REALISATEUR
Matthew Robbins
SCENARISTES
Hal Barwood et Matthew Robbins
DISTRIBUTION
Peter MacNicol, Caitlin Clarke, Ralph Richardson, John Hallam, Peter Eyre…
INFOS
Long métrage américain
Titre original : Dragonslayer
Genre : aventures/fantasy
Année de production : 1981
Dans les âges sombres, la magie était une arme…l’amour était un mystère…l’aventure était partout…et les dragons étaient réels !
Avant de proposer le projet Dragonslayer à la Paramount, Matthew Robbins et Hal Barwood étaient déjà en activité à Hollywood depuis une petite dizaine d’années. C’est par exemple aux deux compères que l’on doit le scénario de Sugarland Express (1974), le premier long métrage réalisé par Steven Spielberg. Spielberg les a ensuite engagés pour bosser, sans qu’ils soient crédités au générique, sur le script de Rencontres du troisième type. Ils ont aussi participé, dans une moindre mesure, aux préparations de La Guerre des Etoiles, ce qui leur a permis de rencontrer Mark Hamill, qui devint la vedette de Corvette Summer (1978), une comédie adolescente sur fond de vol d’automobile, écrite par le duo et qui marqua la première expérience de Matthew Robbins derrière la caméra.
Corvette Summer fut un flop. Robbins et Barwood commencèrent ensuite à travailler sur le scénario du Dragon de Lac de Feu, qui essuya plusieurs refus avant de finalement trouver preneur chez la Paramount. Le budget fut plus important que prévu et le studio décida alors de renouveler son partenariat avec Disney, un an après le semi-échec du Popeye de Robert Altman, afin de partager les frais de production, la Paramount se gardant les droits de distribution sur le territoire américain.
Disney est d’ailleurs l’une des influences du Dragon de Lac de Feu (tout comme l’est la légende de St Georges et du Dragon pour ne citer que ces quelques exemples) : la séquence L’ Apprenti Sorcier de Fantasia leur a servi de base pour le personnage de Galen, jeune novice qui a bien du mal à maîtriser les forces de la magie. Cela ne l’empêche pas de tenter de porter secours aux habitants de la contrée reculée du Urland après la mort de son maître. Le Urland est en effet la proie d’un dragon, le redoutable Vermithrax, à qui le roi Casiodorius sacrifie régulièrement des jeunes filles vierges désignées par une loterie…
La comparaison avec L’Apprenti Sorcier s’arrête là. L’univers médiéval-fantastique du Dragon de Lac de Feu est loin des chatoyants films de chevaliers et de fantasy qui ont précédés (à la Ivanhoé ou Jack le Tueur de Géants). Ici, l’environnement est beaucoup plus sombre, les décors sont mornes, gris, boueux et la superbe photographie de Derek Vanlint (Alien - Le 8ème passager), ainsi que la direction artistique soignée de Alex Cassie (Les Yeux de la Forêt), renforcent cette atmosphère pesante et lugubre.
Les deux auteurs insistent également sur le basculement de l’ère des croyances païennes à celle du christianisme, ce qui contribue encore plus à la richesse de l’ensemble…une histoire aux thèmes plus adultes et surtout plus violente que ce à quoi le public habituel des longs métrages Disney était habitué (cette fois, les princesses sont brûlées vives et dévorées par des bébés dragons). Et comme souvent à l’époque, cette tentative de Disney de sortir du créneau des films familiaux se solda par un échec au box-office mondial.
Vermithrax est encore à ce jour l’un des plus beaux dragons de l’histoire du cinéma fantastique. Plusieurs techniques ont été utilisées pour lui donner vie (marionnette, constructions d’impressionnantes parties grandeur nature et mécanisées, animation image par image…)…la combinaison de ces différents effets et la réalisation de Matthew Robbins qui le révèle de manière progressive et très efficace (la première scène de sacrifice est sur ce point superbement mise en scène, tout comme le palpitant combat dans l’antre du dragon où il est dévoilé pour la première fois dans toute sa splendeur) en font un monstre au potentiel dévastateur impressionnant.
L’interprétation n’est pas toujours inspirée, mais c’est bien l’un des menus défauts de cette oeuvre forte, digne représentante du genre fantasy au cinéma.
Pour terminer sur une note comics, Le Dragon du Lac de Feu fut transposée en bande dessinée par l’éditeur Marvel dans sa collection Marvel Super Special, réservée en grande partie aux adaptations de films. On doit cette version papier au scénariste Denny O’Neill et à la dessinatrice Marie Severin.
En voici un petit aperçu :