OUTLAND (Peter Hyams)

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REALISATEUR & SCENARISTE

Peter Hyams

DISTRIBUTION

Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, James B. Sikking…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1981

Après le suspense paranoïaque Capricorn One (avec James Brolin) et le drame de guerre Guerre et Passion (avec Harrison Ford), Peter Hyams voulait tourner un western. Mais au début des années 80, ce n’était plus un genre vendeur aux Etats-Unis et tout le monde lui disait « le western est mort, plus personne n’en fait ». Comme la science-fiction était alors en vogue, il a alors eu l’idée de choisir un autre genre de « Frontière Sauvage » comme lieu de l’action de l’histoire qu’il avait en tête.

La poussiéreuse petite ville iconique du western est ainsi devenue une station minière sur Io, lune de Jupiter. Et le personnage principal est un shérif (federal marshal en V.O. , prévôt en V.F.) qui aurait naturellement eu sa place à Dodge City. Le regretté Sean Connery (qui venait d’enchaîner deux films très mineurs de sa carrière, Meteor et Cuba) a participé à l’écriture de son rôle, William T. O’Niel, en donnant plusieurs suggestions qui ont enrichi la caractérisation du défenseur de la loi, entre drame et doutes (sa situation familiale…) et humour (son duo avec la sympathique doctoresse campée par Frances Sternhagen, savoureuses répliques à la clé).

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Outland démarre comme un polar, une enquête sobre et bien ficelée. Suite à deux morts étranges (et sanglantes), O’Niel découvre l’existence d’un sombre trafic, une drogue destinée à augmenter la productivité des mineurs avant de les rendre complètement fous s’ils en font une utilisation prolongée. Cette situation est orchestrée par un administrateur local (interprété par Peter Boyle) qui ne pense qu’aux profits. Sheppard tente alors d’acheter le silence d’O’Niel…mais notre bonhomme est incorruptible…

La deuxième moitié bascule définitivement dans le western en faisant un parallèle avec la structure de l’intrigue du Train sifflera trois fois de Fred Zinneman dans une ambiance science-fictionnesque. Le héros se retrouve seul contre tous et doit affronter deux mercenaires après un implacable compte-à-rebours. Si l’environnement est différent, on est plein duel final revisité (O’Niel est un cow-boy en combinaison spatiale) et ce dernier acte est bien tendu comme il faut…

Le travail sur les décors et les miniatures (qui restituent bien l’atmosphère étouffante et les conditions de vie difficiles dans cette compagnie minière) est excellent et la photographie est de qualité (Peter Hyams était le plus souvent son propre chef opérateur). Une rencontre entre plusieurs genres efficace et solidement interprétée (Sean Connery est impérial et les seconds rôles sont très bons) !

Outland a été adapté en comic-book par Jim Steranko dans les pages d’Heavy Metal (et traduit à l’époque en V.F chez les Humanoides Associés).

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1 « J'aime »

L’adaptation par Steranko est quand même épatante.

Jim

Je me permets de mettre le lien vers mon avis :

D’ailleurs, en lisant l’avis du Doc, je trouve que Steranko a réussi à donner une ambiance, avec une sorte d’absence de son qui est ressenti en regardant les pages.

Un parallèle avec The Expanse et les gens de la Ceinture me parait opportun.

Un film que certains qualifient de nanar, mais que j’aime bien personnellement.

Les décors sont réussis, le scénario se tient et les acteurs sont bons… Que demandez de plus pour passer un bon moment?

ginevra

Pour moi, c’est loin d’être un nanar. Il y a trop de qualités : la projection d’un genre (western) sur l’autre (science-fiction), l’intrigue de polar, le sous-texte politico-social, le discours anti-pognon, les décors et le sens de la spatialisation, la familière étrangeté que tout cela crée, les acteurs…

Jim

Ah ? Je ne suis jamais tombé sur ce genre d’avis…

Si je retrouve ces avis, je te les transmettrai.

ginevra

Outland : Un western spatiale vachement sympa et prenant a l’ancienne car a l’époque, il avait le génie pour filmé et mettre en scène une bonne ambiance.

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J’avais profité de mes vacances en juin pour le revoir. 25 ans que je n’avais pas revu. Oui c’est précis comme délai parce que c’est aussi lié à un souvenir. Celui du Mad Movies n°100 et sa liste de ses 100 meilleurs films fantastiques. Liste que j’ai pointé assidument à chaque film découvert. Liste que j’ai donc parcouru des centaines de fois et dont j’ai noté chaque film pour les découvrir*. Parmi eux, Outland que j’ai pu alors voir en VHS grâce à la médiathèque de Meaux.

Formidable découverte alors.

Mais aujourd’hui avec le recul et une copie bien meilleure qu’une cassette vidéo, c’est un peu le 2ème effet kiss-cool. Bon l’intrigue ne surprend toujours pas. C’est Le train sifflera trois fois version SF avec un Sean impérial dans un rôle de shériff incorruptible mais au passif chargé. Le film dose très justement l’histoire de cet homme. Ca fait parler la poudre et c’est captivant.

Par contre toute le visuel et l’ambiance c’est une claque dans la gueule tant :

1/ C’est beau (ces maquettes, cette lumière)
2/ C’est crédible (on croit totalement à cette station minière, à sa vie, au labeur quotidien de ses habitants)
3/ C’est dans la lignée de ses prédécesseurs et ça devient une base pour nombre d’œuvre à venir (les concepteurs de Babylon 5 ont du regarder ce film des centaines de fois)

Bref un film aussi fort et important qu’un Blade Runner à ce niveau.

*tiens faudrait que je ressorte des cartons mon vieil exemplaire pour voir les films que je n’ai toujours pas vu

Bon, je n’ai pas retrouvé les critiques de l’époque de la sortie qui avaient fait que je n’osais pas dire que j’avais aimé ce film… et que je l’aime toujours.

Puisque nous parlons de Sean Connery, voici un lien vers l’hommage fait par Thierry Jousse dans son émission de France Musique Ciné Tempo de samedi dernier : hommage à Sean Connery
Emission que je podcaste chaque semaine pour l’écouter en différé.

ginevra

Je viens de le revoir (la dernière fois que je l’ai vu, c’était en VO, et il y a déjà longtemps, là je l’ai revu en VF, et c’est marrant de voir « sherif » traduit en « prévôt », mais aussi de voir comment les traducteurs se sont débrouillés avec un langage de science-fiction ou médical qui semblait les gêner par-ci par-là), et c’est un régal.
La spatialisation, les labyrinthes des dortoirs, des couloirs, des refectoires, le matériel qui a évolué, mais qui fonctionne encore dans l’environnement visuel qui semble usé jusqu’à la corde (si un jour on installe des mines dans l’espace, les ordis risquent de ressembler à ça), les tensions entre personnages (c’est amusant de constater que les parties opposées dévoilent leurs cartes : les duels ne se limitent pas aux échanges de coups de feu). Y a quelques facilités, la représentation de la pesanteur différente est bien entendu datée, mais il y a une ambiance, une tension et une claustrophobie qui fonctionne à plein. Un régal.

Jim

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Garry Brown :

Outland