LE SECRET DE LA PYRAMIDE (Barry Levinson)

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REALISATEUR

Barry Levinson

SCENARISTE

Chris Columbus, d’après les personnages créés par Arthur Conan Doyle

DISTRIBUTION

Nicholas Rowe, Alan Cox, Sophie Ward, Anthony Higgins, Freddy Jones…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Young Sherlock Holmes
Année de production : 1985

Excepté un premier film passé inaperçu (la romance Reckless avec Aidan Quinn et Daryl Hannah), le début de carrière du réalisateur/scénariste/producteur Chris Columbus se déroula sous la supervision de Steven Spielberg, qui fut le seul à croire au potentiel de son script sur des mignonnes boules de poil qu’il ne faut surtout pas nourrir après minuit. Gremlins fut un succès, rapidement suivi par celui (un peu moins important tout de même) des Goonies. Chris Columbus a rapidement eu des envies de réalisation, mais avant de pouvoir passer derrière la caméra (Nuit de Folie en 1987), le jeune scénariste travailla sur un troisième script d’affilée pour Steven Spielberg, avec une question en tête : « Et si Sherlock Holmes et le Dr Watson s’était rencontré dans leur jeunesse ? »

Les Goonies est basé sur une idée originale de Spielberg. L’inspiration du Secret de la Pyramide est venue de Chris Columbus lui-même, grand admirateur de l’oeuvre de Arthur Conan Doyle. Etait-il utile de donner une « origin story » à Sherlock Holmes, « d’expliquer pourquoi il est devenu froid et calculateur et pourquoi il est resté seul pour le reste de sa vie » (pour reprendre les termes du scénariste) ? La réponse diffère évidemment selon les fans du célèbre détective. Pour ma part, j’ai toujours trouvé l’exercice réussi et cette version alternative n’altère en rien l’essence des histoires de Conan Doyle.

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Réalisé par Barry Levinson, qui venait de diriger Robert Redford dans Le Meilleur et qui allait ensuite enchaîner par ses longs métrages les plus connus (Good Morning Vietnam, Rain Man), Le Secret de la Pyramide est porté par un très bon casting. Nicholas Rowe est un jeune Sherlock convaincant, il a le physique, l’attitude, un certain panache et il restitue joliment les traits de caractère de Holmes. Alan Cox campe un Watson qui m’a l’air très influencé par la représentation du bon docteur tel qu’il était interprété par Nigel Bruce dans les Holmes des années 40 avec Basil Rathbone (L’Arme Secrète, Le Train de la Mort…).
Sophie Ward, qui joue l’« intérêt amoureux » de Sherlock, est tout de même un peu sous-utilisée et ne sort pas vraiment de sa fonction de demoiselle en détresse. Anthony Higgins est parfait en grand méchant et la scène post-générique l’intègre malicieusement dans le canon des histoires de Sherlock.

La cadre victorien est très bien utilisé, les décors sont superbes et la photographie est à l’avenant. Le Secret de la Pyramide est une aventure spielbergienne enjouée et bondissante, qui intègre des éléments qui ne sont pas sans rappeler les aventures d’Indiana Jones…une sorte de Temple Maudit sans les scènes de tortures et les coeurs arrachés.
S’il est moins violent que le deuxième Indiana Jones, le long métrage de Barry Levinson comporte aussi des aspects sombres, principalement lors des scènes d’hallucinations des victimes du Culte d’Osiris, qui ne manquent pas d’excellentes idées adaptées à chaque personnage.

Ces passages cauchemardesques sont l’occasion d’admirer différentes techniques d’effets spéciaux…des maquillages détaillés, de l’animation image par image et le premier personnage entièrement généré par ordinateur à apparaître sur grand écran : le chevalier en verre, animé par un certain John Lasseter, ancien animateur chez Disney et futur directeur artistique de Pixar.

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À la fin de l’histoire, Sherlock Holmes est devenu le personnage que nous connaissons, paré de ses atours iconiques et prêt pour de nouvelles aventures. Mais il n’y a pas eu d’autres films consacrés à cette déclinaison du fameux détective. Les critiques furent bonnes, mais cette fois-ci le public n’a pas suivi. Et après trois ans de travail avec Steven Spielberg, Chris Columbus a suivi son propre chemin…

…qui l’a conduit à adapter les Harry Potter de J.K. Rowling entre 2001 et 2004 (il a réalisé L’Ecole des Sorciers et La Chambre des Secrets et produit Le Prisonnier d’Azkaban). Certaines chroniques tardives du Secret de la Pyramide ont d’ailleurs relevé (assez justement je trouve) des équivalences entre Le Secret de la Pyramide et l’univers de J.K. Rowling transposé au cinéma par Chris Columbus : les décors et l’atmosphère de l’école (comme la scène du dîner), les caractéristiques des trios vedettes (dans chaque histoire, deux garçons et une fille)…et Sherlock a même son Drago Malefoy en la personne de l’arrogant Dudley !

Ouais, c’est très sympa ça. On sent qu’il est fan de Sherlock Holmes, y a plein de clins d’œil !

Ouais j’ai aussi un très bon souvenir de ce film.

Mais au delà de ça il y a surtout le physique même de Watson

Il ne lui manque que la cicatrice

Ouaip, la ressemblance est vraiment troublante !

Très bons souvenirs de ce film et effectivement, je me rappelle de tous les sujets médiatiques qui étaient sortis pour nous présenter ce chevalier en verre numérique. Une révolution à l’époque.

Je l’ai revu hier (je ne me souvenais plus l’avoir vu… Ça devait dater d’un bon moment)

Il y a un texte en introduction et un en fin de film pour s’excuser de cet exercice « non-canon »… Toutes les précautions sont prises, ce que ne feront pas d’autres films utilisant les personnages… Alors qu’ici, l’essence de l’œuvre d’Arthur Conan Doyle est vraiment respectée, malgré un Watson un peu mou (mais ce n’est qu’un enfant, après tout)…
En parlant de Watson, il est dommage, d’ailleurs, que ses connaissances médicales n’aient pas été mises en avant : quand Elizabeth est blessée, il aurait pu essayer de faire un diagnostic et de voir ce qu’il pouvait faire…

Scène post-générique élégamment amenée par le générique, d’ailleurs… Tout le générique est une introduction à cette scène.

On remarque d’ailleurs que le générique de fin indique les noms des personnes s’étant chargées de chaque séquence en séparant ces séquences… C’est assez rare, non ?

Rare, je ne sais pas (j’avoue que je n’ai pas d’exemples en tête, là)…mais on était à une période où les génériques de plus en plus longs permettaient justement de mettre l’accent sur l’évolution des techniques et sur les spécialistes de chaque séquence…
Je ne regarde pas tous les génériques jusqu’au bout, mais je l’ai fait pour Le Secret de la Pyramide et on y retrouve de très bons artisans comme David Allen qui s’est occupé de l’animation des gâteaux. David Allen bossait autant sur des gros budgets comme Willow et S.O.S. Fantômes 2 que sur les petites séries B de Charles Band comme Puppet Master et Doctor Mordrid. J’ai toujours été très fan de son travail…