1962-2022 : BON ANNIVERSAIRE SPIDER-MAN !

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Les super-héros Marvel en romans (suite) :

Paul Kupperberg a réuni Hulk et Spidey dans le 11ème roman de la collection Marvel Novel Series , Murdermoon (1979) :

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Amazing Spider-Man Annual #15 (1980) :

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Si Denny O’Neil a marqué les esprits chez Marvel avec ses runs sur Iron Man (la déchéance de Stark suivie de son retour en grâce) et Daredevil (l’ascension remarquée du prometteur David Mazzucchelli), c’est en revanche un peu moins le cas de son passage d’un an et demi sur Amazing Spider-Man, assez souvent réduit à ses deux principaux apports. En l’occurence, les débuts respectifs de Madame Web & Hydro-Man, sans oublier le monstrueux Mud-Thing, résultant de la fusion passagère de Morris Bench avec l’Homme-Sable, tous deux entichés de la même demoiselle (tout cela aboutissant à un pseudo-remake de King Kong avec la créature boueuse dans le rôle du grand singe).

Plutôt que les histoires de sont propre run, le plus grand impact de Denny O’Neil sur Spidey se trouve en fait du côté de ses fonctions d’editor/responsable éditorial. En effet, ce n’est autre que lui qui a confié Spectacular Spider-Man à Roger Stern (un run assez remarqué, ayant ensuite permis au scénariste de monter en grade sur le titre Amazing Spider-Man, accompagné cette fois-là de dessinateurs à la mesure de son talent). Un choix particulièrement inspiré, comme l’ont démontré la cinquantaine de numéros que Stern aura produit sur ce personnage durant la 1ère moitié des années 80.

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En ce qui concerne la quinzaine d’épisodes d’O’Neil sur Amazing Spider-Man (post-Wolfman/pré-Stern), ses numéros les plus mémorables sont sans aucun doute les deux Annuals que le scénariste a produit en compagnie de son jeune protégé d’alors, un certain Frank Miller (sur le point de devenir le seul scénariste de Daredevil à ce moment-là , une série justement supervisée par O’Neil), le cover artist attitré de Spectacular Spider-Man à la même période (durant l’ère Stern).

O’Neil et Miller, ici tous deux sur un pied d’égalité (qualifiés de co-créateurs dans les crédits) y ont l’opportunité d’orchestrer une de ces rencontres plus ou moins régulières entre Spidey et le sorcier suprême (une tradition remontant à l’Annual de Lee/Ditko, reprise au cours des décennies suivantes).
Un team-up assez logique étant donné le pedigree des auteurs, Miller étant ainsi un grand fan de Ditko (il a après tout failli être le dessinateur du Doctor Strange de Stern, mais le succès de son Daredevil en a décidé autrement), tandis que O’Neil n’était pas non plus étranger à l’univers de Stephen Strange, celui-ci ayant été associé à la fin de l’ère Ditko (surtout en tant que dialoguiste) lors de son début de carrière.

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Les différents team-up de ces deux héros ont de plus cet intérêt narratif de représenter un choc des cultures (le monte-en-l’air étant aussi peu à l’aise avec l’univers de Strange que Jack Flag avec le pan cosmique des Gardiens de la Galaxie) ainsi qu’une complémentarité conceptuelle, tant ces deux-là représentent chacun une facette distincte, qu’il s’agisse de la magie (Strange) ou de la science (Spidey), justement deux des spécialités du Docteur Fatalis (un des deux vilains principaux de ce numéro).

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Ceux qui s’attendent à une présence accrue de Fatalis (rapport à ce que laisse envisager la couverture) risquent d’être déçus puisqu’il ne se taille pas vraiment la part du lion dans ce numéro, celui-ci ayant préféré déléguer ses basses besognes à un laquais qui ne paye pas de mine (Lucius Dilby, un nabot avec un look à la Otto Octavius), véritable pion dans les machinations coordonnées de Fatalis et Dormammu.

Plus que les team-up des deux vilains (complotant ensemble seulement au début) et des deux héros (réunis qu’à la toute fin du récit), le principal attrait est bien sûr la présence de Frank Miller au dessin.

Le jeune dessinateur s’en donne à coeur joie à chaque séquence avec des lieux variés, qu’il s’agisse du château de Fatalis, de la dimension de Dormammu, du sanctuaire de Strange ou encore de l’univers urbain de Spidey (des toits aux rues, en passant par ces châteaux d’eau typiques de la version Ditko), nappant l’ensemble d’une atmosphère baroque et oppressante avec cette pluie quasi-continuelle. Les scènes d’action se font dynamiques et inventives à souhait, tirant parti de l’environnement dans lequel les personnages se déplacent (avec cet alignement caractéristique de cases horizontales et verticales).
Un véritable festin visuel qui bénéficie en outre de l’encrage du grand Tom Palmer (c’est Byzance).

Au cours de la séquence du concert nocturne, Miller s’arrange même pour placer une référence au groupe punk Shrapnel, contenant dans ses rangs deux futurs membres du groupe Monster Magnet, parmi lesquels sont fondateur Dave Wyndorf (au rayon coïncidence, le groupe Shrapnel a été associé au label Elektra Records, ce qui ne peut que rappeler aux fans de Miller une tueuse d’origine grecque).

Annual oblige (donc un peu à part), les rappels à la continuité restent assez légers, le Docteur Fatalis étant alors récemment sorti de sa catatonie (dans une histoire courte de Moench/Sutton), tandis que côté « soap » la malchance se poursuit entre Peter Parker (obligé de poser un lapin à ses proches) et la pauvre Debbie Whitman (jamais le bon timing entre ces deux-là). Quant à la paire de docteurs (Strange/Fatalis), ils auront eu l’occasion de se recroiser à la fin de cette même décennie lors du Triomphe & Tourment de Stern/Mignola (sans Spidey ni Dormammu cette fois mais avec Méphisto en guise d’ennemi commun).

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Recontextualisation du chemin menant au premier film :

Je n aime pas la série Hulk. Le gars qui l afaites dit qu il detestait les superherso et je crois que je le sentais et j aime pas les séries type fugitifs…

Je profite de cette année anniversaire pour déterrer des profondeurs du forum mon article de 2014 sur le film Spider-Man avorté de la Cannon…

LE SPIDER-MAN DE LA CANNON

Marvel est maintenant une puissance cinématographique, mais il fut un temps où ce n’était pas du tout le cas…et je parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
Dans les années 70/80, les personnages Marvel étaient surtout représentés à la télévision, avec des résultats plus ou moins heureux. La plus célèbre adaptation de l’époque est toujours la série L’Incroyable Hulk avec Bill Bixby et Lou Ferrigno, qui a pris d’énormes libertés avec le matériel de base mais qui est restée ancrée dans l’inconscient collectif notamment par le biais des aussi répétitives que mythiques scènes de transformation (que j’attendais avec impatience étant gamin).
Il y eut aussi un pilote du Dr Strange qui n’a pas débouché sur une série et des choses encore plus cheap comme les téléfilms Captain America et le feuilleton Spider-Man .

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Avant d’être porté à l’écran avec le succès que l’on sait par Columbia/Sony et Sam Raimi en 2002, l’Homme Araignée passa plus d’une dizaine d’années dans les limbes du development hell, avec des droits qui se sont baladés de Roger Corman à la MGM en passant par Carolco, 21st Century…et bien sûr la Cannon .

Comme souvent, ce fut d’abord Roger Corman qui acquit les droits cinématographiques de Spider-Man pour une bouchée de pain. Il ne les a pas gardés longtemps (heureusement, vu son nanardesque Fantastic Four, tourné mais jamais sorti sur grand écran) et le bébé fut refilé à la Cannon Films, les rois de la série B des années 80 (ah, ma jeunesse passée à regarder les American Ninja avec Michael Dudikoff, les Justiciers avec Charles Bronson et les plus mauvais films de Stallone…entre beaucoup d’autres choses), pour 5 ans avec option de retour des droits à Marvel si le film n’était pas réalisé avant 1990.

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Tobe Hooper, le réalisateur du légendaire Massacre à la tronçonneuse , était sous contrat chez Cannon et fut désigné pour diriger Spider-Man , alors qu’il préparait la suite bien barrée de son chef d’oeuvre de 1974. Si Golan & Globus, les big boss du studio, avaient choisi un spécialiste de l’horreur, c’était surtout qu’ils n’y connaissaient rien aux comics : le premier script confié à Leslie Stevens ( Au-delà du réel ) voyait un Peter Parker transformé en araignée humaine monstrueuse (avec poils, huit bras et tout le toutim) par un savant fou à la Dr Moreau désireux de conquérir le monde avec son armée de mutants (!).
Et comme le duo israélien savait très bien vendre les concepts avant de les tourner, une affiche-teaser annonçait fièrement la production (voir ci-dessus).

Bien que Stan Lee laissait faire un peu tout et n’importe quoi avec les héros de la Maison des Idées (coucou Howard the Duck ), ce traitement n’était pas de son goût et il insista donc pour que des changements soient opérés. Exit donc l’option dark et Tobe Hooper. Le script suivant renvoyait Peter à l’université, avec un Docteur Octavius en mentor qu’il finira par combattre. Les origines de Spidey et du Docteur Octopus étaient d’ailleurs liées dans cette version.
C’est un autre habitué du studio, Joseph Zito ( Invasion USA avec Chuck Norris) qui hérite du projet, annoncé en pleine page dans Variety .

Pour le rôle-titre, de futures stars comme Tom Cruise et Charlie Sheen furent envisagées. Mais même si rien ne fut signé, c’est le cascadeur Scott Leva qui fut le plus longtemps associé au projet.
Dans les années 80, certaines couvertures de Marvel étaient illustrées par une photographie et Leva avait personnifié l’Homme-Araignée sur l’une d’entre elles (je ne sais pas si c’était monnaie courante, mais j’ai quelque part dans ma collection un numéro du Punisher avec une couverture-photo).

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Il posa donc naturellement pour des images promotionnelles du studio.

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La pré-production prit du temps, principalement à cause des multiples réécritures du scénario. Un court teaser fut tout de même tourné pour promouvoir le long métrage :

Et vous remarquerez que Steve Ditko, le co-créateur de Spidey, n’est évoqué à aucun moment sur les affiches et dans le teaser.

Superman 4 et Les Maîtres de l’Univers , deux productions plus onéreuses en tournage au même moment, mirent à mal les finances du studio (même si on peut quand même se demander où était passé le fric vu le résultat final de Superman 4 ). Cannon coupa donc le budget de Spider-Man en deux, ce qui provoqua le départ de Zito. Il fut remplacé par le bidouilleur Albert Pyun, le futur réalisateur du Captain America de 1990 (oui, ouch).

Finalement, après avoir dépensé plus d’un million de dollars sans résultats, Golan arrêta les frais mais sans abandonner totalement les droits puisqu’il parvient à les conserver jusqu’en 1992 via sa nouvelle boîte, 21st Century Film Corporation .
Ensuite, Carolco entra dans la danse ainsi qu’un certain James Cameron qui écrivit un traitement resté célèbre puisque l’un de ses éléments, la toile organique, se retrouvera dans la trilogie de Sam Raimi.
Mais ceci est une autre histoire…

L’Araignée, l’Araignée, est un être bien singulier. Dans sa toile, il attend d’attraper les brigands. Attention ! Car l’Araignée est là…

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Les « formula show » par essence programmatiques (le même schéma narratif à chaque épisode) ?

oui
j ai pas suivi Xfiles vraiment car souvent ce tait trop le monstre du mois pour moi… et que trop en dire c est comme quand Tony sort avec Angela… c est al fin du show…

La recette préférée de Tante May (Untold Tales of Spider-Man annual '96) :

Les secrets de Peter Parker (Amazing Spider-Man -1, Flashback) :

C’est du Pat Oliff tout ça ?

Yep.

Roger Stern’s Spider-Man - préambule :

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À ce jour, il est difficile pour les scénaristes des « big two » d’égaler cet impressionnant tableau de chasse qu’est la carrière du scénariste Roger « Midas » Stern durant la quasi-totalité des années 80 (quand l’imposant Shooter régnait encore, du haut de ses 2 mètres et quelques), tant celui-ci pouvait alors donner l’impression de marcher sur l’eau, résultant de sa propension à aligner les morceaux de bravoure au cours de cycles mémorables, restés depuis à la postérité de ces titres respectifs (voir la liste ci-dessous).

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Roger Stern (left) and John Byrne on the day they met in 1974. Roger, who graciously contributed the snapshot, added, « Obviously this was taken just before John had his last growth spurt. »

Pour ne rien gâter, la personne derrière la machine à écrire s’avère être aussi éminemment humble (en cela différent de son pote, la giga-star John Byrne, à l’égo si large qu’il aurait du mal à rentrer dans le Tardis) et donc d’autant plus sympathique.

En tant qu’editor (de 1978 à 1980), Roger Stern aura donc officié sur Master of Kung Fu (Moench/Zeck), Captain Marvel (Moench/Broderick), Ms. Marvel (Claremont/Cockrum), Captain America (McKenzie), Ghost Rider (Fleisher), Spider-Woman (Gruenwald), Black Panther (Hannigan), Power Man (Duffy), Man-Wolf (Kraft) ou encore John Carter (avec un Frank Miller encore sous l’influence de Gil Kane).

Et puis il y a aussi et surtout son association avec John Byrne et Bob Layton (ses compères du « CPL gang »), formant un trio souvent associé aux meilleures séries Marvel d’alors (la saga du projet Pegasus dans Marvel Two-In-One, la saga du Wundagore dans Avengers, les débuts de Scott Lang dans Marvel Premiere, un Annual d’Incredible Hulk avec des guest-stars, sans oublier bien sûr les joyaux de la couronne que sont les X-Men de Claremont/Byrne/Austin et l’Iron Man de Michelinie/Layton/Romita jr).

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« The X-Men Boys, back together again… Terry Austin, Roger Stern, and John Byrne cutting up at a MidOhioCon. Roger was the editor of Uncanny X-Men from issues 113 to 131 during the now legendary Claremont/Byrne/Austin run of the title. »

Après s’être fait les dents comme scénariste dans la seconde moitié des 70’s (le plus notable étant son run sur Incredible Hulk), la période allant de 1980 à 1987 fut celle de son ascension vers les sommets (moment où il abandonne pour de bon ses fonctions éditoriales afin de mieux se consacrer à l’écriture), s’apparentant à un feu d’artifice qualitatif pour le plus grand bonheur du lectorat. Ce qui donne donc…

Les poids lourds :

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  • un des meilleurs runs de Captain America (1980) en compagnie de son inséparable acolyte.

  • un des meilleurs runs d’Amazing Spider-Man (1981-1984) après son passage par Spectacular.

  • un des meilleurs runs du Dr. Strange (1981-1985) en compagnie de Marshall Rogers & Paul Smith.

  • LE meilleur run d’Avengers (1982-1987), de qualité avant même que n’arrivent Buscema/Palmer.

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  • La meilleure histoire sur le Dr. Fatalis hors-FF : Dr. Strange & Dr. Doom: Triumph and Torment (89).

Les poids moyens :

  • un premier run sur le tisseur avec Spectacular SpiderMan (1980-1981), resté dans l’ombre d’ASM.

  • l’inauguration des West Coast Avengers (1984), avec leur première série limitée.

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  • l’efficace mini-série X-Men vs. The Avengers (1986-1987), malgré un final en deçà signé DeFalco.

Les poids légers :

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  • Ghost rider (1982), seulement une poignée de numéros alors que le titre était proche de sa fin.

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  • Fantastic Four (1986-1987), l’intérim entre Byrne et Englehart, avec un N°300 assez « petit bras ».

Dans l’ensemble, c’est de l’ordre du quasi-sans faute, garantissant à « Sterno » sa place au panthéon des grands scénaristes de la maison des idées (les décennies suivantes s’avéreront un peu moins fastes pour lui en comparaison). Quant à sa participation à Action Comics #600 (suite à son renvoi d’Avengers avant d’avoir pu atteindre le #300, tel Chris Claremont avec Uncanny X-Men 300), elle marquera le début de sa longue période DC, étalée sur toute une décade (en majorité sur les titres Superman post-Crisis/pré-Berganza).

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À suivre…

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Il me semble que c’est Gene Day à l’encrage, pas Bob Layton. De mémoire. Ou Joe Sinnott, Gene Day arrivant avec George Pérez. À vérifier.

Diable, ça ne me dit rien. Faut que je relise ça.

Jim

Two-In-One je l’ai inclut dans la liste surtout en raison de la présence de Stern et Byrne (mais c’est vrai que Layton ne les a pas rejoints sur ce titre).

https://twomorrows.com/comicbookartist/articles/12stern.html

CBA: Did you maintain contact with Bob Layton and John Byrne after the end of CPL and Charlton Bullseye?
Roger: Oh, sure. Once I had landed at Marvel, it was actually easier to stay in touch. John was already penciling Iron Fist, and was visiting New York on a more regular basis. And I eventually became his editor (on X-Men, Avengers, and Marvel Two-In-One) and Bob’s (on Iron Man). Of course, I worked with John as writer on Captain America, we all worked on a Hulk Annual, and in the Fall of '99, Bob penciled part of an Iron Man story that I wrote.

Ils ont été réédités là quelques années après :

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Comme tu l’avais mis en ouverture de parenthèse, la formulation me faisait penser que tu l’incluais, d’autant que tu cites deux des rencontres entre Byrne et Layton (la troisième étant Champions : je sais plus qui était l’editor, Goodwin peut-être…).

Va falloir que je regarde ce que j’ai sur la question, tiens tiens.
Merci.

Jim

Tu as attendu la Chandeleur exprès ?

Tori.

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VIDEO GAME :

Spider-Man vs the Kingpin est sorti entre 1991 et 1993 sur les différentes plateformes de l’époque.

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