REALISATEUR
James Cameron
SCENARISTES
James Cameron et Gale Ann Hurd
DISTRIBUTION
Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Michael Biehn, Paul Winfield, Lance Henriksen, Earl Boen, Rick Rossovich, Dick Miller…
INFOS
Long métrage américain/britannique
Genre : science-fiction
Titre original : The Terminator
Année de production : 1984
Roger Corman avait l’habitude de dire à ses collaborateurs « si vous êtes bon, vous n’aurez besoin de travailler pour moi que deux fois » (et tant pis pour ceux qui se sont incrustés sur ses productions à petit budget). Cette déclaration s’est régulièrement appliquée aux noms les plus connus passés par « l’Université Roger Corman ». James Cameron a quant à lui travaillé pour Corman à trois reprises, en gravissant rapidement les échelons : directeur artistique (et créateur du « vaisseau à tétons ») des Mercenaires de l’Espace, responsable des décors, des effets spéciaux et réalisateur de la seconde équipe de La Galaxie de la Terreur, consultant pour les designs de Androïde avec Klaus Kinski. Tout ça en à peine 2 ans…
James Cameron a ensuite eu l’occasion de réaliser son premier film avec la co-production italo-américaine Piranhas 2 : Les Tueurs Volants, « fausse suite » du Piranhas de Joe Dante sur laquelle Roger Corman n’a pas été impliqué. James Cameron a rapidement été viré par le producteur Ovidio G. Assontis (qui a terminé le truc et l’a monté sans être crédité…mais ceci est une autre histoire), mais cette mauvaise expérience a tout de même permis à James Cameron de sympathiser avec Lance Henriksen, qui deviendra un de ses acteurs réguliers.
Certaines sources disent que James Cameron a eu l’idée de Terminator après un cauchemar pendant le tournage de Piranhas 2. D’après le regretté Bill Paxton, Cameron lui aurait raconté l’histoire pendant que les deux amis peignaient les décors bons marché de La Galaxie de la Terreur. Le réalisateur et scénariste a développé le projet avec son ami William Wisher (avec qui il co-écrira par la suite Terminator 2) et Gale Ann Hurd, rencontrée pendant les années Corman et qui deviendra sa deuxième femme. À cause d’un budget serré, certaines idées abandonnées ont ensuite intégré le scénario du deuxième volet et l’intrigue de Terminator a alors pris la forme d’un film d’horreur aux accents S.F.
En effet, et alors qu’il a surtout été vu par la suite comme un film d’action, Terminator reprend les codes du slasher, ce qui est l’une des influences revendiquées par Cameron (comme la série Au-delà du réel, le Driver de Walter Hill et Mad Max 2). Ainsi le Terminator est le tueur inarrêtable, qui s’en prend à une jeune fille innocente, tue tous ses proches et revient pour un second assaut alors que tout le monde le croyait mort. Et Sarah Connor est la fameuse « Final Girl », le dernier personnage qui affronte le tueur, celle qui s’en sort pour raconter l’histoire (ce qui ici boucle la boucle avec la photo qui scelle le destin de Kyle Reese).
Cette structure scénaristique, l’ambiance glauque de l’environnement urbain filmé presque entièrement de nuit, la réalisation façon « cinéma de guérilla » employée par Cameron ont renforcé la redoutable efficacité du film : la pelloche est oppressante, la tension ne se relâche jamais, les péripéties sont accrocheuses et les scènes d’action (les poursuites en voiture, le massacre du commissariat…) sont des modèles du genre.
De nombreux acteurs ont été envisagés (et même O.J. Simpson pour le Terminator) avant de trouver le trio vedette idéal : Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton et Michael Biehn. La distribution secondaire ne manque pas de visages connus, comme Paul Winfield (Star Trek II : La colère de Khan) en flic désabusé, Lance Henriksen dans le rôle de son collègue et même Dick Miller, acteur fétiche de Roger Corman et Joe Dante, fait une apparition en vendeur de flingue. Tous de la chair à canon, bien entendu…
Le générique de fin débute par la mention « Remerciements aux travaux de Harlan Ellison »…mention que James Cameron a du accepter contraint et forcé car le studio voulait éviter un possible procès. Le romancier avait en effet clamé que le scénario de Terminator était un plagiat d’une de ses nouvelles et de deux épisodes qu’il avait écrit pour la série télévisée des années 60 Au-delà du réel…dont Soldier (saison 2, épisode 1) dans lequel un soldat du futur se retrouvait projeté dans le passé.