LUCKY LUKE (Terence Hill)

REALISATEUR

Terence Hill

SCENARISTE

Lori Hill, d’après les personnages créés par Morris et Goscinny

DISTRIBUTION

Terence Hill, Nancy Morgan, Roger Miller, Ron Carey…

INFOS

Long métrage italien/américain
Genre : western/comédie
Année de production : 1991

Morris et Goscinny, les créateurs du poor lonesome cow-boy, ont toujours été réticents à l’idée que Lucky Luke soit personnifié par un acteur en chair et en os. Pour eux, le long métrage d’animation était le format idéal pour adapter leurs bandes dessinées et le premier d’entre eux, Lucky Luke (ensuite retitré Daisy Town), est sorti sur grand écran en 1971. Les auteurs acceptèrent tout de même qu’une partie de l’univers de la BD soit transposée en prises de vues réelles la même année, avec le western comique franco-italien Le Juge (avec Pierre Perret et Robert Hossein !) qui reprend la trame de l’album du même titre…mais sans Lucky Luke !

Il fallut donc attendre la fin des années 80 pour que Morris et la veuve de Goscinny se laissent convaincre et que Terence Hill devienne le premier Lucky Luke officiel du cinéma (avant lui, il y a eu une « version pirate » turque en 1974). La star italienne des comédies d’action venait de découvrir le personnage lors d’une tournée promotionnelle en France en 1987 et la bande dessinée lui a tellement plu qu’il a décidé d’en faire le sujet de son second film en tant que réalisateur (le premier étant Don Camillo en 1984).

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Dès le début, Terence Hill avait décidé de mettre les moyens : le film a été tourné aux Etats-Unis (ce qui donne de très belles images…et Terence Hill s’est visiblement fait plaisir en s’offrant un plan iconique au « John Ford point » de Monument Valley) et il a en quelque sorte servi de « pilote de luxe » à une série télévisée de 8 épisodes (sur les 13 prévus à l’origine). Pour le scénario, l’acteur/réalisateur a choisi de s’inspirer de l’album Daisy Town, qui voit le héros devenir le shérif d’une petite ville afin d’en chasser tous les bandits, et qui est en fait l’adaptation papier du long métrage animé de 1971.
En reprenant assez fidèlement (du moins, d’après mes souvenirs…ma dernière vision remonte à plusieurs années) les gags (même s’ils ne fonctionnent pas tous ici) et péripéties, la version de Terence Hill est donc marquée par un côté cartoonesque hérité de la première déclinaison cinématographique des aventures de Lucky Luke.

Visuellement, Terence Hill n’a pas choisi de conserver la garde-robe du cow-boy. Et s’il garde certaines caractéristiques de Lucky Luke, le comédien rend aussi hommage aux personnages qui ont fait son succès, à ce western spaghetti qui fit les beaux jours du cinéma d’exploitation italien dans les années 60 et 70, avec des références directes à Trinita, Joe Merci (Un Génie, deux Associés, une Cloche) ou encore Personne…une démarche qui va jusqu’à l’emprunt de thèmes musicaux, dont celui de la horde sauvage dans Mon Nom est Personne pour illustrer l’arrivée des Dalton.

Cette rencontre entre le western spaghetti et la bande dessinée franco-belge a donné un résultat inégal, aussi divertissant par moments que complètement décousu (le rythme n’est pas très bien dosé et quelques passages, comme les cavalcades avec Jolly Jumper, font un peu trop « remplissage »). Mais grâce au capital sympathie toujours intact (en ce qui me concerne bien sûr) de Terence Hill et un aspect nostalgique qui n’est pas désagréable, ce Lucky Luke reste, malgré ses défauts, nettement plus regardable que les autres apparitions à l’écran du cow-boy (sous les traits de l’allemand Til Schweiger dans Les Dalton avec Eric et Ramzy et du français Jean Dujardin dans Lucky Luke de James Huth).

Comme je l’ai écrit plus haut, Lucky Luke a été suivi par une série télévisée, dont la production a été raccourcie suite à un événement tragique. Pendant cette période, Terence Hill a perdu Ross, son fils adoptif de 16 ans, dans un accident de voiture et le coeur n’y était évidemment plus. Terence Hill lui a dédié le film, ainsi qu’à son autre fils Jess.

Il faut dire aussi que Terence Hill a su rester plutôt sobre (alors qu’on aurait pu penser qu’il en ferait des caisses, ce qui n’aurait pas forcément respecté le personnage) et qu’en s’éloignant du modèle, il a paradoxalement été plus fidèle à son esprit.
Du moins, c’est ce dont je me souviens du film, dont mon dernier visionnage date un peu (contrairement à mes visionnages des deux autres films, que je n’ai aucune envie de revoir)…

Tori.

Jamais pu le voir en entier, celui-là…

Ouais, y a de tout ça … vous dites tous les deux ce que je ressens sur ce film, même si j’ai trouvé qu’il avait un côté un peu niais, ce Lucky Luke …