REALISATEURS
Clyde Geronimi, Wolfgang Reitherman et Hamilton Luske
SCENARISTE
Bill Peet, d’après le roman de Dodie Smith
VOIX V.O.
Rod Taylor, Betty Lou Gerson, J. Pat O’Malley, Cat Bauer…
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation
Titre original : The 101 Dalmatians
Année de production : 1961
Les 101 Dalmatiens est l’adaptation d’un livre pour la jeunesse de la romancière britannique Dodie Smith (qui s’est inspirée de son expérience personnelle) publié à l’origine en 1956. Walt Disney en acheta les droits dès l’année suivante et lança rapidement la production. Il confia le développement de l’histoire à Bill Peet (Alice au pays des Merveilles, Peter Pan…), dont l’influence sur le projet fut importante, l’oncle Walt ayant délaissé progressivement la supervision des longs métrages d’animation pour se concentrer sur des choses comme les films en prises de vues réelles, la télévision et les parcs d’attraction.
Suite à l’échec de La Belle au Bois Dormant en 1959, une crise toucha le secteur animation de Walt Disney Pictures (des rumeurs avaient même circulé sur l’arrêt des films animés). Pour réduire les coûts, les effectifs furent réduits et de nouvelles techniques furent employées (comme la xérographie), établissant l’aspect visuel des Disney jusqu’à la seconde moitié des années 70. Et cela explique également pourquoi il n’y a eu que 3 Classiques de l’Animation produits dans les années 60 (Les 101 Dalmatiens, Merlin l’Enchanteur et Le Livre de la Jungle).
Cette évolution graphique ne fut pas du goût de Walt Disney, qui trouva que cela donnait un rendu d’animation un peu trop « rugueux ». Pour ma part, je trouve que Les 101 Dalmatiens (et les films qui ont suivis) ne manque pas de charme…et de chien. Les expérimentations du directeur artistique Ken Anderson, notamment sur l’élaboration des décors, la palette des couleurs et les solutions pour animer un si grand nombre de toutous tachetés, forment un résultat très agréable à l’oeil et ont permis aux longs métrages de se renouveler (La Belle au Bois Dormant était un peu plus anguleux) et d’adopter un style rafraîchissant tout en devant jongler avec les impératifs économiques et techniques.
Il y a beaucoup de jolies trouvailles dans Les 101 Dalmatiens, comme ces irrésistibles gags visuels de la scène du « Tel Chien, Tel Maître » qui ouvre le récit. La rencontre entre Pongo et Perdita d’un côté, et Roger et Anita de l’autre, se fait de manière malicieuse, maladroite et charmante, avant une ellipse qui nous amène directement à la naissance des 15 Dalmatiens, rapidement convoités par cette foldingue de Cruella d’Enfer, qui rêve de se confectionner un manteau avec la peau de ces charmants toutous (et elle en a déjà enlevé 84, grâce aux services de ses sbires, les frangins Jasper et Horace Badun).
Après l’enlèvement des chiots, le rythme s’accélère pour ne plus jamais retomber. De nouveaux personnages sont là pour aider Pongo et Perdita à retrouver leur portée, comme le chien Colonel et le chat Tibbs (et ceux de La Belle et le Clochard font même une apparition surprise le temps de la scène de « l’aboiement à l’aube »), et le dernier acte offre une course-poursuite dynamique et endiablée…sans être interrompue par des chansons, ce qui n’était pas courant à l’époque.
Mais ce n’est pas parce qu’il y a peu de chansons que la musique ne joue pas un rôle important dans l’histoire. Ainsi Roger, le maître de ce brave Pongo, est musicien et c’est lui qui compose le thème principal, celui de l’excentrique Cruella D’Enfer (il s’agit de l’une des compositions les plus connues de Mel Leven, qui a aussi écrit des chansons pour Peggy Lee, Nat King Cole et Dean Martin).
*Comme un vampire
Qui vous ferait frémir
Il faut qu’on l’enferme
Dans une cage de fer
Je n’en connais pas qui soit plus perverse
Que cette cruelle diablesse *