Ce second volet de la trilogie de l’Apocalypse marque le retour de Carpenter aux films à petits budgets (suite à l’échec au box-office de son précédent film Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin) et la fin de sa collaboration avec le directeur de la photographie Dean Cundey, remplacé par Gary B. Kibbe.
Le réalisateur reprend certains de ses thèmes récurrents, le siège, l’invasion extérieure (les sans-abris) et l’invasion intérieure, causée par l’Anti-Dieu, une entité maléfique prenant possession des formes de vie.
Malgré le faible budget, le réalisateur arrive à faire des merveilles avec sa mise en scène, sons sens du cadre et de l’espace, distillant une angoisse croissante tout au long du film (notamment lors de la scène du miroir influencée par Cocteau et Buñuel).
Peut être pas aussi parfait que The Thing, en raison d’une distribution plus inégale, avec des acteurs convaincants (Donald Pleasence, Victor Wong) et d’autres beaucoup moins (Jameson Parker).
Carpenter se charge également du scénario, sous le pseudonyme de Martin Quatermass, un clin d’oeil/hommage à la série The Quatermass experiment, tout comme John T. Chance dans Assaut qui renvoie à Rio Bravo.
Comme toujours chez Carpenter, le mal n’est jamais vraiment éradiqué, juste repoussé, il joue ainsi avec l’issue du combat, comme le montre le rêve prémonitoire commun des protagonistes, qui se révèlera être un élément clé de l’intrigue.
L’influence de Lovecraft se fait sentir (encore plus présente dans L’Antre de la Folie, certainement le film lovecraftien par excellence) et le besoin incessant des scientifiques de tout rationaliser n’est pas sans rappeler La Maison du Diable de Wise.
La tension atteint son paroxysme lors de la fin du film, une des plus marquantes de la filmographie de Carpenter, qui laisse à l’imagination du spectateur le soin d’interpréter cette scène finale aussi déconcertante dans sa soudaineté que fascinante dans ce qu’elle envisage, achevant ainsi de faire de ce film une des oeuvres majeures du réalisateur.