Film catastrophe
Long métrage américain
Réalisé par David Lowell Rich
Scénarisé par Eric Roth d’après une histoire de Jennings Lang
Avec Alain Delon, George Kennedy, Susan Blakely, Sylvia Kristel, David Warner, Robert Wagner, Eddie Albert, Sybill Danning…
Titre original : The Concorde…Airport '79
Année de production : 1979
Le film catastrophe a connu ce qu’on pourrait appeler son âge d’or dans les années 70, avec de nombreuses productions à direction du grand et du petit écran et des classiques comme L’Aventure du Poséidon et La Tour Infernale. Cette vague de désastres en tout genre avait débuté en 1970 avec Airport, qui fut l’un des premiers longs métrages à dépasser la barre des 100 millions de dollars de recettes au box-office mondial. À la fin de cette décennie, la mode a fini par s’essouffler (des blockbusters comme Les Dents de la Mer et La Guerre des Etoiles étaient passés par là) et le quatrième et dernier Airport fait partie des dernières tentatives ratées de redonner de l’intérêt à une formule surexploitée. Le film catastrophe était alors bien pour mûr pour être parodié, ce qui arrivera avec l’excellent Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, gros succès de l’année 1980.
Airport est un film assez moyen, ses suites 747 en péril et Les Naufragés du 747 lui sont supérieures. The Concorde…Airport '79 (retitré Airport 80 Concorde dans certains pays à cause de sa date de sortie), referme cette franchise sur une note médiocre, un joli navet pour lequel le producteur Jennings Lang avait tout de même réussi un beau coup en obtenant l’autorisation d’utiliser le Concorde, l’avion de ligne supersonique conçu conjointement par la France et la Grande-Bretagne et en service à partir de 1976. Mais pour le reste, tout montre que ces films de catastrophes aériennes étaient arrivés en bout de piste…
La journaliste Maggie Whelan (Susan Blakely) découvre que son amant le richissime homme d’affaires Kevin Harrison (Robert Wagner) n’a aucun scrupules à vendre des armes à des puissances étrangères hostiles aux Etats-Unis. Pour l’empêcher de parler, Harrison tente de la tuer à plusieurs reprises, sur terre (mais son assassin n’est pas très adroit) et en plein air, Maggie embarquant à bord du Concorde pour couvrir la préparation des futurs Jeux Olympiques d’été (qui se sont déroulés à Moscou à l’été 1980)…
Contrairement aux autres Airport, le trajet du Concorde se déroule en deux temps, de Washington à Paris et de Paris à Moscou. Dans la première partie, le méchant ingénieur envoie un missile de son invention (pas très discret tout ça) pour détruire le Concorde. Heureusement pour les passagers, ils peuvent compter sur un duo de pilotes de choc (et experts en blagues et situations gênantes/sexistes), le français Paul Metrand (Alain Delon, qui tentait alors vainement d’imposer sa classe à l’international) et l’américain Joe Patroni campé par George Kennedy, visage régulier de la saga qui prend pour la première fois les commandes de l’appareil. Les deux hommes se prennent pour Tom Cruise dans Top Gun, font des miracles avec le Concorde qui part carrément en looping pour éviter le missile et lui tirer dessus avec une fusée éclairante. Du grand n’importe quoi qui confine au comique involontaire…surtout avec des effets spéciaux aussi indigents…
Comme Alain Delon et George Kennedy sont des champions, Kevin Harrison retente le coup pendant la deuxième étape du voyage en payant un technicien (pas très fûté) pour saboter la porte de la soute qui s’ouvre en plein vol. Les voyageurs (pas vraiment caractérisés, seuls deux ou trois d’entre eux ont droit à de brefs moments dramatiques ou comiques) sont en pleine panique et c’est à Alain Delon de les sauver (normal, c’est Alain Delon) avec une solution absurde qui repousse encore une fois les limites de la suspension d’incrédulité dans un dernier acte aussi divertissant que complètement crétin.