MAXIMUM OVERDRIVE (Stephen King)

REALISATEUR & SCENARISTE

Stephen King, d’après sa nouvelle

DISTRIBUTION

Emilio Estevez, Laura Harrington, Pat Hingle, Yeardley Smith, Frankie Faison…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 1986

I’m rolling thunder pouring rain
I’m coming on like a hurricane
My lightning’s flashing across the sky
You’re only young but you’re gonna die
I won’t take no prisoners won’t spare no lives
Nobody’s putting up a fight
I got my bell I’m gonna take you to hell
I’m gonna get ya satan get ya

Quand on lui a demandé pourquoi il n’a plus réalisé de film depuis Maximum Overdrive, Stephen King a répondu : « Vous n’avez qu’à regarder Maximum Overdrive ».

Après Dead Zone, Charlie, Cat’s Eye et Peur Bleue, Maximum Overdrive est la dernière adaptation d’une histoire de Stephen King produite pour le grand écran par Dino De Laurentiis (il sera ensuite le producteur exécutif du téléfilm Vengeance Diabolique en 1991)…et pour l’occasion, le mogul italien proposa au romancier d’écrire et de réaliser lui-même cette version cinématographique de la nouvelle « Poids Lourds » (que l’on trouve au sommaire du recueil Danse Macabre). Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que la réalisation d’un long métrage était proposée au Roi de l’Horreur.

Comme King le proclame dans l’amusante bande-annonce, « si vous voulez que quelque chose soit bien fait, vous devez le faire vous-même ». En réalité Stephen King, qui était à cette époque accroc à toute sortes de substance, a admis par la suite qu’il ne savait pas du tout ce qu’il faisait. Pour résumer grossièrement, il a passé le tournage le nez dans une montagne de coke à faire baver Tony Montana…

Sur papier, « Poids Lourds » est une nouvelle de 20 pages, qui débute in media res et se conclue par une fin ouverte et pessimiste. Pour la porter à l’écran, Stephen King a du ajouter une explication à ce soulèvement des machines contre l’humanité, développé les personnages (qui sont tous assez caricaturaux) et ajouté des péripéties. Le résultat final n’échappe pas aux défauts inhérents à cet exercice : étirée, la nouvelle perd de sa saveur et de son efficacité et les ajouts ne fonctionnent pas tous. Une jolie incohérence est également à signaler : toutes les machines prennent vie pour s’attaquer aux humains…sauf les voitures des acteurs de l’histoire !

Maximum Overdrive souffre de grosses chutes de rythme, notamment en milieu de métrage, les scènes d’action et d’assaut sont le plus souvent mollassonnes et les acteurs sont en roue libre. Le héros campé par Emilio Estevez (Breakfast Club) manque de charisme, sa love-story avec l’auto-stoppeuse n’est pas convaincante, le vétéran Pat Hingle en fait des caisses en ordure finie mâchonneur de cigares et Yeardley Smith, la future voix de Lisa Simpson, est insupportable en jeune mariée à baffer.

Par bien des aspects, Maximum Overdrive n’est pas un bon film…plutôt un navet rock et sale gosse, une bisserie pas très bien réalisée ni très bien jouée mais qui a ses bons moments. Le passage de la comète, qui déclenche la révolte des machines, renvoie aux séries B de science-fiction des années 50; les passages gores, s’ils manquent de liant et se résument à une succession de saynètes où la tension est absente, sont empreints d’un humour cruel et certains visuels (le camion à l’effigie du Bouffon Vert, la longue procession de véhicules venus faire le plein à la station service…) sont toujours aussi accrocheurs.

Et puis, la B.O. permet aussi d’écouter quelques tubes d’AC/DC…

Hells bells
Hells bells, you got me ringing
Hells bells, my temperature’s high
Hells bells

Un petit up suite à la discussion sur le sujet de la nouvelle adaptation de « Pet Semetary ».
J’y disais tous les bons souvenirs que j’avais de ce film regardé en boucle avec mon frère et ma sœur (des dizaines et des dizaines de fois).
Pas sûr qu’il supporte un visionnage aujourd’hui… Et merci Doc, je ne savais pas que c’était Emilio Estevez qui jouait…
Sinon effectivement, superbe BO d’AC/DC qui apporte beaucoup au film.

Justin Osbourn :