REALISATEUR
E.W. Swackhamer
SCENARISTE
Alvin Boretz, d’après la bande-dessinée de Stan Lee et Steve Ditko
DISTRIBUTION
Nicholas Hammond, David White, Michael Pataki, Hilly Hicks, Lisa Eilbacher…
INFOS
Long métrage américain
Genre : aventures/science-fiction
Titre original : Spider-Man
Année de production : 1977
Dans les années 70/80, il n’était pas rare que des téléfilms ou des pilotes de série télévisée soient exploités sur grand écran dans divers territoires (cette pratique s’est raréfiée, mais existe toujours…voir La Journée de la Jupe pour la France ou Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh).
Ainsi, des feuilletons comme L’Incroyable Hulk, Buck Rogers, L’Homme qui valait 3 Milliards, Battlestar Galactica ont vu leur épisode pilote ou alors un panachage de 2 épisodes être projetés en France. Ce fut aussi le cas du téléfilm Captain America 2 : Death too soon.
Le Titan Vert et le Vengeur Etoilé ne furent pas les seuls super-héros Marvel que les fans de comics de l’époque ont pu découvrir dans les salles obscures. En mars 1978, ce fut le tour de l’Homme Araignée (parce qu’on ne l’appelait pas encore Spider-Man dans nos contrées au (bon ?) vieux temps des pattes d’eph’ et des boules à facettes), star de la mythique revue Strange et d’un dessin animé au générique resté célèbre et diffusé justement sur la première chaîne à la même période.
À la fin des années 70, CBS était un peu le lieu de rendez-vous des super-slips du petit écran : en effet, sur cette chaîne ont été diffusés L’Incroyable Hulk avec Bill Bixby et Lou Ferrigno, Wonder Woman avec Linda Carter (les deux shows les plus célèbres), The Amazing Spider-Man (restée inédite en France à part les épisodes vus au cinéma) et les téléfilms Captain America et Doctor Strange. Il se murmure que c’est pour éviter d’être surnommé le « network des super-héros » que CBS a décidé de se concentrer sur les succès de Hulk et Wonder Woman et de limiter la présence de Spider-Man dans ses grilles de programme. En effet, malgré les bons chiffres de la première saison de 6 épisodes de The Amazing Spider-Man, seuls 7 épisodes furent commandés pour une deuxième saison qui fut quant à elle diffusée sporadiquement, sur une période de deux ans, avant annulation. Malgré un budget effets spéciaux très modeste et par la même occasion incapable de rendre justice aux pouvoirs de Spidey, la logistique était jugée trop coûteuse et le ton de la série,voulu plus terre-à-terre, était sujet à controverse. Pourtant crédité en tant que consultant, Stan Lee n’a pas tardé à exprimer son mécontentement envers le traitement réservé au personnage-phare de la Maison des Idées. Il faut dire que les aventures de l’Araignée étaient vraiment très à l’étroit sur la petite lucarne…ce qu’allait se charger de démontrer ce passage au cinéma en Europe.
Honnêtement, avec cet Homme Araignée, on est pas dans la catégorie nanar cataclysmique à la Supersonic Man et autres Homme-Puma. Il ne faut y voir qu’un mauvais épisode de série télé, ultra daté, souvent ennuyeux et qui ne fait à aucun moment illusion en tant qu’objet cinématographique.
La partie origines reste assez succinte. Laborantin, Peter Parker tente d’arrondir ses fins de mois en vendant (sans grand succès) des photos au Daily Bugle. Alors qu’une étrange vague de crimes touche la ville, il se fait mordre par une araignée radioactive. Pendant qu’il fait l’apprentissage de ses pouvoirs, il aide à arrêter un voleur à la tire. Grisé par ses nouvelles capacités, il décide de combattre le crime sous le costume de l’Homme-Araignée.
Par souci de rapidité (Peter se fait piquer au bout de 10/15 mn), la production a donc décider de passer à l’as le trauma à l’origine du personnage : pas d’Oncle Ben et pas de « à grands pouvoirs, grandes responsabilités ». Il est également difficile de croire à un Peter sans le sou lorsque l’on voit la grande bâtisse dans laquelle il habite avec sa Tante May (pas vraiment la petite maison du Queens).
Dans le rôle-titre, Nicholas Hammond s’en sort correctement tout en manquant quand même singulièrement de charisme (son brushing reste quand même impeccable en toute circonstance).
Parce que je le vaux bien…
Tante May, Jonah Jameson et Robbie Robbertson sont les seuls autres personnages de la BD présents ici. Tante May ne fait que passer (et tant mieux, elle est mal écrite et l’actrice est assez insupportable) et le comédien qui incarne Robbie est trop jeune pour le rôle (il ressemble plus à son fils Randy). Et pour Jonah, on a droit à un vieux bougon aux faux airs de Pierre Bellemare (qui laissera sa place à un autre comédien pour le reste de la série).
Aujourd’hui dans Enquêtes Impossibles : L’Araignée, héros ou menace ?
Quand Nicholas Hammond revêt son pyjama…euh, son costume (fidèle oui, mais là ça fait sérieuesement mauvais cosplay avant l’heure)…il laisse la place au cascadeur Fred Waugh qui fait ce qu’il peut avec les moyens du bord, mais qui fait surtout ressembler Spider-Man à un gros balourd qui a bien du mal à adhérer aux murs.
L’Araignée, l’Araignée, est un être bien singulier…
Ce pauvre Spidey déambule interminablement sur des surfaces pauvrement incrustées à l’écran (et à ce propos, la scène où Peter utilise pour la première fois ses pouvoirs…et en plein jour…pour ramper sur les parois de sa maison fait partie de ces grands moments de comique involontaire, même en se remettant avec indulgence dans le contexte), il se bat à plusieurs reprises contre des adeptes du kendo (j’ai toujours pas compris ce qu’ils fichaient là, d’ailleurs) avec qui il finira par faire ami-ami et tente vainement d’apporter du dynamisme à une entreprise qui se révéle au final aussi molle qu’un épisode de n’importe quelle série policière allemande.
c’est ici la pyjama party ?
Les vilains emblématiques du comics sont bien entendu absents. À la télé, l’Araignée affrontera régulièrement des gangsters, et dans ce pilote un maître-chanteur capable d’hypnotiser ses victimes à distance grâce à une machine de son invention. Bref, rien de folichon…
Les vieux lecteurs de Strange se rappelleront certainement d’un article paru au moment de la sortie du film. Je ne me souviens plus du numéro mais je me rappelle que l’image m’avait fortement intrigué quand je suis tombé sur cette promo (faut dire qu’en matière d’adaptation à l’écran, c’était la disette). L’Homme Araignée a connu un succès correct au box-office français (plus de 700.000 entrées, ce n’est pas grand chose maintenant mais c’était pas mal pour l’époque, surtout qu’on était loin du budget d’un Superman).
Une suite sortit donc en 1979, La Riposte de L’Homme Araignée, en fait une compilation des deux premiers épisodes de la saison 1.
Mais puisque je vous dis que ma monnaie est dans mon autre costume…