L'ENFANT DU DIABLE (Peter Medak)

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REALISATEUR

Peter Medak

SCENARISTES

William Gray et Diana Maddox, d’après une histoire de Russell Hunter

DISTRIBUTION

George C. Scott, Trish Van Devere, Melvyn Douglas, Jean Marsh, John Colicos, Barry Morse…

INFOS

Long métrage canadien
Genre : horreur
Titre original : The Changeling
Année de production : 1980

Contrairement à ce que le titre français laisse entendre, il n’est pas question ici d’un ersatz de Damien et on ne fait à aucun moment mention du grand cornu. Le titre original de L’Enfant du Diable est The Changeling. Dans le folklore européen, un changeling (il existe également le terme « changelin ») désigne un leurre laissé par les créatures du petit peuple (trolls, fées, elfes…) à la place d’un bébé humain qu’elles enlèvent. Le changeling, c’est donc l’enfant remplacé…un mystère qui est au coeur du scénario de William Gray et Diana Maddox, d’après une histoire qui serait en partie inspirée par une expérience réelle de l’écrivain et compositeur Russell Hunter avec le surnaturel.

George C. Scott (Dr Folamour, Patton…) est John Russell, un professeur et compositeur de musique classique qui vient de perdre sa femme et sa fille dans un tragique accident de voiture. Il décide de quitter son appartement new-yorkais, chargé de souvenirs, pour accepter un poste d’enseignant dans une université de Seattle. Grâce à la section historique locale, il loue une vieille et imposante demeure, où il peut travailler sa musique, en espérant retrouver l’inspiration.
Mais il va se rendre compte qu’une présence hante ces lieux…

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Dans L’Enfant du Diable, l’irruption du fantastique dans le quotidien de John Russell, incarné par un George C. Scott plus en retenue qu’à l’accoutumée, se fait dans un premier temps par l’emploi d’effets aussi simples que subtilement filmés.
C’est un film où le son est également très travaillé, ce qui permet au réalisateur Peter Medak (un metteur en scène d’origine hongroise très inégal et qui signait ici son meilleur film…on lui doit notamment Romeo is Bleeding et La Mutante 2) de construire graduellement une atmosphère oppressante.

Il réussit cela par l’emploi de sons répétés et perturbants, par la représentation de visuels récurrents qui marquent durablement l’esprit, révélant le mystère qui entoure cette présence fantomatique par le biais de visions éprouvantes. Le montage est particulièrement inspiré et appuie parfaitement chaque effet. Peter Medak fait également une excellente utilisation des possibilités qu’offrent le labyrinthique décor de la maison, où chaque pièce, chaque recoin, permet d’assembler les pièces du puzzle et de multiplier les angles (et les points) de vue.

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Le personnage principal porte en lui une grande tristesse, qui entre en résonance avec celle de l’autre occupant de la maison…deux êtres dépossédés qui vont tenter de trouver la paix…
L’Enfant du Diable fait partie de ces films qui transcendent des éléments que l’on pourrait qualifier de classiques ou même d’archi-rebattus dans le genre (portes qui s’ouvrent toutes seules, séance de spiritisme…) pour livrer un suspense brillant, impeccablement interprété et réalisé.

Cette maison n’est pas faite pour être habitée… Elle ne veut pas être habitée…

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