LES TRAQUÉS DE L'AN 2000 (Brian Trenchard-Smith)

REALISATEUR

Brian Trenchard-Smith

SCENARISTES

Jon George et Neill Hicks, d’après une histoire de George Schenck, Robert Williams et David Lawrence

DISTRIBUTION

Steve Railsback, Olivia Hussey, Michael Craig, Carmen Duncan, Lynda Stoner…

INFOS

Long métrage australien
Genre : action/science-fiction
Titre original : Turkey Shoot
Année de production : 1982

Dans un futur proche (et au début des années 80, le futur proche était notre passé…pas l’an 2000 comme peut le faire penser le titre français mais l’année 1995), un état totalitaire envoie les « déviants » de la société (terme fourre-tout qui désigne aussi bien les libre-pensants, les homosexuels, les chômeurs…) dans un camp de modification du comportement situé sur une île isolée. En guise de rééducation, les prisonniers sont soumis aux tortures de gardiens sadiques. Parmi les derniers arrivants, il y a Rita Daniels, accusée de prostitution; Chris Walters, une vendeuse injustement accusée d’avoir aidé un rebelle et Paul Anders, un dissident politique qui s’est échappé de plusieurs autres camps.

Le directeur de cet endroit s’appelle Charles Thatcher, un nom à la référence évidente (que les britanniques ont encore plus appuyé en retitrant le film Blood Camp Thatcher pour la sortie en vidéo). Pour faire face à la surpopulation carcérale, Thatcher a eu l’idée d’organiser des chasses pour clients fortunés et assoiffés de sang. La liberté est promise aux survivants…mais le jeu est bien évidemment truqué et personne n’a réussi à quitter l’île jusqu’à maintenant…

Derrière la caméra, on retrouve Brian Trenchard-Smith, l’un des spécialistes du cinéma d’action australien (avec des titres comme L’Homme de Hong-Kong, Deathcheaters et La Rage de la Casse). Avec Les Traqués de l’an 2000 (Turkey Shoot en version originale), le projet était de faire un film d’action couillu et satirique, avec un sous-texte qui, s’il est toujours présent dans le résultat final, aurait pu être plus important si les intentions de départ avaient été respectées. Mais les restrictions budgétaires du gouvernement australien ont diminué les moyens alloués à la production, amenant des réécritures et un planning de tournage restreint.

Suite au remaniement du scénario, la première partie qui devait décrire le fonctionnement de cette société dystopique est passée à la trappe et réduite à un montage de stock-shots pendant le générique. Le message est toujours là…mais en filigrane seulement car Les Traqués de l’an 2000 ne s’embarrasse pas vraiment de subtilité et passe d’un film de prison (en pleine nature comme Le Pont de la Rivière Kwaï, L’Île du camp sans retour et Punishment Park) avec tous les passages obligés (humiliations, matons cruels, scènes de douches histoire de placer un peu de nudité…) à une nouvelle version du « Jeu le plus dangereux » cher au comte Zaroff.

Avec cette deuxième moitié centrée sur une chasse à l’homme particulièrement perverse, Les Traqués de l’an 2000 revendique sans vergogne sa nature de pur cinoche d’exploitation…et le spectacle est assez réjouissant dans son genre bien particulier. Si le tournage n’a pas été de tout repos, Brian Trenchard-Smith a exploité efficacement les décors naturels et imprimé à son métrage un rythme soutenu en multipliant les péripéties sanglantes sorties tout droit d’une bande dessinée (telles les apparitions du catcheur mutant cannibale).

Bref de la bonne bisserie, gore et un peu trash, avec une solide distribution qui réunit, entre autres, Steve Railsback (Lifeforce); Olivia Hussey (Black Christmas), qui a détesté tourner en Australie et qui n’a donc pas eu trop l’air de forcer son jeu; Michael Craig (L’Île Mystérieuse) et le massif Roger Ward, vu notamment dans Mad Max.

1 « J'aime »