APOCALYPSE DANS L'OCÉAN ROUGE (Lamberto Bava)

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REALISATEUR

Lamberto Bava

SCENARISTES

Gianfranco Clerici, Vicenzo Maninno, Hervé Piccini, Dardano Sacchetti, Lamberto Bava, d’après une histoire de Luigi Cozzi et Sergio Martino

DISTRIBUTION

Michael Sopkiw, Valentine Monnier, Gianni Garko, William Berger…

INFOS

Long métrage italien/français
Genre : action/horreur
Titre original : Shark: Rosso nell’oceano
Année de production : 1984

Apocalypse dans l’Océan Rouge est l’un des derniers titres d’un cycle de longs métrages produits dans les années 70/80 pour capitaliser sur le succès de la série des Dents de la Mer (franchise qui était tout de même déjà bien essoufflée en 1983 avec son troisième épisode en 3D). Co-production fauchée entre l’Italie et la France (l’une des sociétés de production impliquées est Les Films du Griffon, la boîte d’un certain Max Pécas…oui, celui de Deux enfoirés à Saint-Tropez), Apocalypse dans l’Océan Rouge suit les efforts d’un scientifique, d’un biologiste marin, d’une spécialiste des dauphins et d’un shérif local pour se débarrasser d’un monstre marin, une sorte d’hybride entre un requin et une pieuvre, qui passe son temps à boulotter des pêcheurs et des touristes au large de la Floride.

La bébête en question n’est évidemment pas aussi impressionnante que sur l’affiche du film (qui a connu plusieurs titres entre son exploitation au cinéma, en VHS et en DVD : en plus d’Apocalypse, il y a donc aussi Le Monstre de l’Océan Rouge et Shark - Le Monstre de l’Apocalypse). Une construction tellement statique que le réalisateur n’a pas pu en faire grand chose…la caméra ne s’attarde que très furtivement sur sa grande gueule remplie de dents et lors des attaques, seules un ou deux tentacules sont visibles à l’écran. Et les rares plans sous-marins de la créature sont tellement flous qu’on ne distingue pas grand chose…

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Le réalisateur en question, c’est Lamberto Bava, fils de l’illustre Mario Bava (Le Masque du Démon), grand nom du cinéma de genre italien. Mais Lamberto n’a pas eu la carrière de son illustre papa (dont il reprend ici le pseudonyme américanisé, John Old, en ajoutant un « Jr »), enquillant nanars et séries B aussi honnêtes qu’inégales. Après le sous-Rambo Blastfighter, l’Exécuteur, Lamberto Bava est appelé pour reprendre Apocalypse dans l’Océan Rouge, une production qui prenait déjà l’eau et qui avait été initiée par Luigi Cozzi (Starcrash, le choc des étoiles) et Sergio Martino (2019 après la Chute de New-York).

L’histoire mêle meurtres gores, chasses au monstre (de jour et de nuit), enquête sur une conspiration et manipulations génétiques pour un ensemble que les 7 scénaristes crédités (oui, ça fait beaucoup mais ce n’était pas rare à l’époque du cinéma d’exploitation transalpin) n’arrivent pas à faire tenir debout. C’est mou du genou (les premiers assauts du monstre se résument aux personnages qui regardent fébrilement une grosse tâche sur leur sonar), la photographie est immonde et le montage est fait au hachoir (avec des enchaînements improbables…autant que la vision de la couille du héros qui dépasse de son short dans une vue en contre-plongée).

On retrouve dans la distribution deux vieux routiers de la série B transalpine, Gianni Garko et William Berger, qui avaient déjà tourné ensemble à plusieurs reprises (notamment dans les westerns Quand les colts fument, on l’appelle cimetière et Sartana)…et qui ont surtout l’air ici de s’ennuyer à mourir. Les têtes d’affiches sont les inexpressifs Michael Sopkiw et Valentine Monnier, déjà réunis l’année précédente dans 2019 après la chute de New-York…et ils partagent également un autre point commun, celui d’avoir abandonné leurs carrières d’acteur dès l’année suivante !

1 « J'aime »

Blastfighter l’exécuteur.
J’adore.

La légende veut que le producteur se soit pointé au Mifed avec trois lignes de pitch pour obtenir un (maigre) financement. Dans les années 80, on voyait un paquet de zéderies sortir au cinoche avant d’entamer une 2e carrière en vidéo avant de finir en bouche-trou le dimanche soir sur la cinq ou la six. (Ou le jeudi, du temps de Sangria.) C’était le crépuscule des cinoches de quartier chantés par Eddy Mitchell.