REALISATEUR
Nick Castle
SCENARISTE
Jonathan R. Betuel
DISTRIBUTION
Lance Guest, Robert Preston, Catherine Mary Stewart, Dan O’Herlihy…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : The Last Starfighter
Année de production : 1984
Starfighter est principalement connu pour être l’un des premiers longs métrages à avoir fait un usage massif d’images générés par ordinateur (ou CGI pour reprendre l’acronyme anglais) pour ses scènes à effets spéciaux. Le film fut bien entendu précédé par le Tron de Disney deux ans plus tôt, mais là où Tron a employé les images de synthèse pour créer un monde informatique, Starfighter les a utilisés pour représenter des objets « réels », comme des bases spatiales et autres vaisseaux stellaires.
Sans surprise, ce qui fut considéré, à juste titre, comme une avancée considérable à l’époque n’ a pas supporté l’épreuve du temps : les vaisseaux, qui bénéficient tout de même d’un design soigné que l’on doit au doué Ron Cobb (Alien, Star Wars, Conan le Barbare…), ont l’air de sortir d’une antique cinématique de jeux vidéos. Même en se remettant dans le contexte de l’époque, ils font terriblement factices, manquent de relief et n’ont pas le dynamisme et la véracité des maquettes créées par ILM pour la première trilogie Star Wars par exemple.
Pour autant, il ne faut pas, à mon avis, réduire Starfighter à son importance dans l’histoire des effets spéciaux au cinéma. Si les trucages ont bien évidemment vieillis, ce n’est pas le cas de son histoire, qui offre un divertissement simple, efficace, enlevé, avec une touche d’humour très appréciable.
Starfighter est le premier scénario de Jonathan R. Betuel, un de ces noms liés aux années 80/90 qui a disparu de la circulation depuis. On lui doit notamment le long métrage Les Aventuriers de la 4ème Dimension et la production de la série télévisée Freddy, le cauchemar de vos nuits. L’idée de The Last Starfighter lui est venu un jour où il se baladait dans une salle d’arcade. Il lisait L’Epée dans la Pierre de T.H. White à la même époque et à la vue de ces gamins jouant aux bornes d’arcade, il s’est imaginé que le jeu vidéo pouvait être l’équivalent de l’épée Excalibur et que le jeune homme qui en viendrait à bout deviendrait le champion d’un autre univers.
Le héros de Starfighter est donc Alex Rogan, un adolescent doué qui végète dans le parc de caravanes géré par sa mère. Ses seuls plaisirs sont sa copine Maggie et les longues heures passées à jouer au jeu Starfighter, sur une borne livrée un jour par erreur au caravaning. Le refus d’une bourse le laisse sans perspective d’avenir et il se demande bien de quoi l’avenir sera fait…sans se douter que son destin va l’emmener vers les étoiles.
Un jour, après avoir battu le record du jeu, Alex rencontre un drôle de bonhomme appelé Centauri qui se présente comme étant le créateur du jeu. Troublé, Alex accepte de discuter avec Centauri et monte dans sa voiture, une DeLorean modifiée (Nom-De-Zeus !!!) qui décolle soudain pour l’espace !
Pour que son absence passe inapercue, Centauri laisse sur Terre un Beta-Droïd qui prend l’apparence d’Alex (ce qui causera quelques amusants quiproquos).
En arrivant sur la planète Rylos, Alex découvre que les personnages et les vaisseaux du jeu Starfighter représentent un véritable conflit entre la ligue stellaire de Rylan et l’empire Ko-Dan, avec à sa tête Xur, un traitre à qui l’Empereur Ko-Dan a promis le contrôle de Rylos. Le jeu avait été conçu par Century comme un test pour découvrir ceux qui ont le « don » : le destin d’Alex est de devenir un Starfighter et de piloter un vaisseau appelé Gunstar pour combattre les forces Ko-Dan et ramener la paix dans la galaxie…
Le scénariste Jonathan R. Betuel écrit donc un parcours du héros classique, en ayant recours à des archétypes un peu remaniés (Century est une sorte de mentor un peu escroc sur les bords). Les aventures spatiales alternent avec des séquences terrestres pensées pour alléger un peu l’atmosphère et qui permettent de suivre les tribulations du Beta-Droïd qui tente de protéger le secret d’Alex, ce qui ne sera pas de tout repos. Ce personnage, qui a rencontré un bon accueil auprès du public, a été étoffé après les premières séances-test. Des scènes ont donc été rajoutées après la fin du tournage principal, ce qui explique la drôle de perruque que porte Lance Guest.
Parmi la distribution, on retrouve les excellents Robert Preston (Victor, Victoria) dans le rôle de Centauri (qui marque sa dernière apparition au cinéma puisqu’il est décédé l’année suivante) et Dan O’Herlihy (Robocop) dans celui de Grig, le sympthique co-pilote extra-terrestre d’Alex.
Starfighter est signé Nick Castle, fidèle de John Carpenter avec qui il co-signa notamment le scénario de New-York 1997. Il joua également un alien dans Dark Star en 1974 et fut le premier interprète de Michael Myers dans Halloween en 1978 !
Starfighter connut des déclinaisons en roman et en jeu vidéo, ainsi qu’une adaptation en comics par l’éditeur Marvel. Comme souvent, la version BD fut publiée dans la collection Marvel Super Special, qui abrite un grand nombre d’adaptations de films. Elle est l’oeuvre du prolifique scénariste Bill Mantlo et du dessinateur Bret Blevins qui s’est amusé à ajouter à l’ensemble une petite touche sexy (j’ai comme l’impression que Grig se rince l’oeil sur l’une des cases ci-dessous).
À noter que cette bande dessinée a eu droit à une publication française en 1985, chez Carrère/Michel Lafon.