VIERGES POUR LE BOURREAU (Massimo Pupillo)

Horreur
Long métrage italien
Réalisé par Massimo Pupillo
Scénarisé par Romano Migliorini et Roberto Natale
Avec Mickey Hargitay, Walter Brandi, Luisa Baratto, Femi Benussi…
Titre original : Il boia scarlatto
Année de production : 1965

Daniel Parks est un éditeur de romans de gare mêlant horreur et photos de femmes légèrement vêtues. Avec son équipe (l’auteur des bouquins, les mannequins, l’habilleuse et le photographe), il écume la campagne italienne pour trouver le décor parfait pour sa nouvelle publication et porte son choix sur un château du XVème siècle apparemment abandonné. La petite troupe entre par effraction pour découvrir que les lieux sont bien habités. Le propriétaire, un homme vivant reclus, leur ordonne de partir avant de se raviser lorsqu’il reconnaît l’une des femmes présentes.

Ce Travis Anderson les autorise alors à rester pour la nuit, à la simple condition de ne pas descendre dans les souterrains. Sans surprise, Parks ignore les consignes car les sombres recoins du château sont parfaits pour l’ambiance qu’il recherche pour ses photos. Le ton est dans un premier temps assez léger. Si le sujet du bouquin est morbide, la mise en scène des photos est savoureusement kitsch et ces dames, dont fait partie la belle Femi Benussi (Les Mille et une nuits érotiques) dans son premier rôle, sont un régal pour les yeux (ça aide à faire passer le jeu limité).

Ce côté bon enfant ne va pas durer. Car Travis Anderson est en fait un grand malade, un ancien acteur qui s’est retiré de l’humanité parce qu’il se prend pour un homme parfait et qu’il ne veut pas être contaminé par « ces êtres difformes et complètement tarés ». Il est persuadé qu’il est la réincarnation du bourreau John Stuart, l’ancien propriétaire des lieux, condamné à mort pour avoir assassiné sauvagement de nombreuses jeunes femmes et exécuté par le supplice de la vierge de fer. Anderson se met alors à traquer ses invité(e)s, histoire de dépoussiérer les instruments de torture qui se trouvent dans les profondeurs du château…

Anderson est campé par le culturiste Mickey Hargitay, qui mena une courte carrière d’acteur en Italie dans les sixties, entre western (Le shérif ne tire pas), péplum (Les Amours d’Hercule) et horreur (Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle). Le mari de Jayne Mansfield était un acteur médiocre, ce qui se vérifie encore ici : inexpressif dans la première partie, il en fait des caisses lorsqu’il revêt son costume de méchant BDSM dans le dernier acte, le corps huilé, grimaçant et déclamant des dialogues grotesques. Il reste tout de même plus amusant à regarder que le fade héros joué par Walter Brandi.

Cinéaste peu prolifique (avec seulement six films de fiction), Massimo Pupillo a su tout de même imprimer un esprit très bande dessinée à sa pelloche, en dosant les éléments sexy et horrifiques. Dans un décor gothique bien mis en valeur, le cinglé masqué a l’air de sortir tout droit d’un fumetti et les péripéties de plus en plus délirantes s’enchaînent, la dernière partie se montrant bien généreuse dans le n’importe quoi (la scène avec la grosse araignée caoutchouteuse créée par Carlo Rambaldi vaut son pesant de cacahuètes) et le jeu de massacre saignant.

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Luca Raimondo

La couverture de l’adaptation en roman-photos dans la revue italienne Malia :

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