REALISATEURS
Ted Berman, Richard Rich et Art Stevens
SCENARISTES
Collectif Disney
VOIX V.O.
Mickey Rooney, Kurt Russell, Pearl Bailey, Jeanette Nolan, Corey Fedlman…
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation/drame
Titre original : The Fox and the Hound
Année de production : 1981
À la fin des années 70, la transition entre la vieille garde de l’animation Disney, les fameux Neufs Sages (dont les derniers membres travaillèrent une ultime fois tous ensemble sur Les Aventures de Bernard et Bianca) et la nouvelle génération d’animateurs (dont faisaient notamment partie Don Bluth, John Lasseter, John Musker, Ron Clements ou encore Tim Burton) ne se fit pas sans provoquer quelques frictions au sein de la Maison de Mickey. Le vénérable Wolfgang Reitherman vit ainsi la plupart de ses idées refusées, ce qui provoqua son retrait de la production cinématographique.
Le développement de Rox et Rouky (The Fox and the Hound en V.O.) fut également retardé à cause du départ de Don Bluth, qui claqua la porte en emmenant une bonne dizaine de collaborateurs avec lui. Celui qui trouvait l’animation Disney « vieillote » est parti pour fonder sa propre société de production et signer (souvent en collaboration avec Steven Spielberg) de grands classiques du genre comme Brisby et le Secret de Nimh, Fievel et le Nouveau Monde et Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles. Avant de démissionner, Don Bluth et son équipe avaient travaillé sur des scènes importantes mais ils demandèrent à ce que leurs noms ne soient pas crédités au générique.
Rox et Rouky (les héros se prénomment respectivement Tod et Cooper dans la version originale) est une adaptation très libre d’un roman de l’auteur Daniel P. Mannix, The Fox and the Hound, traduit en France sous le titre Le Renard et le Chien courant. Le film débute par une très belle entrée en matière : sans que l’on entende une seule note de musique, la caméra se déplace dans une forêt alors que le générique défile. Au loin, on entend des bruits qui se font progressivement plus distincts et au bout de deux ou trois minutes apparaît une renarde affolée qui essaye d’échapper à des chasseurs. Elle porte dans sa gueule son bébé qu’elle finit par cacher quand elle se rend qu’il n’y a plus d’espoir pour elle.
Devenu orphelin, le renardeau est recueilli par la Veuve Tartine, une fermière solitaire qui le baptise Rox. Rox vas se lier d’amitié avec les animaux des environs : la chouette Big Mama, le moineau Dinky, le pivert Piqueur (au centre de plusieurs gags) et surtout Rouky, le chiot du chasseur Amos Slade, le voisin de la veuve Tartine. Cette partie de l’histoire n’est pas la plus passionnante : c’est mignon et chaleureux, mais la narration se repose sur une formule un peu trop conventionnelle et légèrement ennuyeuse car il ne se passe pas grand chose à part un enchaînement de situations comiques qui se termine sur une amusante confrontation entre la Veuve et Amos Slade.
Amos décide alors de passer l’hiver dans les montagnes afin de faire du jeune Rouky un vrai chien de chasse et le successeur de son vieux chien Chef. Lorsque les beaux jours reviennent, Rox et Rouky ont atteint leur taille adulte et une succession de mésaventures et de malentendus vont bouleverser leur belle amitié.
Plus sombre, même si l’adaptation du roman se révèle un peu trop frileuse (dans le livre de Daniel P. Mannix, le vieux Chef meurt par accident pendant la scène du train alors que dans le film, il a juste la patte cassée…ce qui, selon l’animateur Ron Clements, ne donnait pas à Rouky une raison assez importante de détester le renard), cette deuxième moitié du long métrage repose sur des ressorts dramatiques plus accrocheurs et un climax spectaculaire impliquant un ours énorme.
Jolie (et inégale) réflexion sur l’amitié et les préjugés, Rox et Rouky se clôt par une scène douce-amère et touchante.
Dans la version originale, le renard Rox et le chien Rouky ont respectivement (et à l’âge adulte) les voix de Mickey Rooney et Kurt Russell. Le prolifique Mickey Rooney avait déjà travaillé pour Disney sur Peter et Elliott le dragon, mélange d’animation et de prises de vue réelles. Kurt Russell, qui a enregistré ses dialogues pendant qu’il tournait le téléfilm Le Roman d’Elvis de John Carpenter, était un ancien enfant-star de Disney (il signa un contrat de 10 ans en 1966 à l’âge de 15 ans). Lassé de jouer les personnages « gentillets », il quitta le studio en 1975 pour construire une carrière qui ne décolla vraiment qu’après sa rencontre avec Big John Carpenter.
À la réalisation, on retrouve, entre autres, Ted Berman et Richard Rich, qui signeront ensuite Taram et le Chaudron magique, l’un des plus gros échecs commerciaux des studios Disney.