STAR TREK : LA NOUVELLE GÉNÉRATION (Saisons 1-7)

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Reliques (1992)
Saison 6, épisode 4
Réalisateur : Alexander Singer
Scénariste : Ronald D. Moore
Distribution : Patrick Stewart, Jonathan Frakes, LeVar Burton, Brent Spiner, James Doohan…

L’Enterprise est pris dans le champ de gravité d’une sphère de Dyson (à l’origine une mégastructure hypothétique décrite par le physicien et mathématicien Freeman Dyson dans les années 60…et une idée souvent utilisée en science-fiction), ce qui créé de nombreuses interférences qui perturbent le bon fonctionnement du vaisseau. L’équipage découvre sur la surface l’épave d’un vaisseau disparu depuis plus de 70 ans, le Jenolan.
À bord du Jenolan, Will Riker et Geordi La Forge découvrent que le téléporteur a été programmé pour fonctionner en boucle, ce qui a permis de préserver une téléportation pendant toutes ces années. Geordi complète le cycle et le dernier survivant du Jenolan se matérialise…le capitaine Montgomery Scott !

Les scénaristes de La Nouvelle Génération jouaient avec l’idée d’un personnage pris dans une boucle de téléportation depuis plusieurs années, mais ce n’est que lorsque Michael Piller a suggéré que la situation serait idéale pour ramener l’un des héros de la série classique que l’épisode « Reliques » a commencé à prendre forme. Cela ne pouvait pas être le Dr McCoy, encore vivant à cette période (il est brièvement apparu dans le premier épisode de TNG à l’âge canonique de 137 ans !), ni Spock qui venait d’avoir un rôle important dans le double épisode « Unification » la saison précédente, ni Kirk parce que son retour au XXIVème siècle compliquerait un peu trop les choses. Pour les auteurs, le personnage idéal pour cette configuration ne pouvait être que l’ingénieur en chef et faiseur de miracles de l’Enterprise, Montgomery « Scotty » Scott.

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L’acteur James Doohan a souvent répété en interview à quel point l’expérience TNG fut agréable pour lui. Dans la série classique et les premiers films Star Trek, le trio Kirk/Spock/McCoy est toujours au centre de l’attention, tandis que Scotty, Uhura, Chekov et Sulu sont les personnages secondaires. L’épisode « Reliques » est vraiment centré sur Scotty et cela a permis à James Doohan de faire plus de choses et de jouer sur différents registres. C’est aussi classique que bien ficelé : Scotty est touchant en homme hors du temps, hors de son époque, et amusant quand il se met à la recherche d’un bon remontant (avec une sympathique référence à la série classique).

Une de mes scènes préférées intervient lorsqu’un Scotty mélancolique…et un chouïa imbibé de whisky d’Aldebaran…programme l’Holodeck de l’Enterprise pour reconstituer la passerelle de son Enterprise, le NCC-1701. Un joli moment, finement interprété…propice à une belle discussion entre l’Ecossais et le Capitaine Picard.
Tout l’épisode n’est pas tourné vers la mélancolie, bien entendu. Une bonne partie de ce qui en fait la dynamique tourne autour des frictions entre Scotty et La Forge, le chef ingénieur de l’Enterprise-E qui dans un premier temps en a un peu ras la visière des histoires de Scotty sur le bon vieux temps. Les deux hommes n’ont pas les mêmes méthodes, mais ils finiront par mettre leurs différences de côté et s’apprécier pour former une équipe très efficace dans un dernier acte qui les voit unir leurs compétences pour libérer l’Enterprise de l’attraction de la Sphère de Dyson.

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Lorsque Scotty sort de la boucle de téléportation et découvre que Riker et Geordi sont membres de l’équipage de l’Enterprise, l’ingénieur à la retraite ne se doute pas que plus de sept décennies se sont écoulées et pense naturellement que le capitaine Kirk est venu à son secours. Ce qui créé un problème de continuité avec le film Star Trek: Generations, sorti deux ans plus tard et dans lequel Kirk disparaît après la rencontre mouvementée entre l’Enterprise-B et le Nexus. À l’origine, James Doohan ne devait en fait pas participer à Generations, il a repris à la dernière minute les scènes prévues pour Spock.
Il a donc été expliqué rétroactivement que Scotty a subi une brève perte de mémoire lors de sa rematérialisation pour justifier cette réplique.

Pour l’anecdotes, la scène dans l’holodeck fut faites avec les éléments de la séries originale conservée par des fans

Avec quelques plans tirés d’un vieil épisode pour la vue d’ensemble…

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Unification I & II (1991)
Saison 5, épisodes 7 et 8
Réalisateurs : Les Landau et Cliff Bole
Scénaristes : Jeri Taylor et Michael Piller
Distribution : Patrick Stewart, Brent Spiner, Jonathan Frakes, Michael Dorn, Marina Sirtis, LeVar Burton, Leonard Nimoy…

Dans un temps reculé (qui correspond au IVème siècle terrien), les Vulcains étaient un peuple violent et guerrier, une situation qui s’est inversée suite à une période qui a depuis été appelée « Le Temps de l’Eveil ». Le philosophe et scientifique Surak a apporté la paix à Vulcain en enseignant le contrôle des émotions, ce qui a posé les bases de la civilisation vulcaine pour les générations à venir. Mais un groupe de vulcains s’est opposé au pacifisme de Surak et a quitté la planète. Une partie d’entre eux s’est installée sur la planète Romulus. Au fil des siècles, la physiologie de ceux qui sont devenus les Romuliens a évolué, mais pas leur haine envers leurs cousins biologiques.

Pourtant, au XXIVème siècle, certains romuliens ont souhaité établir un mouvement de réunification avec Vulcain et ont été déclarés hors-la-loi par leur gouvernement. Cette possible paix avec des ennemis séculaires a conduit l’ambassadeur Spock à se rendre en mission sur Romulus, mais sans l’autorisation de la Fédération. La situation étant potentiellement dangereuse, le capitaine Picard est envoyé sur Romulus pour en savoir plus les agissements de Spock. Picard et Data se griment en romuliens (vision assez savoureuse) et retrouvent Mr Spock…

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Pendant ce temps, Riker et l’équipage de l’Enterprise enquêtent sur le vol d’un vaisseau vulcain. Cette sous-intrigue prend tout son sens dans le dernier acte de la seconde partie de « Unification », mais je trouve qu’elle est loin d’être la partie la plus intéressante de ces deux épisodes, qui sont à leur meilleur lors de la plongée de Picard, Data et Spock dans la société romulienne, entre l’espoir que représente la jeune génération avide de rétablir les liens avec Vulcain et la haine toujours tenace d’un gouvernement xénophobe et belliqueux.

Le scénario sait aussi ménager quelques sympathiques touches humoristiques et surtout réserve un beau moment d’émotion. À cette période de sa vie, Spock s’était en effet éloigné de son père Sarek. Picard est la dernière personne à avoir vu Sarek vivant, et diminué, avant sa mort (une des premières scènes de Unification I). Le père et le fils n’avaient même jamais partagé de fusion mentale, une procédure très intime que Picard et Sarek ont effectué quelques mois plus tôt (dans l’épisode 23 de la saison 3). À la toute fin de Unification, Picard propose à Spock la fusion mentale, afin qu’il ressente ce que Sarek avait partagé avec lui. Un geste fort, qui se passe de mots tant le visage des personnages en dit long. Un très, très beau dernier plan…

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Les deux parties d’Unification ont été diffusées en 1991, l’année du 25 anniversaire de Star Trek et du décès du créateur de cet univers, Gene Roddenberry (les épisodes lui rendent d’ailleurs hommage). Ce récit a même servi à faire la promotion du long métrage Star Trek VI : Terre Inconnue, sorti un mois plus tard, par son thème et par la mention de la conférence de Khitomer.

La mission de Spock sur Romulus s’est poursuivie durant plusieurs années…et ce jusqu’aux événements du premier long métrage Star Trek de J.J. Abrams…