PRINCE DES TÉNÈBRES (John Carpenter)

Ce second volet de la trilogie de l’Apocalypse marque le retour de Carpenter aux films à petits budgets (suite à l’échec au box-office de son précédent film Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin) et la fin de sa collaboration avec le directeur de la photographie Dean Cundey, remplacé par Gary B. Kibbe.
Le réalisateur reprend certains de ses thèmes récurrents, le siège, l’invasion extérieure (les sans-abris) et l’invasion intérieure, causée par l’Anti-Dieu, une entité maléfique prenant possession des formes de vie.
Malgré le faible budget, le réalisateur arrive à faire des merveilles avec sa mise en scène, sons sens du cadre et de l’espace, distillant une angoisse croissante tout au long du film (notamment lors de la scène du miroir influencée par Cocteau et Buñuel).

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Peut être pas aussi parfait que The Thing, en raison d’une distribution plus inégale, avec des acteurs convaincants (Donald Pleasence, Victor Wong) et d’autres beaucoup moins (Jameson Parker).
Carpenter se charge également du scénario, sous le pseudonyme de Martin Quatermass, un clin d’oeil/hommage à la série The Quatermass experiment, tout comme John T. Chance dans Assaut qui renvoie à Rio Bravo.

Comme toujours chez Carpenter, le mal n’est jamais vraiment éradiqué, juste repoussé, il joue ainsi avec l’issue du combat, comme le montre le rêve prémonitoire commun des protagonistes, qui se révèlera être un élément clé de l’intrigue.
L’influence de Lovecraft se fait sentir (encore plus présente dans L’Antre de la Folie, certainement le film lovecraftien par excellence) et le besoin incessant des scientifiques de tout rationaliser n’est pas sans rappeler La Maison du Diable de Wise.

La tension atteint son paroxysme lors de la fin du film, une des plus marquantes de la filmographie de Carpenter, qui laisse à l’imagination du spectateur le soin d’interpréter cette scène finale aussi déconcertante dans sa soudaineté que fascinante dans ce qu’elle envisage, achevant ainsi de faire de ce film une des oeuvres majeures du réalisateur.

J’adore Jack Burton, mais quand Carpenter se prend la tête avec les studios, il nous livre ensuite des putains de films. Tendu du début jusqu’à la fin, Prince des Ténèbres ne manque pas de scènes chocs, mais comme tu le soulignes, la suggestion est encore plus forte. Les scènes de rêve prémonitoires sont bien flippantes…et ce dernier plan est tout simplement brillant. J’aime quand un réalisateur laisse place à l’imagination…et c’est super efficace…

Le haut du panier de sa filmo. J’aurais aimé dire mon préféré, mais quand je pense à mon Carpenter préféré y’a tout de suite 5 ou 6 titres qui se bousculent au portillon.
Celui-là n’est pas loin d’être parfait dans son genre, carpenterien en diable, avec ses fameux huis-clos, et aussi cette séquence finale d’une très grande intelligence et pourtant d’une grande simplicité. Je le trouve plus « tendu » même que les autres péloches purement horrifiques du Maître.
Une tuerie, quoi, dans tous les sens du terme…

Grand fan du genre, Francesco Francavilla choisit chaque année un thème horrifique pour son Inktober . Le sujet du mois : les films d’horreur des années 80.

PRINCE DES TENEBRES

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Feu Lisa Blount évoque le tournage de sa scène la plus éprouvante dans le film : la plongée de l’autre côté du miroir

“My other horror story of a horror film was working for John Carpenter on Prince of Darkness (1987) ,” she continues, referring to the director’s underrated horror effort which restated the old Good vs Evil theme in science-fiction jargon. “I jump through a mirror and save the world from the Devil at the end of the movie. Well, the way it was shot was in a swimming pool, covered with a piece of plexiglass, and the camera was looking straight down as I was reaching toward safety. This involved learning to scuba dive. Since it was only the bottom of a pool, nobody saw much need to give me much instruction, so in the shallow end ! learned how to breathe, and they weighted me down with 40 pounds so I would not float. It was all done with light cues, because they put ink in the water, so it was dark down there. They would flash a light; I would take away my equipment, do my scream, blow all the air out of my lungs, then pick up the diving mask and walk out. What they failed to tell me is you should always blow into your mask before inhaling, because water goes into the air line. So I inhaled water straight into my lungs. I couldn’t float to the top, because it was covered with plexiglass. There was a diver down there, and he came to guide me to the shallow end. I couldn’t tell him I was drowning, because it was pitch black. He was walking me slowly out of the pool, while I was fighting the urge to inhale. The only thing I could do was kick him as hard as I could to get him out of my way so I could scramble out on my own. I puked and coughed water for days. And in the movie the shot is just four seconds of nothing particularly outstanding, and you just go, ‘Well, I guess it was worth it.’ Nowadays, when I see good stunt work, boy, do I appreciate it!”

https://0themastercylinder0.com/2020/08/12/lisa-blount-short-life-short-career/

Matt Ferguson :

L’affiche japonaise du film :

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