SPAWN (Mark A. Z. Dippé)

REALISATEUR

Mark A. Z. Dippé

SCENARISTES

Alan B. McElroy et Mark A. Z. Dippé

DISTRIBUTION

Michael Jai White, John Leguizamo, Martin Sheen, D.B. Sweeney, Theresa Randle…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/fantastique
Année de production : 1997

Suite au succès du lancement de Spawn, l’un des premiers titres de Image Comics (la nouvelle maison d’édition fondée en 1992 par des dessinateurs stars de Marvel), le studio Columbia Pictures s’est montré intéressé par le développement d’un long métrage sur la création de Todd McFarlane. Mais les négotiations ont échoué car McFarlane voulait (déjà) plus de contrôle créatif sur le projet. Il a alors accepté de vendre les droits pour 1$ à un studio plus modeste, New Line (la maison de Freddy Krueger), en échange d’une participation à la production et des droits sur le merchandising. Le président de New Line, lui-même grand fan de bandes dessinées, avait bien l’intention de rester fidèle au ton et à l’atmosphère sombre du comic-book. Mais entre les ambitions et le résultat final, il y a eu comme un gouffre abyssal…

Cela commence par le choix de l’acteur principal. Agent des services secrets américains sacrifié par son propre patron, Al Simmons est interprété par Michael Jai White, pour son premier grand rôle au cinéma. Avec son physique et son expérience dans les arts martiaux, Michael Jai White est convaincant dans les scènes d’action, nettement moins lorsqu’il faut jouer la comédie. Son inexpressivité est encore plus flagrante dans les premières minutes…avant qu’il passe le reste du long métrage avec un épais maquillage tartiné sur la tronche.

Big boss de la C.I.A. avec des envies de conquête du monde, le barbu Jason Wynn est campé par un Martin Sheen (dans son premier comic-book movie, des années avant de camper l’oncle Ben dans The Amazing Spider-Man) en mode gros cabotin qui en fait des caisses pour tenter (vainement) de faire passer son plan sans queue ni tête. Soldat du grand démon Malebolgia sur Terre, le Clown (méconnaissable John Leguizamo, doublé par Roger Carel en V.F.) est fidèle visuellement à sa contrepartie des comics mais l’écriture le rend insupportable passé les deux premières blagues (humour du niveau d’un calbute cradingue).

Dans le rôle de Wanda, le grand amour de Al Simmons, Theresa Randle est totalement transparente et il n’y a guère que D.B. Sweeney (Memphis Belle) qui s’en sort un peu mieux en Terry Fitzgerald, le pote de Al (noir dans la BD…mais il paraît que le studio voulait éviter que l’on croit que le film ne s’adressait qu’aux afros-américains avec « autant » de protagonistes blacks en tête d’affiche). Nicol Williamson (Merlin dans Excalibur de John Boorman) remplit la fonction de mentor du héros…mais sans inspiration lui aussi…en Cogliostro, ancien Hellspawn. Williamson s’est retiré des écrans après Spawn…y aurait-il eu une relation de cause à effet ?

Si plusieurs éléments du comic-book sont présents dans le scénario signé Alan McElroy (qui a également écrit pour les bandes dessinées et pour le dessin animé Spawn de HBO), l’ensemble n’est qu’un spectacle bourrin et fatiguant qui agresse les pupilles et les oreilles dès la scène d’ouverture. Spawn est un film dirigé par des techniciens reconnus (Mark A. Z. Dippé et Steve Johnson ont fait de l’excellent boulot sur de nombreuses superproductions) complètement paumés à la tête d’une pelloche à 40 millions de dollars…et on peut se demander où est passé l’argent à la vision de scènes comme les paysages infernaux, du niveau des pixels d’un antique jeu vidéo (et le Malebolgia ressemble à une brosse à chiotte).

Cet échec artistique n’a pas empêché Todd McFarlane de travailler depuis plus de 20 ans sur un nouveau film, un reboot plus proche d’un thriller horrifique qu’il a bien l’intention de réaliser lui-même. Malgré quelques avancements ces dernières années, ce potentiel nouveau Spawn tarde à s’échapper des limbes de l’enfer du développement…

2 « J'aime »

Façon Connery avec La Ligue des gentleman extraordinaires ?

:laughing:

L’été 97 : quelle cuvée !

Ouais, quelle année ! ^^
Il n’y a que Men in Black qui a remonté le niveau…mais il n’y avait pas beaucoup de monde qui savait que c’était tiré d’un comic-book

Et l’année suivante : Blade qui fait prendre 10 ans à toutes les merdes précédentes

Puis Matrix et son dernier plan à la Superman (où comment croire à nouveau qu’un homme puisse voler) comme le précise un des intervenants de ce documentaire.

Je crois que je l’ai vu au cinéma ce film.

Tu en as oublié un :

Sorti en France le même jour que Men in Black

Tori.

On peut l’oublier facilement celui-là…mais même s’il est bourré de défauts, je ne déteste pas…^^

Ça aussi (sorti directement en vidéo si je ne m’abuse) :

En fait l’année 1997 mériterait un documentaire à elle seule tellement elle fut funeste pour les films de super-héros !

Surtout ceux de DC, revenu dans l’arène live (après avoir pansé ses plaies) avec Catwoman ,Batman Begins, Constantine, V for Vendetta & Superman Returns, là où Marvel était encore à la croisée des chemins.

C’est d’ailleurs le moment où la préproduction de Superman Lives bat son plein il me semble.

Je dois avouer que je suis allé voir Spawn au ciné…
Oui j’avoue…

Mais j’ai trouvé ça nul ^^!

Même pas justement. Malgré ces trucs et les horreurs de cette année et des années précédentes ça n’a pas empêché le lancement de nouvelles productions et le renouveau (enfin à ce niveau ça tient même plus de l’éveil) à partir de 1998

1998 : Sexcrimes !
:laughing:

Notre positisme qui nous a fait y aller.

Voilà, on revient aux classiques :slight_smile:

C’est un très bon film, « Sexcrimes ».

Et dont le tournage a eu lieu quelques mois avant la sortie du triplé Batman & Robin/Spawn/Steel.