REALISATEUR
David Lean
SCENARISTES
Carl Foreman et Michael Wilson, d’après le roman de Pierre Boulle
DISTRIBUTION
Alec Guinness, William Holden, Jack Hawkins, Sessue Hayakawa, Geoffrey Horne…
INFOS
Long métrage américain/britannique
Titre original : The Bridge on the River Kwai
Genre : guerre
Année de production : 1957
Hello, le soleil brille, brille, brille…
Adaptation du roman du français Pierre Boulle (une fiction qui s’inspire librement d’événements réels, la construction du véritable pont et d’une ligne de chemin de fer reliant la Thaïlande à la Birmanie et qui a été surnommée « la voie ferrée de la mort »), Le Pont de la Rivière Kwaï, première fresque historique réalisée par le britannique David Lean (avant Lawrence d’Arabie et Le Docteur Jivago), est un film de guerre qui repose principalement sur le conflit psychologique entre les individus réunis dans ce camp de prisonniers de guerre japonais entre pleine jungle birmane.
Sessue Hayakawa (qui fut en son temps l’une des premières stars asiatiques du muet) est le colonel Saïto, commandant du camp qui n’a plus que trois mois pour faire bâtir un pont d’importance stratégique au-dessus de la rivière Kwaï. Pour Saïto, tout le monde doit travailler mais il se heurte au colonel Nicholson, qui cite la convention de Genève et refuse que lui et ses officiers participent à la construction. S’ensuit alors une véritable mise à l’épreuve, Saïto va essayer de briser Nicholson mais la volonté de l’anglais est inflexible. Il y a un glissement intéressant : de figure d’autorité implacable dans les premières minutes, Saïto va s’effacer progressivement et laisser les commandes à Nicholson pour que le pont soit prêt dans les temps.
Superbement interprété par Alec Guinness (qui ne croyait pas au rôle au début et qui a longtemps émis des doutes), le colonel Nicholson est un être ambigu, un personnage complexe qui tient à faire le meilleur travail possible afin de maintenir le moral des troupes. Pour lui, l’ordre et la productivité sont les meilleurs moyens pour faire que ses hommes soient fiers d’eux et ne perdent pas leur humanité dans ces conditions difficiles. Il arrive dans un premier temps à convaincre ses officiers les plus réticents…mais son sens très poussé de l’honneur va l’amener à se conduire de manière irrationnelle dans le palpitant dernier acte…
Le soldat américain campé par le toujours solide William Holden offre un point de vue encore différent. Par sa nature, le bonhomme est sympathique et il est le seul à réussir à s’évader du camp. Mais parce qu’il n’était pas ce qu’il semblait être (ce qui donne lieu à quelques passages un peu plus légers), il ne pourra échapper à ce coin reculé de la jungle birmane qu’en y retournant et en aidant un petit commando à faire exploser le pont.
Il aura fallu huit mois de tournage dans des conditions difficiles pour mettre en boîte cette imposante superproduction portée par une excellente distribution (Jack Hawkins est également très bon dans le rôle du Major Warden). Photographie, somptueux décors naturels…le film en met plein les yeux (et la réalisation de David Lean se fera encore plus ample et épique pour son projet suivant).
Les thèmes développés sont passionnants et la tension psychologique est bien construite, montant en puissance pour finir par exploser dans un final d’anthologie. Folie, folie…