REALISATEUR
John Carpenter
SCENARISTE
Don Jakoby, d’après le roman de John Steakley
DISTRIBUTION
James Woods, Daniel Baldwin, Sheryl Lee, Thomas Ian Griffith, Maximilian Schell…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/trhiller
Année de production : 1998
À ce jour, John Carpenter n’a plus réalisé de longs métrages depuis The Ward en 2010…et je trouve toujours dommage d’ailleurs qu’il se soit arrêté sur ce qui est pour moi l’un de ses films les plus faibles. Cela faisait tout de même plusieurs années qu’il envisageait de quitter son fauteuil de réalisateur, suite à l’accueil réservé à Los Angeles 2013 en 1996, parce qu’il ne trouvait plus cela « très amusant » (selon ses propres termes). Avant Los Angeles 2013, il a signé ce qui reste l’un de ses meilleurs opus, L’Antre de la Folie, mais aussi deux boulots de commande, emballés avec professionnalisme (car ces deux films ont leurs qualités) mais sans passion (Les Aventures d’un homme invisible et le remake du Village des Damnés).
S’il a accepté le projet Vampires suite à l’échec de Los Angeles 2013, c’est parce que cette adaptation d’un roman de John Steakley lui permettait de faire un western déguisé en film d’horreur (Big John n’a jamais caché son amour du genre, et plus particulièrement des westerns de Howard Hawks). Les personnages principaux sont une bande de mercenaires qui opèrent au Nouveau-Mexique…et tuent des vampires pour le compte du Vatican.
Je n’ai pas lu le roman de John Steakley, mais d’après les informations disponibles sur le net, le film Vampires en est une version assez libre. Sans être crédités au générique, John Carpenter et son comparse Larry Sulkis (avec qui il écrira ensuite Ghost of Mars) ont réécrit le scénario de Don Jakoby pour livrer une réactualisation du mythe vampirique éloignée des clichés du genre (Jack Crow, le chef des chasseurs de vampires, le dit bien : pour lui, des trucs comme l’ail ou les crucifix, c’est de la merde). Les vampires de John Carpenter ne sont pas des dandy à la Ann Rice ou des créatures tragiques et romantiques…ce sont des monstres sauvages et assoiffés de sang.
Visuellement, Vampires est un très beau film, qui ne manque pas de plans très accrocheurs. Les décors naturels du Sud-Ouest des Etats-Unis procurent un environnement original pour une histoire de vampires et on sent que Carpenter s’est fait plaisir en tournant son western horrifique, notamment en plantant le lieu de l’action du dernier acte dans une ville fantôme. La photographie aux tons rougeâtres de Gary Kibbe, chef op’ attitré du réalisateur depuis Prince des Ténèbres, est superbe et l’excellente bande originale de Big John entretient très efficacement l’ambiance voulue.
Le scénario a tout de même ses faiblesses et tourne un peu en rond après un excellent premier acte. Un peu comme le Blade de Stephen Norrington (sorti d’ailleurs la même année), Vampires a comme désavantage de griller ses meilleures cartouches dans la première demi-heure (l’attaque du repaire des vampires, le massacre du motel…) avant de connaître un ventre mou et de mieux rebondir par la suite, juste à temps pour le règlement de compte final.
Dans le rôle principal, James Woods fait le show en tueur de vampires qui ne ménage personne, même pas ceux qui travaillent sous ses ordres, et vole la vedette au reste de la distribution. Il faut dire qu’à part la belle Sheryl Lee (Twin Peaks) en prostituée victime du Maître, le casting secondaire ne brille pas par la qualité de son interprétation. Thomas Ian Griffith (Kull le conquérant) est un Maître vampire au physique aussi impressionnant que son jeu est fadasse. Et le comparse de Jack Crow est incarné par le bovin Daniel Baldwin, aussi peu doué que ses frangins William et Stephen.