EPISODE 9 : Duel immobile avec un corbeau
Neuvième émission de la saison ce soir pour « Tumatxa! », et formule tout ce qu’il y a de plus classique : cinéma, BD, littérature, musique, le tout parfois un peu déconnecté de l’actualité immédiate, mais on s’en fout. Quand c’est bon c’est bon, comme dirait l’autre !!
Pour le cinéma, retour sur un genre roi du cinéma hong-kongais de la belle époque, qui nous donne de surcroît l’opportunité d’aborder l’oeuvre de son auteur pour la première fois, avec l’incroyable « Duel To The Death » (1983) de Ching Siu-tung (essentiellement connu pour ses « Histoires de Fantômes chinois », produits par Tsui Hark). Dans ce wu xia pian jouissif au dernier degré possible, un épéiste chinois surdoué affronte son homologue japonais dans un…duel à mort, comme le titre l’indique, sur fond d’intrigues et d’attaques sournoises de ninjas parmi les plus cools jamais vu sur un écran. Ching Siu-tung co-écrit, réalise et signe les chorégraphies de ce film fou, fou, fou.
Pour la BD, on évoque « The Crow II - Dead Time », adaptation par John Wagner (scénario) et Alex Maleev (dessins) d’un script jamais tourné signé par James O’Barr en personne. Ce dernier n’est autre que le créateur du concept à l’origine du film de 1994 signé Alex Proyas (dont le tournage vit la mort tragique de son interprète principal Brandon Lee, fils de Bruce Lee) et cette chronique nous donnera l’occasion de revenir sur le parcours singulier de ce bédéaste et de parler un peu de « The Crow » (1989), la BD à l’origine de tout (y compris d’une série de films calamiteux à l’exclusion du premier. « The Crow II » n’est pas un chef-d’oeuvre, plombé qu’il est par quelques défauts rédhibitoires, mais reste un récit tout à fait digne d’intérêt.
Pour la littérature, revenons si vous le voulez bien (et même si vous le voulez pas) sur le corpus de Brian Evanson, avec son roman « Immobilité ». Récit post-apocalyptique singulier et dépouillé à l’extrême (comme « L’Antre », la novella d’Evenson déjà évoquée par nos soins), « Immobilité » met en scène un personnage amnésique et paraplégique, chargé d’une mission dont le futur d’une humanité en bien piètre état pourrait bien dépendre. Politique, philosophique, noir comme la suie, « Immobilité » est une sacrée perle, bien plus abordable et « reader friendly » que « L’Antre », par exemple.
Le tout est cadencé d’excellente zique, comme de coutume : Full Of Hell et Nothing, deux excellents combos par ailleurs, unissent leurs forces pour accoucher de « When No Birds Sang », album collaboratif de très haut vol, dont est issu le fabuleux « Forever Well » ; Kristin Hayter dit adieu à son projet Lingua Ignota avec le bien-nommé « The End - Live at Islington Assembly Hall », dont est extrait « Jolene », reprise atypique du standard de Dolly Parton ; The Cure nous régale de « Burn », morceau composé pour le film « The Crow » ; enfin, on termine avec un monolithe noir signé Black Seas Of Infinity, projet de dark ambient lovecraftien, qui ouvre son album « Amrita - The Quintessence » avec le long et éprouvant « Ajasram Abhichara »…!!!
« Every night I burn
Scream the animal scream
Every night I burn
Dream the crow black dream »