1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie :

Donc, Steve Trevor est revenu. On nous dit qu’il a été rendu à la vie par Hippolyte et Aphrodite, mais que la malédiction ne s’enclenchera pas s’il met le pied sur l’Île du Paradis. Quant à la Reine des Amazones, elle précise qu’il vivra sa vie d’homme normalement, jusqu’à son trépas. Tout est bien qui finit bien.

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À partir de Wonder Woman #224, Steve Trevor redevient un personnage secondaire, à tous les sens du terme. Il est là, mais il n’occupe aucune fonction. Abandonné tranquillement dans l’appartement chic qu’il partage avec Diana, il attend que les journées s’écoulent jusqu’au retour de sa belle, avec qui il partage de tendres moments sur le canapé, instants glamour mis en scène par Curt Swan.

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Ironie du sort, ce premier épisode après la résurrection présente Wonder Woman en traîtresse aux Amazones, écho à la première aventure de la période Diana Prince où Steve était montré dans le rôle du traître à sa nation (dans le but de démasquer une méchante, cela dit).

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Mais la vie d’homme au foyer ne sied guère à l’ancien militaire. Et, dans Wonder Woman #225, alors que sa compagne quitte l’appartement, Steve utilise un appareil issu de la technologie amazone afin de prendre connaissance du monde. Tandis que sa belle est en danger face au mystérieux et insaisissable Maximus, il décide de rempiler.

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C’est à la fin de cet épisode qu’il adopte l’identité de Steve Howard. C’est dans Wonder Woman #226 qu’il dévoile la source d’inspiration qui a donné naissance à ce pseudonyme : le nom de l’acteur Trevor Howard.

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C’est également dans cet épisode qu’il teint ses cheveux en brun, ce qui n’est pas du goût de Diana. Le couple vit alors une période plus difficile où chaque rencontre est orageuse. Pour le lecteur, ça met un peu de sel dans une relation qui, jusque-là, était caractérisée par une souriante mièvrerie.

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Cependant, les scénaristes (Elliott S! Maggin et Martin Pasko) ne parviennent pas à donner à ce qui aurait pu être un couple d’aventuriers la bonne impulsion. Et si l’histoire étalée sur les épisodes 226 et 227 est assez intéressante, explorant le thème de la vie artificielle et du rapport à l’art et aux sentiments, on sent bien que la présence d’un Steve désireux d’aller à l’aventure n’est pas fructueuse.

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Et bientôt, c’est un énième changement de direction, avec Wonder Woman #228, qui fait passer la série de Terre-1 à Terre-2. Exit donc le nouveau Steve Howard, on retrouve le bon vieux Steve Trevor dans son uniforme militaire. La période consacrée à la Seconde Guerre mondiale durera jusqu’au #243, à l’issue duquel les lecteurs repassent de Terre-2 à Terre-1 et du Steve Trevor blond au Steve Howard brun.

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Dès l’épisode suivant, le #244 donc, Jack C. Harris lance l’héroïne de Terre-1 et son équipier teint en brun dans une histoire d’espionnage, à la poursuite d’un savant transfuge, et dont les rebondissements fleurent bon l’influence de James Bond (on a droit à des organisations secrètes baptisées S.C.Y.T.H.E. ou U.N.R.E.S.T., par exemple).

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Wonder Woman #244 (très joliment illustré par José Delbo et Joe Giella, un chouette tandem) propose une explicative séquence de flash-back reprenant les événements survenus dans Wonder Woman #208, 212 et 223, jusqu’au Steve Howard brun. Petit résumé rapide à destination des lecteurs, et belle manière de sauter par-dessus la période qui vient de se conclure, sans chichi. Il n’y a pas que la Reine Hippolyte qui promeut l’amnésie sélective !

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Wonder Woman #245 conclut la première intrigue d’espionnage de cette nouvelle ère, de manière vigoureuse et rapide. L’épisode suivant, davantage orienté magie (ce qui annonce de futurs développements), est l’occasion aussi de découvrir Diana au lavomatic, faisant sa petite lessive étoilée. Rien que ça, ça vaut le détour.

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Dans Wonder Woman #247, l’identité de Steve Howard est en danger. En effet, les services secrets ont commencé à faire le lien entre Trevor et Howard. Le premier est considéré comme mort, il a eu droit à des funérailles, mais les agents secrets, êtres soupçonneux par excellence, veulent en savoir plus.

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Pour le couple que forment Diana et Steve (au courant de la double identité de sa belle depuis sa résurrection), l’enquête des services secrets tombe mal. Leur appartement est écouté et le dossier à leur sujet s’épaissit.

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Les hommes qui ont déjà interrogé Diana dans l’épisode 245 décide de soumettre Steve à la question dans le #247. L’étau se resserre.

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Dans Wonder Woman #248, encore un chouette chapitre illustré par José Delbo et Joe Giella, le Major Bradley, que nous connaissons depuis trois épisodes, dévoile ses cartes.

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Contrairement à son assistant le Lieutenant Truman qui enquête sincèrement sur ce qu’il pense être soit une usurpation d’identité soit un crime impuni, Bradley est persuadé que Trevor a trouvé le moyen de tromper la mort. Désireux de s’emparer de ce pouvoir qu’il imagine, il lance un sort qui libère une créature démoniaque, le Dark Commander.

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Bien entendu, le procédé lui échappe, la créature est hors de contrôle et Trevor, dont le corps inanimé est prisonnier d’une machine… meurt dans le processus.

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Et voilà, ce qu’annonçait la Reine Hippolyte est arrivé. Ressuscité, Steve Trevor a vécu sur Terre jusqu’à la fin. Bien entendu prématurée. Donc, Steve est mort, ressuscité, et re-mort. Tout en ayant changé de nom et de couleur de cheveux entre-temps.

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Cela ne s’arrête pas là, bien sûr. D’une part parce que Diana fait connaissance de Greg Trevor, le frère de Steve, à l’enterrement de ce dernier, dans Wonder Woman #249. Dans le même épisode, Greg est démasqué : il s’agit d’un agent de l’organisation U.N.R.E.S.T.

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D’autre part, parce que… bah ça ne s’arrête pas là, vous vous en doutiez, hein ?

Jim

Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie

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Celle-là, elle est quand même étonnante : on dirait vraiment du Ross Andru. Sans doute à cause de l’influence de ce dernier, qui était le responsable éditorial du titre à l’époque (son nom apparaît en marge, à droite).

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Quand on regarde la couverture publiée, on note quelques modifs :
l’avant-bras droit de Diana a été redessiné, afin de repositionner la paume sur l’essieu (et d’effacer le bracelet), mais la rustine a disparu et il ne reste plus que les traces de colle, plus sombres
le bracelet gauche a été gouaché
le visage semble avoir été retravaillé aussi
le sceau du Comics Code, collé sur l’original, a disparu aussi…

Jim

Wonder Woman #259 est la première partie d’une trilogie opposant Wonder Woman à Mars, le dieu de la guerre. La saga est orchestrée par Gerry Conway.

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Si les bracelets ont disparu dans cette couverture, c’est aussi parce que, dans l’histoire, Wonder Woman est privée de ses bracelets par Hermès.

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Il s’agit là encore d’un de ces récits où Wonder Woman perd le contrôle et « devient berserk », qu’Alexa avait évoqué précédemment :

À l’issue de cet épisode, lancement d’un récit en trois parties piloté par Gerry Conway, Hercules survient et assomme l’Amazone, tandis qu’une silhouette féminine s’éloigne, les bracelets à la main.

Dans Wonder Woman #260, la Princesse Amazone, menottes aux poignets, est conduite en prison avant d’être confrontée à la justice des hommes. Là aussi, ça vaut une séquence inoubliable.

Pendant ce temps, Mars fait son apparition, et un conflit à l’échelle divine se prépare en Amérique. Conway s’amuse à casser l’image de son héroïne, comme il a pu le faire précédemment sur d’autres séries (chez lui, les surhommes ont parfois du mal à contenir leur colère, à maîtriser leur côté obscur).

Wonder Woman parvient à s’échapper, à reprendre son apparence de Diana Prince et à passer sous les radars des forces de l’ordre. Redevenue la Princesse Amazone à la fin de l’épisode, elle retombe sous l’influence de sa colère mais parvient, à force de volonté, à la contrôler, toujours sous le regard de la mystérieuse silhouette féminine du début.

Dans le troisième épisode de cette saga, Mars arpente de son pas de géant la cité des hommes à la recherche de Wonder Woman, celle-ci s’envole pour l’Île du Paradis. Le dieu de la guerre lance sur elle ses « Chiens de guerre », qu’elle parvient néanmoins à semer.

En chemin vers le paradis des Amazones, elle découvre qu’Aphrodite détient depuis toujours les bracelets qui permettent à Diana de garder son calme : depuis le début, la silhouette encapuchonnée, c’était la déesse de l’amour, bien décidée à tester la force de volonté de l’ambassadrice des Amazones.

Il ne s’agit pas seulement d’une exigence divine confinant au sadisme, mais d’une sorte d’entraînement, car la déesse projette d’envoyer la princesse guerrière au « palace at the edge of time » afin d’obtenir les moyens de vaincre Mars. C’est d’ailleurs à cette occasion que Diana apprend que ce dernier règne désormais sur l’Olympe à la place de Zeus.

Bien entendu, la quête de Diana portera ses fruits et elle sera en mesure de faire résonner le « gong de la justice » et de mettre le dieu de la guerre en déroute.

Jim

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Steve Trevor est au paradis, mais il a toujours des projets :

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Dessin de Fred Hembeck, publié dans la rubrique « Daily Planet » du 8 octobre 1979, et disponible notamment dans Wonder Woman #263.

Jim

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L’émission Blockbuster consacre un épisode à WW :

Tori.

Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie :

Le monde est enfin débarrassé de Steve Trevor, ce personnage qui s’accroche à son statut en dépit de tout.

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Mais pour Diana Prince, ce n’est ni aussi simple, ni aussi facile. Le monde moderne, qui n’a pas, pour reprendre un cliché, la simplicité de la société dans laquelle elle a fait ses premiers pas, devient de plus en plus difficile à supporter, d’autant que la présence de Steve avait tout pour la rassurer (elle ne sait pas ce qu’elle veut, cela dit : la version Steve Howard avait le don de la mettre sur les nerfs !!!).

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C’est sur ce postulat que Gerry Conway ouvre une nouvelle trilogie dans Wonder Woman #269, que l’éditorial présente comme une nouvelle ère pour le personnage (encore ?!?!) : l’expression « All-New » orne la couverture, et l’accroche « A New Beginning in the Wonder Woman Saga » accompagne les crédits de première page. Len Wein fait rouler les tambours et sonner les trompettes.

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Avant d’aller plus loin, signalons que cet épisode, dessiné par l’inamovible José Delbo, bénéficie de l’encrage de Wally Wood, qui fignole huit des dix-sept pages du récit, le reste étant confié au très compétent Bob Smith. C’est l’une des deux occasions (à ma connaissance) pour le légendaire illustrateur d’œuvrer sur la série consacrée à la Princesse Diana (l’autre), après avoir travaillé avec Mike Sekowsky sur Wonder Woman #195. S’il s’agit d’un travail de commande, qui plus est situé à la fin de sa carrière, un an avant son décès, et si l’on sent l’auteur moins inspiré que d’ordinaire, Wood livre tout de même un trait gracieux, doux, mais dynamique. Il est intéressant de comparer le début de l’épisode avec la seconde moitié, où Smith donne à Diana des traits plus anguleux et secs et un visage plus long. Le passage d’un style à l’autre se fait sans douleur et l’épisode est assez harmonieux, mais le travail de Wood et Smith se distingue à quelques détails et, pour résumer, à des optiques différentes.

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Après avoir sauvé un enfant tombé sur les rails du métro, et avoir constaté que les vertus de son lasso sont irrecevables devant un juge et que les témoins se défaussent, Wonder Woman rentre chez elle, dépitée.

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Après un sac de course qui s’éventre et une bonne grosse fatigue (y a des journées comme ça…), l’héroïne s’assoupit, ses rêves étant hantés par des visages grimaçants et hurlants d’anonymes revanchards qui incarnent le caractère inhospitalier du « Monde des Hommes ». La séquence a quelque chose de ditkoïen (ditkoesque ? ditkoïde ?), avec le surgissement du symbolique et de l’allégorique dans la narration. Wood étant un grand ami de Ditko et partageant graphiquement une certaine parenté, ce n’est pas étonnant qu’on retrouve cette impression, même s’il ne fait qu’encrer les dessins de José Delbo.

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À peine remise de son cauchemar, et ne trouvant pas le soulagement dans le dîner qu’elle partage avec Tod, son « intérêt sentimental » du moment, Diana décide de se changer les idées et d’allumer la télé ! Mauvaise idée, malheureuse ! En zappant, la dépressive héroïne est confrontée à un déluge de nouvelles peu réjouissantes : catastrophes naturelles, accidents, déraillements, guerres, assassinats…

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La séquence est peut-être inspirée d’une scène comparable figurant dans le très excellent film de Nicholas Meyer, C’était demain (Time After Time), sorti en salles américaines en août 1979, soit trois bons trimestres avant la parution de Wonder Woman #269. Dans le long métrage, Jack l’Éventreur, incarné par l’impressionnant David Warner, découvre la télévision dans une chambre d’hôtel, et zappe lui aussi sur les nouvelles, découvrant un monde à feu et à sang où il se sent comme chez lui. On remarquera qu’une scène du même genre figure dans le premier tome du Dark Knight de Frank Miller. Décidément, la télévision a un effet néfaste sur les super-héros.

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Estimant ne plus avoir de place dans ce monde devenu fou, Diana contemple une dernière fois les toits de la ville, de nuit, avant de repartir parmi les Amazones.

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La Reine Hippolyte est bien entendu ravie de voir sa fille revenir, mais elle découvre bien vite que la langueur monotone qui étreint le cœur de Diana a un prénom : Steve. Un peu agacée de voir son héritière ainsi hantée par un amour perdu, la souveraine conçoit l’idée de faire oublier ce souvenir douloureux à la princesse. Un coup d’amnésie, ça marche toujours et ça mange pas de pain.

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C’est ainsi que, dans Wonder Woman #270, Hippolyte s’en remet à Aphrodite, à qui elle raconte à nouveau les deux morts de Steve Trevor, et explique son problème. La déesse de l’amour se matérialise et accède à son souhait.

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Elle fait jaillir les « brumes de Népenthes » qui apportent l’oubli. Les volutes violettes atteignent Diana dans son sommeil, et son visage souriant laisse entendre qu’elle se trouve soulagée de son chagrin.

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L’épisode propose deux interludes, intitulés « tableau », dans lesquels on voit décoller un avion de chasse. Tout cela annonce un retournement de situation. En attendant, sur l’Île du Paradis, Diana a repris sa vie d’Amazone, se livrant à la nage, à la pêche et à la protection de sa communauté. Dans une scène symbolique, l’héroïne est comme reconstruite, recomposée, mise à jour.

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Mais les dieux sont farceurs et savent déjouer les attentes des humains qui les sollicitent. Et alors que la Reine est heureuse de voir Diana à nouveau insouciante… un avion de chasse, celui qu’on a vu dans les deux « tableaux », s’écrase devant les rivages de l’île. De la carcasse, Diana sauve un pilote blond, un certain… Steve Trevor !

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Et rebelotte, c’est reparti. Comprenant qu’il y a un monde là, dehors, qui ne demande qu’à être protégé, et un homme qu’il convient de reconduire dans la société qui l’a vu naître, Diana s’apprête à endosser à nouveau son costume étoilé et à quitter à nouveau son île.

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Interloqué par cette vilaine plaisanterie que lui joue le sort, Hippolyte s’adresse à nouveau à Aphrodite (qui ne peut décidément pas glander tranquille en Olympe). Celle-ci explique que ce nouveau Steve Trevor provient d’une Terre parallèle. Les dieux étant, comme les humains, partisans du moindre effort, elle utilise la coutumière métaphore visuelle du chapelet de globes, représentation à laquelle les lecteurs de DC sont habitués.

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Donc, Steve Trevor est un pilote dont le vol expérimental s’est mal passé, franchissant par mégarde les barrières dimensionnelles. Et même Aphrodite semble incapable de retrouver son monde d’origine afin de l’y reconduire (la déesse est une faignasse). Comprenant que Diana et Steve ont pour destin de parcourir le monde ensemble, la souveraine, qui apprend quand même un peu de ses erreurs passées, utilise à nouveau les brumes de Népenthes sur l’ensemble du globe, afin de faire oublier à l’humanité le souvenir du Steve Trevor d’antan et, pour reprendre son expression, de « dégager le terrain » pour les deux tourtereaux.

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Un nouveau tournoi a lieu, qui débouche bien évidemment sur la victoire de Diana (à la page 15 : c’était pas décompressé, à l’époque !!!), qui endosse à nouveau sa tenue étoilée, pose son Trevor sur le siège passager de son avion et décolle vers le « Monde des Hommes ». C’est reparti pour un tour.

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Voilà, Conway a refait les origines de l’héroïne et recréé à nouveau le statu quo de base, dont visiblement la série ne semble pas pouvoir se passer. Steve Trevor est revenu. Mais vous vous en doutez, c’est loin d’être fini… et le plus croquignolet est encore à venir !

Jim

Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie

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je me rappelle ces épisodes.
Hâte de connaitre la suite.

Je crois qu’ils étaient dans la revue Hercule.

Un peu plus tard dans la journée, jeune impatient.

Jim

Recherches de Jack Kirby pour un projet d’animation consacré à Wonder Woman. Posté par Jeremy Kirby, qui estime la planche au début des années 1980 :

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Jim

Wonder Woman par Jack Kirby :

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D’autres recherches dans le cadre de son travail pour l’animation ?
Des commissions ou des cadeaux ?

Jim

Jamais lu pour ma part et c’est très intéressant (et fun aussi…quel binz, nom de Zeus !).

D’autres recherches de Jack Kirby (dont une version plus propre de l’image postée par Jeremy Kirby, et un crayonné d’une image montrée ci-dessus) pour le compte de Ruby-Spears, autour du personnage de Wonder Woman (postées sur le compte Twitter du Kirby Museum) :

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Et encore une pour la route :

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Jim

Je retombe sur la couverture de Super Powers (première mini) #3, dessinée par Jack Kirby et encrée par Mike Thibodeaux, qui montre ostensiblement Wonder Woman au centre de l’action, menant les Amazones et les héros à la charge, épée à la main :

Dans l’épisode (dessiné par Adrian Gonzales et encré par Alan Kupperberg), qui montre comment Brainiac manipule mentalement les Amazones afin de réveiller leurs pulsions guerrières, Diana se contente de donner du poing, d’abord contre ses sœurs hypnotisées, puis contre d’autres adversaires une fois qu’elle a rallié ses paires à sa cause.

Néanmoins, il s’agit là d’une des plus vieilles représentations de l’héroïne l’épée à la main. Surtout en couverture. Les deux exemples précédents que l’on a rencontrés, c’est en couverture de Wonder Woman #192 par Mike Sekowsky, mais cela correspond à la période « powerless » et Diana ne porte donc pas le costume étoilé, ou encore sur la couverture que Miller a réalisée pour un fanzine, mais, justement, ce n’est pas une publication officielle de DC.
Donc l’illustration qui orne Super Powers #3 revêt un caractère historique.

Jim

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All-Star Squadron Annual #1, publié en juillet 1982 (et daté de novembre), propose une galerie de fiches consacrées à certains des personnages importants, l’ensemble étant illustré par Rich Buckler et Jerry Ordway, sur des textes de Roy Thomas. C’est Wonder Woman (de Terre-2) qui ouvre le bal :

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Jim

Wonder Woman et She-Hulk par Aaron Lopresti :

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Jim

L’illustration a été réutilisée par le fabricant de jouets Kenner pour la Toy Fair qui s’est tenue à New York en 1985.

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Cette édition spéciale comprend une réédition de Super Powers #5, ainsi que quelques illustrations complémentaires (Darkseid par Kirby, Superman par Garcia Lopez, Clark Kent par Bolland…).

Jim

Une des seules occasions où le King dessine la (enfin, une itération de la) JLA ? Les histoires sont-elles aussi policées que la série animée ?

Merci beaucoup de poursuivre le dossier de l’épée !

C’est encore l’époque où la Diana de Terre-2 occupe à nouveau la première place dans le comic-book ?

Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie :

Rappelons la situation : dans la première moitié des années 1980, Wonder Woman vit une idylle charmante avec Steve Trevor. Cependant, ce n’est pas le Steve Trevor d’origine, mais un double provenant d’une Terre parallèle. Mieux encore, Diana, dont la mémoire a été purgée des souvenirs du premier Steve Trevor (mort, ressuscité et re-mort), ne se souvient plus de la première version de son amoureux (et grâce aux brumes de Népenthes, personne sur Terre n’en garde un quelconque souvenir, ce qui évite les questions gênantes des copains, du genre « si on ne s’appelle pas Steve Trevor, on n’a aucune chance, cocotte ? »). Dernière précision : avec l’arrivée de ce pilote d’un monde alternatif, la double identité de Diana est de nouveau de rigueur, même si les scénaristes successifs ne semblent guère intéressés à l’idée d’un triangle amoureux à la Supes / Lois / Clark.

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Passons donc quelques péripéties rocambolesques (le début de la période Roy Thomas est marquée par la grave blessure de Trevor, qui le plonge dans le coma, à la merci du Docteur Psycho qui fait apparaître un avatar super-héroïque de l’aviateur, Captain Wonder !). En 1984, la série est écrite par Dan Mishkin, qui déploie une narration assez limpide, des constructions d’épisodes faciles à suivre, plein de subplots et pour ainsi dire un rythme de feuilleton faisant intervenir de nombreux personnages secondaires, bien souvent développés pour l’occasion. Il est en général associé au dessinateur Don Heck, dont le style n’est pas passe-partout, mais chez qui je trouve un talent certain pour dessiner les jolies filles (il est, dans les épisodes évoqués, encré par Rick Magyar, qui ajoute des trames et des effets intéressants, adoucissant le trait parfois sec du dessinateur). Et les gens en costumes de ville. Ça tombe bien, Mishkin, suivant les inspirations de Conway et Thomas, deux de ses importants prédécesseurs, fait évoluer Diana dans le milieu de l’armée et met en scène de nombreux personnages sans pouvoir, ce qui colle assez bien aux forces visuelles du dessinateur.

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Parmi ces personnages, il y a Sofia, une ancienne criminelle adoptée par les Amazones, qui a récemment avoué à Steve Trevor avoir découvert des secrets concernant Diana. Si Trevor ne sait pas que la belle militaire à lunettes et la justicière à culotte étoilée ne font qu’une seule et même personne, Sofia, elle, est bien au courant. Dans Wonder Woman #319, elle tente donc de prendre contact avec Diana Prince à la faveur d’un séjour dans le « Monde des Hommes ». Visiblement pressée par la gravité des informations qu’elle a récemment recueillie, Sofia explique à Diana que « la Reine n’a pas cessé de jouer avec son esprit depuis la première mort de Steve Trevor des mains du Docteur Cyber ». Imaginez la surprise de Diana, qui n’a gardé aucun souvenir de la tragédie.

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Et imaginez la surprise des lecteurs quand mademoiselle Prince plonge son interlocutrice dans l’inconscience, visiblement en prévision d’un plan tout personnel ! Car oui, Sofia ne s’est pas adressée à la bonne Diana. L’héroïne est, au même moment, plongée dans une bataille aérienne contre un oiseau mécanique. Elle a bien des pouvoirs, mais le don d’ubiquité n’en fait pas partie (enfin, je crois, hein…). Pendant que la bataille contre l’automate continue, la fausse Diana poursuit sa mission dans les couloirs de l’armée.

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Après avoir vaincu le robot ailé, Wonder Woman reprend son identité humaine, mais elle est prestement arrêtée par la police militaire. Bien sûr, la perspective d’être menottée et enchaînée ne la réjouit guère, son sang amazone ne fait qu’un tour, et elle s’enfuit, laissant les lecteurs découvrir qu’elle est accusée d’avoir dérobé les codes de lancement de l’arsenal militaire américain. Tandis quelle s’enfuit, la dernière planche permet au lecteur de découvrir l’identité de l’imposteur : le Docteur Cyber !

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Dans l’épisode suivant, l’héroïne tente d’empêcher les frappes nucléaires intempestives, mais aussi d’échapper à la traque. Sans savoir qu’elle est en fait observée par Eros, le dieu de l’amour, elle remonte la piste de Cyber. De son côté, Steve Trevor, en homme d’action qui ne sait pas rester inactif, fait de même.

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Le blond militaire fait lui aussi l’objet de l’attention sourcilleuse du dieu. Ce dernier le suit jusqu’au repaire de Cyber. Passé l’effet de surprise, la super-vilaine utilise sa technologie de pointe pour abattre Trevor et pour ficeler Wonder Woman.

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Au début de Wonder Woman #321, l’héroïne et son équipier sont en bien mauvaise posture. Mais très vite, l’intervention d’Eros permet de renverser la vapeur. Le Docteur Cyber lance ses troupes robotiques sur ses ennemis, et la scène s’apparente à une bataille classique entre héros et vilains…

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… jusqu’à ce que le dieu entende prononcer le nom de la criminelle : les mots « Docteur Cyber » éveillent en lui une fureur insoupçonnée. Selon lui, si elle porte un masque (en réalité pour dissimuler ses affreuses cicatrices) c’est pour échapper à sa vengeance divine. Cyber et Diana sont étonnées de cette démonstration de colère, mais l’intervention divine met en fuite la super-vilaine.

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Alors qu’ils tentent de la rattraper, les trois alliés prennent le temps de discuter. Sofia, toujours prisonnière dans le repaire de Cyber, arrive dans la discussion. Trevor explique à Wonder Woman que l’ancienne criminelle repentie et devenue Amazone a découvert que la Reine Hippolyte a manipulé la mémoire de Diana. Celle-ci est surprise, d’autant plus qu’Eros affirme avoir entretenu avec elle une flamme intense et réciproque.

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Mais Diana n’est pas au bout de ses surprises. Après avoir mis en fuite Cyber, elle exige des réponses, qui surviennent dans la dernière planche : Eros lui affirme avoir été le premier Steve Trevor… et avoir été tué par le Docteur Cyber !

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Mékékidi, lui ?
Il est temps pour les lecteurs d’avoir de vraies explications. Les fans le méritent bien, et le peuple a le droit de savoir. Wonder Woman #322 est donc l’écrin dans lequel Dan Mishkin va dérouler l’intrigue qu’il prépare depuis quelques épisodes déjà. Pour l’occasion, la série, qui accueille d’ordinaire la back-up consacrée à Huntress, se passera des aventures d’Helena Wayne, dédiant l’ensemble de ses pages à Wonder Woman : une « book-length story », et on a bien besoin de toutes ces planches pour enfin connaître la vérité.

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Ne reprenant pas directement à la suite du précédent épisode, Wonder Woman #322 s’ouvre sur le visage de Diana. Elle porte l’un des appareils mentaux que les Amazones utilisent, et son visage est sillonné de larmes. Roublard, Mishkin nous offre une deuxième planche dont les images reprennent les moments classiques de l’équipe Prince / Trevor (la chute de l’avion, les bastons en commun, la première mort, les aventures avec I-Ching, la résurrection, la seconde mort…), mais la page est rythmée par la voix off de la Princesse, qui exprime ses reproches à sa mère.

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D’une certaine manière, le scénariste maintient à la fois le suspense et le trouble du lecteur, qui reconnaît des morceaux de l’histoire éditoriale du personnage, mais n’en trouve pas le fin mot. Pour reprendre l’expression de Steve Trevor (l’aternatif, rappelons-le) qui assiste à la scène, « c’est comme regarder un film suédois sans sous-titre ».

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Furibarde, Diana fait la leçon à sa mère, renvoyant celle-ci à ses choix discutables, à la fois comme mère et comme souveraine (c’est un thème qui revient dans d’autres récits de Mishkin : les choix de la souveraine ont des conséquences, souvent fâcheuses). C’est le moment que choisit Eros pour rappeler qu’il a été Steve Trevor. Ce qui ne manque pas d’agacer le Steve Trevor présent dans l’assemblée, à qui Hippolyte apprend qu’il vient d’une Terre alternative et que sa mémoire à lui aussi a été altérée.

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Bon, tout cela, c’est nouveau pour Steve et Diana (qui ne décolère point), mais pour le lecteur, c’est connu. C’est de la petite bière. De la rigolade. C’est là que les choses se corsent, comme disait Napoléon. Après un subplot (parce que faut bien se reposer, après toutes ces émotions), Mishkin revient à ses moutons et fait apparaître Aphrodite, toujours là dès qu’il s’agit de secouer le cocotier ou de lancer des grandes révélations avant de laisser les pauvres humains se débrouiller avec. Et là, elle sort du lourd !

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La déesse de l’amour explique que ramener des êtres à la vie est possible, mais bien difficile, même pour un membre du panthéon. Et qu’il faut un coup de pouce. Pour animer le corps de Steve Trevor (le premier), elle a insufflé au cadavre la force vitale de son fils Eros. Mishkin en profite pour expliquer la raison pour laquelle le Major Bradley s’est emparé de Trevor : il avait « senti » la force vitale du dieu et avait tenté de s’en emparer, ce qui a causé la mort du premier Steve. Dans le même temps, l’esprit d’Eros a été dispersé. Et quand il s’est reconstitué, le dieu est devenu fou. Placé dans une sorte de sommeil mystique, il n’en a été tiré que dans Wonder Woman #317, l’épisode à partir duquel Mishkin a articulé tout son développement.

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Le dieu, cependant, n’a pas retrouvé sa stabilité mentale. Toujours épris de Diana, toujours jaloux du Trevor alternatif, il entame un combat contre ce dernier sur l’Île de la Science, semant la destruction, au point que la machine à rayons pourpres (sorte de panacée amazone qui guérit de tout : l’équivalent de la cuve de Bacta chez DC !) menace d’exploser.

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Grièvement blessé (encore !!!), Steve Trevor est conduit près de la machine à rayons pourpres, encore instable, afin d’être guéri. Sentant que son rival, qu’il croyait avoir tué, est toujours vivant, Eros se précipite. Hippolyte, qui a une idée derrière la tête (encore !!!), attend que le dieu furieux approche…

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… et bientôt, il est lui aussi touché par le rayonnement. Et la source de sa folie est traitée de manière quasi médicale : les souvenirs qu’il gardait de sa fusion avec le premier Trevor sont extirpés de sa tête, soulageant soudain le déséquilibre mental dont il souffre. Et où vont-ils, ces souvenirs ? À la faveur de la brève connexion sous l’effet des rayons pourpres, ils affluent dans l’esprit du Trevor alternatif.

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Ainsi que l’explique Eros, redevenu calme et serein, les souvenirs propres au Steve que Diana a aimée jadis appartiennent désormais au Steve du présent (lui aussi calme et serein…). La péripétie annonce déjà l’astuce qui permettra à Peter Tomasi et Dan Jurgens de fusionner les deux versions de Superman (la « post-Crisis » et la « nioufiftitou », pour rappel). Et, en l’occurrence, elle permet à Dan Mishkin de recréer le statu quo, de rendre aux personnages le souvenir de leur histoire complète (ce qui évite aux auteurs de se creuser la tête pour savoir si les protagonistes peuvent se souvenir de ceci ou cela) et même de donner plus de sens à une saga précédente. Pour capillotractée qu’elle soit, la saga qu’il vient de conclure peut paraître gratuite, mais elle a finalement pas mal d’avantages. Et son écriture assez souple permet de faire passer la pilule.

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Car, toujours remontée, Diana n’est pas disposée à pardonner à sa mère. Visiblement intéressé par quelques intrigues de science-fiction, Mishkin conclut cet épisode par le départ (encore !!!) de Diana, bien décidée à ne pas remettre les pieds sur l’île dans un futur proche.

Jim

Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie

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