Horreur
Long métrage américain
Réalisé par Stuart Walker
Scénarisé par John Colton d’après une histoire de Robert Harris
Avec Henry Hull, Warner Oland, Valerie Hobson, Lester Matthews…
Titre original : Werewolf of London
Année de production : 1935
Le loup-garou le plus célèbre du bestiaire des monstres classiques de la Universal est le tourmenté Larry Talbot campé par Lon Chaney Jr dans cinq long métrages (du Loup-Garou de George Waggner à Deux Nigauds contre Frankenstein de Charles T. Barton). Mais le pauvre Larry ne fut pas le premier lycanthrope du studio, cet « honneur » revient au docteur Wilfred Glendon incarné par Henry Hull (qui sera ensuite l’un des passagers du canot de sauvetage du Lifeboat de Alfred Hitchcock) dans Werewolf of London (Le Monstre de Londres en V.F.), historiquement le tout premier film de loup-garou (après quelques courts muets considérés comme perdus).
Ce loup-garou qui chasse dans les rues embrumées de la capitale londonienne n’a pas vraiment marqué les esprits à l’époque car après les succès de Frankenstein, Dracula ou encore La Momie, les résultats au box-office du Monstre de Londres furent nettement plus modestes et Universal a alors attendu six ans pour redonner une chance au monstre poilu avec une nouvelle version plus ancrée dans un certain folklore à la puissance fantastique plus évocatrice et qui s’est révélée plus populaire auprès du public.
Wilfred Glendon est un savant obnubilé par son travail, délaissant sa belle épouse Lisa (Valerie Hobson, Elizabeth dans La Fiancée de Frankenstein). Lors d’une expédition au Tibet, il est attaqué et mordu par une mystérieuse créature. De retour à Londres, Glendon se transforme en loup-garou les soirs de pleine lune. Pour combattre cette malédiction, il mène des expériences sur une fleur asiatique très rare…une plante qui intéresse également un de ses confrères, le docteur Yogami…
Yogami est interprété par l’acteur suédois Warner Oland, une nouvelle fois grimé en asiatique entre deux Charlie Chan. Oland offre d’ailleurs une composition un peu plus nuancée que Henry Hull en scientifique austère qui ne dégage pas vraiment le même capital sympathie que Larry Talbot. Les éléments des futurs films de lycanthropes étaient ici déjà bien posés, en insistant notamment sur le caractère tragique du destin du personnage principal. Si ma préférence va au Loup-Garou avec Chaney, Le Monstre de Londres ne manque pas d’intérêt, grâce à son atmosphère, des personnages secondaires assez savoureux (et qui apportent une petite touche d’humour), ainsi qu’à des effets visuels qui ont certes pris un coup de vieux tout en restant étonnants et astucieux pour l’époque (la manière dont la caméra suit Glendon tout au long des étapes de sa première transformation).
À noter que les têtes d’affiche auraient pu être différentes car les responsables de la Universal souhaitaient à l’origine attribuer les deux rôles principaux à leurs stars de l’horreur, Boris Karloff et Bela Lugosi. Projet que les acteurs ont écarté suite à leur emploi du temps chargé (3 films pour Karloff et 5 pour Lugosi en 1935)…