NO FUTURE. Parce qu’il y a toujours un jeune punk qui pionce en chacun de nous. Parce que le futur qu’un certain nombre de puissants décideurs est en train de bâtir n’est pas celui dont on rêve. Parce qu’une bonne dose de SF trash, c’est mieux qu’un latté allongé pour démarrer la journée. Parce que sous nos carapaces civilisées, policées et mollement standardisées se cachent des instincts qu’on refuse de laisser s’exprimer. Coup de bol, Halen Brennan et Jean Claude Belmondeau sont là pour t’élargir les idées et agrandir ton champ de vision à coups de bastos et de coups de pompes dans le derche. Bientôt en vente libre… mais pour combien de temps ???
Éric Corbeyran sur Facebook, le 23 septembre 2021 :
NO FUTURE. De la SF qui défouraille. Je retrouve avec plaisir mon vieil ami Jef aux commandes du combo dessin / couleur. Un monde tellement factice… une époque tellement sophistiquée… des vies tellement aseptisées… que c’en est à gerber ! La meuf qui sort de la caisse jaune et qui s’habille comme si on était encore en 1984 s’appelle Halen. Sûr que vous n’oublierez pas sa prestation dans ce one shot halluciné ! Let’s rock !
La présidente de la compagnie Stella, leadeur dans le tourisme spatial, recrute Halen Brennan, une mercenaire réputée pour ses méthodes expéditives avec mission de récupérer d’importants documents et d’éliminer l’audacieux voleur. Fidèle aux antiques addictions gagnées à l’école de la rue, la badass se confronte à Jean-Claude Belmondeau, un activiste tout aussi inadapté à ce futur écolo-techno-bobo…
C’est pas mal. Un peu trop franco-belge à mon goût : des pages denses et bavardes, des idées relevant du fantastique placées dans un contexte réaliste contemporain… Bref, c’est assez intéressant et un peu soporifique.
Ou… non, c’est un peu violent comme définition. Disons que c’est un bon plat un peu fade, à mon goût. Mais mon goût me conduit à la même conclusion pour plein de trucs qui, en théorie, auraient tout pour me plaire. Pas mal de choses de Cailleteau, par exemple, à commencer par Aquablue (que j’aime bien à cause de Vatine). Ou toutes les déclinaisons « Terres d’Arran », qui ont sur le principe tout pour me plaire : univers partagé, continuité…
Il manque aux Stryges, à mes yeux, quelques moments de folie visuelle (Guérineau dessine super bien, mais il s’inscrit dans une narration pas exubérante, plus proche d’une manière de raconter à la Vance, quoi) et des dialogues qui soient plus vigoureux, plus enlevés. C’est pas Alain Ayrolles, quoi (bon, je suis en train de lire D, c’est un peu pour ça…).
Je le préfère sur des histoires courtes (genre, Double Gauche…) mais je n’ai pas l’impression qu’il m’ait emballé sur un truc en particulier. Un scénariste comme Morvan, dont j’aime nettement moins le travail, m’a pourtant largement convaincu sur certains trucs précis, comme Le Cœur des batailles. Dufaux, que je n’aime pas du tout, m’a bien plu sur Monsieur Noir. Je n’ai pas d’exception de ce type en tête, au sujet de Corbeyran.