Je suis pas si convaincu que cela vienne de la demande. Pour ma part, je pense que l’offre a sa (grande) part de responsabilité.
Jim
Je suis pas si convaincu que cela vienne de la demande. Pour ma part, je pense que l’offre a sa (grande) part de responsabilité.
Jim
Peut-être oui.
C’est tellement complexe (j’imagine qu’il y a tout un contexte politique et social à prendre en compte ainsi que la multiplication massive des tuyaux de diffusion) mais je dédouanerais jamais le spectateur de son rôle dans la longévité d’un phénomène. Comme disait le sage « quand on pense qu’il suffirait que les n’achètent plus pour que ça ne se vendent pas »
edit : après…
J’allais dire que j’ai pas l’impression qu’a d’autres époque ont ai un tel culte du passé comme on l’a aujourd’hui avec les années 80 (en gros) mais en y réfléchissant (et corrige moi si je me trompe parce qu’a l’âge où j’arrêtais de suçer mon pouce, tu étais déjà sur les bancs du collège ou du lycée) je me dit que dans les années 80, il y avait un énorme culte des années 50 américaine.
(enfin ça joue pas non plus sur les mêmes plans)
C’est complexe.
Pour la première partie, à savoir l’offre et la demande, je pense qu’une partie des gens va voir un film « de franchise » parce qu’il aime, et l’autre partie parce qu’il soupçonne qu’il ne retrouvera pas ses sensations mais préfère s’en assurer lui-même. En gros, une partie du public n’est pas convaincu mais n’arrive pas à tourner le dos et préfère vérifier… quitte à sortir en disant que c’est de la merde, mais au moins, le spectateur en a fait l’expérience. Tout ceci constitue donc un vivier sur lequel les producteurs capitalisent à fond. Et c’est là que je pense que l’offre est fautive, car au lieu de proposer quelque chose de nouveau, elle préfère copier ce qui a marché, non seulement en termes de contenu, mais aussi de narration. La franchise Terminator me semble emblématique : impossible de sortir du tandem T-800 / Sarah (là où, je sais je radote, la série Les Chroniques de Sarah Connor avait montré la voie).
Pour la deuxième partie, je dirais que c’est ça, mais pas que. Si l’on parle de télévision, on avait trois chaînes. Et les films mettaient des années à passer du grand au petit écran. Tout ceci implique un rapport au patrimoine (chose aussi floue que fourre-tout). Grosso modo, la télé du début des années 1980, c’est des séries américaines des années 1970 et des films des années 1960 et 1970, avec du « patrimoine » (représenté par le Ciné-Club et la Dernière Séance de Monsieur Eddy) des années 1950.
C’est un phénomène un peu comparable au fait d’avoir tous les trois mois Strange Spécial Origines qui permettait de plonger dans les racines des univers de fiction dont on saisissait l’actualité dans Strange.
Ce qui change avec les années 1970 puis 1980, c’est que le public va lentement mais sûrement être exposé au travail d’auteurs qui sont avant tout des fans. On parle souvent de la cinéphilie d’un George Lucas, d’un Stephen Spielberg ou d’un James Cameron, mais cette cinéphilie est aussi un amour du « genre », au sens large. Je crois qu’il se passe dans le cinéma, dans les années 1970, ce qui s’est passé dans les comic books lors de la décennie précédente, à savoir qu’une génération de fans arrivent aux commandes (Roy Thomas, Jim Shooter, Paul Levitz…). À partir de là se construit une sorte de généalogie des formes (au sens « histoire des formes », expression qu’affectionne Jean-Baptiste Thoret), car ces cinéastes réinvestissent des images et des motifs. Et marquent les esprits.
Cela conduit donc les producteurs à mettre plus d’argent dans ces films qui attirent des foules parce qu’ils correspondent à des archétypes. Le cinéma est un art de la copie, donc si on a une formule qui marche (un requin, une guerre des étoiles…) on décline. Sauf qu’à force de décliner, on dépense beaucoup d’argent, et donc on préfère le dépenser dans une suite qui au moins bénéficie de l’effet marque, que dans une copie.
Je crois que c’est la grosse différence avec le cinéma de genre des années 1950, disons (voire 1960). On avait un succès avec des fourmis géantes, on faisait un film avec des araignées géantes. On faisait de l’argent avec un corsaire, on faisait un film avec un pirate. Et ainsi de suite. La déclinaison, la répétition, qui était usuelle dans les serials, était peut-être associée à une certaine « exploitation » qui était mal vue (peut-être aussi qu’il y avait des soucis d’ordre légal, ou le fait qu’un scénario « original » permettait d’éviter de payer quelqu’un d’autre, ce genre de choses).
Par la suite, c’est la télévision qui a endossé ce rôle de déroulement de franchise, par la biais de la série. Le policier, le cow-boy, l’enquêteur, le privé, le journaliste, le cosmonaute qui revenait toutes les semaines, c’était l’apanage du petit écran, pas du grand. Paradoxalement, ce petit écran a contribué à former cette fameuse première génération de fans, qui là encore se sont trouvés exposés à une diffusion quotidienne et ont pu ainsi faire leur classe, là où leurs prédécesseurs n’avaient que les salles obscures pour « apprendre » et se former. Ce petit écran a permis à des Spielberg ou des Carpenter de faire leurs classes et ensuite d’aller injecter leur cinéphilie de genre dans leur travail. Et de transformer le paysage des « images qui bougent », en y important de potentielles franchises qui à leur tour ont changé les modes de consommation.
Jim
Dans l’idée je suis tout à fait d’accord avec lui, mais il parle mal de la Menace Fantôme, et ça, ça c’est bagarre ça !
C’est quoi la Menace Fantôme ?
Casper
Et quelle réussite. Il s’appuie sur le cinquième (pourtant très mauvais) comme point de départ et nous fait ce qui pourrait être la suite direct du premier.
J’adore Rocky VI, le meilleur avec le premier.
outre les problèmes formels (et encore), je crois que le problème fondamental de Rocky V est d’être un mauvais reflet de Stalone. Rocky III et IV tout aussi nanars et grossiers qu’ils puissent être n’en sont pas moins sincère dans leur représentation de ce que vivait ou était Stalone à l’époque. Or Rocky V veut nous montrer la chute de Rocky alors que Stalone est encore en haut du top. Le décalage nuit totalement à la crédibilité du projet.
C’est aussi pour cela que Rocky Balboa est réussi, parce que, là, il est bel et bien en cohérence avec ce qu’est alors Sly (une icône déchue qui veut montrer qu’il est encore un peu là)
Pour les suites tardives pas du tout décevantes, je citerais bien la saison 3 de « Twin Peaks », mais on parle là d’une série télé…
J’allais citer « John Rambo » pour ma part, également (alias « Rambo IV »).
Il y a La fête à la Maison…20 ans après aussi
(c’est cohérent, c’est toujours aussi naze et mièvre)
Ha non.
C’est une bonne série sympatoche et rigolote.
NA!
Sean Gordon Murphy :
Avec du retard mais c est pas mal vu ça. Generation apres generation la forme du «a suivre» s impose a partir du plaisir de la repetition de l enfance.
Et aussi, peut-être, le fait que certaines choses considérées comme secondaires / bas de gamme / populaires, gagnent en « noblesse » et finissent par accéder à une certaine forme de reconnaissance. La culture n’est plus l’affaire d’une élite, c’est l’affaire des masses, et ça change la donne. Ça « officialise ». D’où les phénomène générationnels.
À voir.
Jim
Effet conjugué au capitalisme qui s impose qui multiplie les genres comme autant de marché et exalte la répétition comme autant de consommation pulsionnelle.
En un peu plus d un siecle, on passe de l invention des histoire pour enfant, a la domination sans partage sur les fictions des formes et narrations tirées de ces mêmes histoires.
C est pas tout a fait exacte mais pas totalement faux non plus.
Intéressante remarque : un marché a toujours été divisé, mais avant, c’était selon un public analysé en matière de société (l’âge, le sexe…). Parlons de la presse : la presse féminine, la presse jeunesse…
Désormais, le marché est toujours divisé, mais en fonction d’un public analysé en tant que client : le fan de ceci, l’amateur de cela. Revenons à la presse : la presse vidéo, la presse cinéma, peu importe la sociologie du lecteur.
Jim
L identarisme de l époque ! Bien vu
Et tout ce qui est algorithme ne fait qu’amplifier le processus.
Jim
A ce titre les wokes sont des compagnons du capitalisme et du formatage des reseaux sociaux.
Je n en reviens toujours pas que les woke aient reussi a donner une aura de lutte pour les droits civiques au film black panther.
Une belle mystification, même les communiquant s des studios ont du etre surpris de si bien reussir leur coup.