (de couple, souvent) qui ne sont pas vraiment palpitantes. Et comme certains acteurs, tel que l’autrichien Paul Hubschmid (qui sera l’année suivante dans le diptyque Le Tigre du Bengale/Le Tombeau Hindou de Fritz Lang), sont tout de même assez monolithiques, il est difficile de se laisser émouvoir par leurs histoires.

Au fur et à mesure que la menace se rapproche, le ton devient plus sombre et les événements deviennent un peu plus prenants, un peu plus efficaces dans leur intensité. Le réalisateur abuse un peu trop des stock-shots, mais cette ambiance de fin de monde est bien rendue, avec quelques plans qui évoquent même le néo-réalisme (toutes proportions gardées, hein) et des péripéties qui rachètent les lenteurs qui ont précédées.

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Si Le Danger vient de l’Espace est fauché, il est tout de même intéressant techniquement parlant grâce au travail du directeur de la photographie et responsable des effets spéciaux, un certain Mario Bava qui est parvenu à créer une véritable atmosphère à peu de frais. Bava a même dirigé lui-même certaines scènes sans être crédité pour cette contribution, comme cela lui arrivait souvent à l’époque (voir notamment La Bataille de Marathon de Jacques Tourneur) avant de se lancer en solo dès 1960 avec le superbe Le Masque du Démon

…et de retrouver le genre S.F. en 1965, mais dans un style très différent, avec La Planète des Vampires.

Une des affiches françaises du Danger vient de l’espace, avec une fusée qui a l’air de sortir de l’Objectif Lune d’Hergé (et qui n’a pas cette apparence dans le film) :

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Gilbert Allard :