REALISATEUR
Guy Hamilton
SCENARISTE
Christopher Wood, d’après les romans de Richard Sapir et Warren Murphy
DISTRIBUTION
Fred Ward, Joel Grey, Kate Mulgrew, Wilford Brimley…
INFOS
Long métrage américain/mexicain
Genre : action/aventures
Titre original : Remo Williams: The Adventure Begins
Année de production : 1985
Remo Williams est le personnage principal d’une série de romans de gare très populaire dans les années 70/80, The Destroyer, dont une grande partie a été publiée en France sous le titre L’Implacable par Gerard de Villiers (une nouvelle édition est sortie récemment chez Milady). Le héros est un flic incorruptible dont la mort a été mise en scène par les chefs de CURE, une organisation secrète qui ne répond qu’au Président des Etats-Unis et qui est chargée de défendre la Constitution par tous les moyens. Entraîné par un vieil oriental du nom de Chiun, le maître du Sinanju, Remo devient le bras armé de CURE. Je n’ai jamais lu ces bouquins, mais d’après les informations disponibles sur le net, la série commençait comme un polar, avant d’injecter plus d’éléments satiriques dans un univers délirant mêlant espionnage et science-fiction.
Le producteur Larry Spiegel acquiert les droits de The Destroyer au début des années 80 dans l’espoir de créer une franchise autour de Remo Williams, qu’il décrivait comme une sorte de « James Bond prolo ». Et pour développer le projet, il a même fait appel à des habitués des aventures de 007 : le scénariste Christopher Wood (L’Espion qui m’aimait, Moonraker) et le réalisateur britannique Guy Hamilton (Goldfinger, Les Diamants sont éternels, Vivre et laisser mourir, L’Homme aux pistolets d’or).
« James Bond prolo » est une description qui colle bien au flic devenu super agent incarné par le buriné Fred Ward (L’Etoffe des Héros, Sans Retour…) qui forme un savoureux duo avec Joel Grey, l’interprète du coréen Chiun. De prime abord, Chiun ressemble à une caricature sur pattes, de plus jouée par un américain en mode yellowface comme Christopher Lee période Fu Manchu. Et il y a un peu de ça…mais le jeu de l’acteur et ses répliques irrésistibles m’ont fait oublier ces réserves tant le personnage, puéril, accroc aux soaps et un tantinet raciste, est en constant décalage avec ceux qui l’entourent.
Le film fonctionne surtout sur son aspect buddy movie, la relation maître et élève ne manquant pas de scènes croustillantes. Par son entraînement, Remo devient presque l’équivalent d’un super-héros, maîtrisant son environnement et évitant les balles sans avoir besoin d’effets spéciaux à la Matrix. Entre action et humour, Remo sans armes et dangereux a d’ailleurs un côté « comic book movie » parodique pas désagréable.
Le vilain qu’affronte Remo Williams pour sa première mission (un vendeur d’armes sans scrupules) n’est hélas pas très intéressant et pour son final, le long métrage manque de folie et d’explosivité, la meilleure scène d’action (le combat au sommet d’une Statue de Liberté en cours de rénovation) arrivant même au bout d’une heure de métrage. Mais il y a tout de même de bons seconds rôles comme Kate Mulgrew (Madame Columbo, Star Trek Voyager) et cette vieille baderne de Wilford Brimley (The Thing, Cocoon).
Le titre original est Remo Williams : The Adventure begins. Et l’aventure s’est arrêtée aussi vite qu’elle a commencé suite au flop du film. Remo Williams a eu encore moins de chance à la télévision puisque le projet de série (avec Roddy McDowall en Chiun) n’a pas dépassé le stade du pilote.