LE TRÉSOR DES MONTAGNES BLEUES (Harald Reinl)

REALISATEUR

Harald Reinl

SCENARISTE

Harald G. Petersson, d’après Karl May

DISTRIBUTION

Pierre Brice, Lex Barker, Mario Girotti, Karin Dor, Klaus Kinski…

INFOS

Long métrage allemand/italien/français/yougoslave
Titre original : Winnetou 2. Teil
Genre : western
Année de production : 1964

Personnage très populaire en Allemagne, le chef apache Winnetou a été créé en 1879 par le romancier allemand Karl May. Le succès des livres a ensuite perduré, jusqu’à ce que le producteur Horst Wendlandt fasse l’acquisition des droits cinématographiques au début des années 60. Winnetou est ainsi devenu le principal représentant de ce qui a été appelé rétrospectivement le « western-choucroute », co-productions entre l’Allemagne, la France, l’Italie et la Yougoslavie, tournées dans de superbes décors yougoslaves particulièrement bien mis en valeur par la caméra de Haral Reinl (qui a réalisé cinq films de la série).

Le succès du Trésor du Lac d’Argent en 1962 a fait de ses interprètes des noms incontournables outre-rhin. Préféré à Guy « Zorro » Williams, le français Pierre Brice, alors inconnu (et toujours méconnu dans son propre pays), est devenu une grande star en Allemagne grâce au rôle de Winnetou, qu’il a repris dans dix longs métrages supplémentaires ainsi qu’à la télévision et dans un spectacle qui a enchaîné les représentations durant de nombreuses années.

À ses côtés, Lex Barker interprète Old Shatterhand, le frère de sang de Winnetou. L’athlétique acteur américain fut le dixième Tarzan du cinéma, entre 1949 et 1953. Alors qu’il avait du mal à retrouver des rôles, sa carrière a connu un second souffle lorsqu’il est parti en Europe (il parlait d’ailleurs couramment plusieurs langues) et il a aussi profité de la popularité des Winnetou pour devenir, comme Pierre Brice, une star en Allemagne. Old Shatterhand, c’est un peu la « force tranquille ». Un héros sans peur, à la mâchoire carrée, toujours prêt à se dresser contre l’injustice…

Un français, un américain…et co-production oblige, on retrouve aussi des comédiens italiens et (bien évidemment) allemands au générique du Trésor des Montagnes Bleues, dont deux visages familiers. En jeune officier idéaliste, on reconnaît un certain Mario Girotti, alors âgé de 25 ans…le véritable nom de celui qui allait bientôt être connu dans le monde entier sous le pseudonyme de Terence Hill. Et parmi les méchants, il y a l’incontournable Klaus Kinski, qui était à peu près partout à cette époque (Kinski tournait jusqu’à 7 ou 8 films par an rien que dans les sixties).

Dans Le Trésor des Montagnes Bleues, Winnetou et Old Shatterhand, accompagnés par leur allié occasionnel Lord Castlepool (l’élément comique), unissent leurs forces pour que la paix fragile ne soit pas menacée par les manigances d’un bandit qui compte bien exploiter le pétrole se trouvant sur le territoire des indiens. Un scénario classique pour un très agéable divertissement qui ne manque pas d’action et de rebondissements. Les Winnetou, c’était de la série B tous publics, une vision manichéenne du genre, avec ses gentils très gentils et ses méchants très méchants, loin de la tonalité générale des westerns spaghettis. C’est assez naïf…ce qui n’est pas forcément un défaut ca cela a aussi son charme !

Mais c’est peut-être aussi ce qui a sonné la fin de la saga en 1968 après onze films. Selon les spécialistes, les Winnetou commençaient à moins se vendre en dehors de l’Allemagne, « ringardisés » en quelque sorte par les spagh’ (rappelons que l’année 1968 a notamment été marquée par la sortie de ces deux classiques que sont Il était une fois dans l’Ouest et Le Grand Silence).

1 « J'aime »