Western
Long métrage italien/ouest-allemand/français
Réalisé par Giancarlo Santi
Scénarisé par Ernesto Gastaldi
Avec Lee Van Cleef, Alberto Dentice, Horst Frank, Jess Hahn…
Titre original : Il Grande Duello
Année de production : 1972
Giancarlo Santi n’était pas le plus connu des réalisateurs de la grande époque du cinéma d’exploitation italien, loin de là. Le Grand Duel était sa première réalisation et il n’a signé que deux autres longs métrages par la suite, restés inédits en France. Sa carrière d’assistant réalisateur fut pourtant liée à quelques classiques du genre puisqu’il a travaillé avec Sergio Leone sur Le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois dans l’Ouest et Il était une fois…la Révolution. On le retrouve également au générique du très bon La Mort était au rendez-vous de Giulio Petroni, déjà avec Lee Van Cleef, omniprésent en Italie dans les années 70.
Le Grand Duel est principalement connu pour son superbe thème musical repris par Quentin Tarantino dans son Kill Bill. Cette composition de Luis Bacalov revient à plusieurs reprises et illustre notamment la scène d’ouverture qui présente les différents protagonistes tout en orchestrant une enthousiasmante première scène d’action. Recherché pour un crime qu’il n’a pas commis, le fugitif Philip Vermeer, joué par un Alberto Dentice (qui n’a pas fait carrière puisque Le Grand Duel est sa troisième et dernière apparition à l’écran) aux faux airs de Bee Gees, est poursuivi par des chasseurs de primes et un shérif campé par Lee Van Cleef.
Le scénario reprend la dynamique classique de la relation entre un vieux pistolero (Lee Van Cleef s’est fait une spécialité de ce genre de rôle) et un protagoniste plus jeune, chien fou qui n’en fait qu’à sa tête pour accomplir sa vengeance. Si l’américain au visage anguleux vole aisément la vedette au fade Alberto Dentice, leurs échanges sont intéressants, avec quelques petites pointes d’humour, et amènent progressivement les éléments du passé de Vermeer, accusé d’avoir tué le patriarche d’un clan qui règne en maître sur la bourgade de Saxonville…
Le mystère sur l’identité du véritable assassin est entretenu par une série de flashbacks en N&B à l’atmosphère soignée. Cette partie joue un temps sur les faux-semblants mais au final il n’y a pas vraiment d’ambigüité et la révélation du tueur n’est pas ce qu’on pourrait appeler une surprise. Mais les péripéties ne manquent pas (dont le passage obligé du massacre, épreuve traumatisante pour le héros) et le rythme est prenant jusqu’au dernier acte et le fameux grand duel du titre qui prend place dans un décor habilement utilisé.
Aux côtés de Van Cleef et Dentice, la distribution aligne les trognes sympathiques (le truculent Jess Hahn en conducteur de diligence alcoolique) et patibulaires. Les trois frères Saxon sont ainsi interprétés par les allemands Horst Frank (à la prolifique carrière…il était même dans Les Tontons Flingueurs) et Klaus Grunberg (le plus sadique de la fratrie) et le français Marc Mazza (celui qui se mangeait les claques de Terence Hill dans Mon Nom est Personne).