FANTÔMES CONTRE FANTÔMES (Peter Jackson)

Comédie/horreur
Long métrage américain/néo-zélandais
Réalisé par Peter Jackson
Scénarisé par Peter Jackson et Fran Walsh
Avec Michael J. Fox, Trini Alvarado, Jeffrey Combs, Jake Busey, Dee Wallace Stone, Peter Dobson, John Astin…
Titre original : The Frighteners
Année de production : 1996

Après avoir débuté sa carrière cinématographique par la fameuse « splatter trilogy » composée de Bad Taste, Les Feebles et Braindead, Peter Jackson a surpris en changeant totalement de sujet et de ton avec le drame psychologique Créatures Célestes, inspiré par un fait divers qui secoua la Nouvelle-Zélande dans les années 50. Pendant la phase de développement de Créatures Célestes, Peter Jackson et Fran Walsh ont eu l’idée de The Frighteners (Fantômes contre Fantômes en V.O.). Ils ont écrit une ébauche qu’ils ont envoyé à leur agent américain et Robert Zemeckis s’est montré intéressé au point de vouloir réaliser lui-même le long métrage en tant que spin-off de la série des Contes de la Crypte, dont il était l’un des producteurs.

Zemeckis a commandé un scénario complet à Peter Jackson et Fran Walsh et après la lecture, il s’est rendu compte que le film avait assez de potentiel pour se suffire à lui-même, sans la bannière Tales from the Crypt. Il a préféré le produire, laissant carte blanche à Peter Jackson pour un tournage en Nouvelle-Zélande à condition que les décors d’une petite ville du Midwest des Etats-Unis puissent être recréés à Wellington. Et après avoir vu Créatures Célestes, de nombreux acteurs ont voulu travailler avec Peter Jackson, à commencer par la star du film Michael J. Fox.

Dans la première moitié des années 90, la carrière de Michael J. Fox est au ralenti après une période de succès marquée par la sitcom Sacrée Famille et la trilogie Retour vers la Futur. Les résultats de films comme Doc Hollywood et La Manière Forte sont modestes et des titres comme Le Concierge du Bradbury, Les Héritiers Affamés et Le Prince des Rivières sont passés inaperçus. En coulisses, la vie de Michael J. Fox est bouleversée par le diagnostic de la maladie de Parkinson, qu’il apprend alors qu’il n’a que 30 ans. Un tournage lointain lui a permis d’éviter un temps les questions sur sa santé et il finira par annoncer publiquement sa maladie en 1998. Il est excellent dans le rôle de Frank Bannister, un ancien architecte capable de communiquer avec les morts suite aux circonstances étranges du décès de sa femme.

Depuis ce jour, Frank officie en tant que médium mais sa triste réputation alimentée par les journaux du coin l’empêchent de trouver beaucoup de clients. Il fait équipe avec un hétéroclite trio de spectres, Cyrus (décédé à l’époque du disco), le nerd Stuart et le Juge, un vétéran de l’Ouest Sauvage dont l’ectoplasme tombe littéralement en morceaux. John Astin (Gomez dans la série TV de La Famille Addams…et père de Sean Astin qui sera le Hobbit Sam Gamegie sous la direction de Peter Jackson) est irrésistible dans ce rôle et il est dommage que le Juge disparaisse soudainement après son face-à-face avec le grand méchant (ses autres scènes ont du être coupées pour des raisons de rythme).

La ville de Fairview connaît depuis des années une vague de morts inexpliquées et la rencontre avec les dernières victimes va entraîner Frank Bannister dans une enquête bourrée de rebondissements et menée sur un rythme d’enfer. Si certains plans numériques accusent le poids des ans, cela ne diminue en rien l’efficacité de cette comédie horrifique qui regorge de bonnes idées, de morceaux de bravoure aussi divertissants que réjouissants (la poursuite de la Faucheuse, les aller-retour entre passé et présent du dernier acte…) et de visuels saisissants (on peut voir cette Faucheuse comme un prototype des Nazgul du Seigneur des Anneaux et elle affiche toujours une présence forte avant la révélation de sa véritable identité).

On retrouve également dans la brillante distribution Dee Wallace Stone en forcenée loin de ses rôles de maman des années 80 (E.T., Critters, Cujo…), Jake Busey et son sourire carnassier, R. Lee Ermey (Full Metal Jacket) en mode auto-parodie et surtout Jeffrey Combs (Re-Animator), hilarant en agent du F.B.I. souffrant d’hémorroïdes et encore plus taré que les cinglés qu’il poursuit. Fantômes contre Fantômes fut hélas un échec au box-office…alors que Zemeckis et Jackson le destinaient à Halloween (ce qui aurait été logique), le studio a bâclé la sortie et la promotion dans un été 1996 dominé par le Independence Day de Roland Emmerich et les Jeux Olympiques d’Atlanta. Après une période de doute (et l’abandon provisoire de son projet King Kong), Peter Jackson et ses équipes ont su rebondir en acquérant les droits du Seigneur des Anneaux en 1997.

2 « J'aime »

J’en gardais un bon souvenir et pour l’avoir revu il y a quelques mois, je n’ai pas été déçu. Ça reste un film très agréable. Mais j’attendrais encore un peu pour le montrer aux enfants ^^!

Le parallèle avec les Nazgul est frappant maintenant que tu le dis Doc…

La chanson du générique de fin, reprise de Don’t Fear the Reaper par le groupe néo-zélandais The Mutton Birds :

Excellente chanson.

Enzo Sciotti :