Science-fiction/horreur
Long métrage britannique
Réalisé par Val Guest
Scénarisé par Nigel Kneale et Val Guest, d’après la mini-série Quatermass II (BBC)
Avec Brian Donlevy, John Longden, Sid James…
Titre original : Quatermass II
Année de production : 1957
Suite au succès de The Quatermass Xperiment (Le Monstre en V.F.), la Hammer a voulu mettre rapidement une suite en chantier en commandant un scénario original à l’un de leurs scénaristes maisons, Jimmy Sangster (l’architecte du renouveau des Dracula et Frankenstein made in Hammer). Mais Nigel Kneale, le créateur du professeur Quatermass, a mis son veto à ce projet qui est finalement devenu X the Unknown (1956) après réécritures. La Hammer a alors acheté les droits du deuxième serial télévisuel de Quatermass juste avant sa diffusion et son contrat avec la BBC touchant à sa fin, Nigel Kneale a pu être plus impliqué que sur le premier film en signant les premiers jets du scénario.
Un coup d’oeil au résumé de la mini-série disponible sur le net montre que la version cinématographique en reprend les grandes lignes, avec tout de même plusieurs changements comme un final plus spectaculaire (et qui n’aurait jamais pu être filmé pour le petit écran dans les conditions de l’époque). La version finale du script est due au réalisateur Val Guest qui a du « tailler dans le gras » pour condenser l’histoire de Kneale, un peu plus verbeuse, et faire tenir le tout en moins de 90 minutes en lui donnant plus de rythme.
S’il y a une chose à laquelle Nigel Kneale n’a pas pu s’opposer, c’est le retour de l’acteur Brian Donlevy, qui est resté pour l’auteur le moins bon des interprètes de sa création. Pour ma part, je trouve que l’interprétation de Donlevy est encore une fois solide, avec même un peu plus de nuances que dans Le Monstre puisqu’il se montre ici un peu plus humain, moins glacial. Alors qu’il s’occupe d’un programme de recherches sur la vie extraterrestre, Quatermass est averti de la chute d’étranges petites météorites par ses collaborateurs. Il se rend sur place avec l’un deux, Marsh, qui est alors grièvement blessé au visage en inspectant une ces pierres venues de l’espace. La blessure laisse une marque sur la joue de Marsh, qui n’est pas la seule personne de cette région à avoir été infecté par ce qui se cache dans ces météorites…
Le budget un peu plus important (92.000 £ contre les 42.000 £ du Monstre) a permis de développer une intrigue moins claustrophobique que la précédente. Les trucages sont bons (les matte-paintings et transparences font toujours illusion), les lieux de l’action sont un peu plus variés et les rebondissements ne manquent pas dans ce mélange réussi de science-fiction, d’horreur (même s’il y a moins de scènes-choc que dans le film de 1955) et de suspense paranoïaque (la nature même de la menace fait que la confiance ne règne pas) qui partage des points communs avec des oeuvres comme L’Invasion des Profanateurs de Jack Finney et Marionnettes Humaines de Robert Heinlein.
Aux côtés de Brian Donlevy, on retrouve des tronches bien connues de la série B anglaise, comme Sid James (un régulier de la bande des Carry On) en sympathique journaliste alcoolique, John Van Eyssen (Jonathan Harker dans Le Cauchemar de Dracula), Percy Herbert (qui était la même année dans Le Pont de la Rivière Kwai) et Michael Ripper, qui a du apparaître (dans des petits rôles) dans plus de productions Hammer que Peter Cushing et Christopher Lee.
La Marque a obtenu de bons résultats au box-office en 1957…mais le film a tout de même été éclipsé par le succès de Frankenstein s’est échappé qui a donné à la Hammer sa ligne directrice pour les années à venir. Ce qui explique que le studio a attendu dix ans pour compléter sa trilogie Quatermass avec Les Monstres de l’Espace en 1967.