BLACK CHRISTMAS (Bob Clark)

Horreur
Long métrage canadien
Réalisé par Bob Clark
Scénarisé par A. Roy Moore
Avec Olivia Hussey, Margot Kidder, Keir Dullea, John Saxon, Art Hindle…
Année de production : 1974

Pendant la période des vacances de Noël, des étudiantes appartenant à la même sororité sont harcelées au téléphone avant d’être attaquées dans leur propre maison. Résumé ainsi, le scénario de Black Christmas ressemble à celui d’un slasher tout ce qu’il y a de plus classique. Et pourtant, le long métrage de Bob Clark (qui avait déjà oeuvré dans le genre horrifique avec Children shouldn’t play with dead things et Le Mort-Vivant) précède la vague de slashers qui déferlera sur les écrans à partir du succès du Halloween de John Carpenter, un classique en partie influencé, comme d’autres qui suivront, par Black Christmas.

Là où l’histoire du scénariste A. Roy Moore (qui a tiré son inspiration d’une légende urbaine ainsi que d’une vague de meurtres qui toucha la ville de Montréal au début des années 70) se démarque, c’est dans un premier temps par le traitement des personnages, mieux développés que les habituelles victimes destinées à se faire couper en morceaux par les tueurs en série et loin des bimbos qui ne pensent qu’à s’envoyer en l’air. Bob Clark préférait d’ailleurs parler de Black Christmas comme d’un « film d’horreur psychologique ».

Barbara, campée par la regretté Margot Kidder, est certes alcoolique mais il est clair que ses abus et sa vulgarité (amusante) cachent des blessures profondes. Le sujet de l’avortement est également traité de manière subtile par le portrait de la relation entre Jess (Olivia Hussey, révélée par le Roméo & Juliette de Franco Zeffirelli) et Peter, un étudiant en musique plus âgé qu’elle interprété par Keir Dullea (pour toujours le David Bowman de 2001, L’Odyssée de l’Espace). Une sous-intrigue qui alimente les fausses pistes…

Bob Clark n’attend pas longtemps pour nous montrer que le danger s’installe dans la maison qui sert de décor principal, à l’insu de tous alors que les va-et-vient s’enchaînent à l’étage du dessous. Le réalisateur prend le parti de la vue subjective, épousant très habilement le regard du tueur pendant quasiment tout le métrage. Et les quelques exceptions sont très bien orchestrées, donnant lieu à des plans marquants tout en conservant l’ambigüité de cette silhouette maléfique jusqu’à un final que Bob Clark a tenu à conserver contre l’avis du studio.

La mise en scène est de qualité et ne manque pas de (très) bonnes idées qui utilisent pleinement les possibilités offertes par tous les recoins de la grande demeure. À l’origine, le scénariste avait décrit des attaques plus graphiques et c’est Bob Clark qui a décidé de mettre la pédale douce sur le gore. Black Christmas est donc peu sanglant, ce qui ne réduit pas du tout l’efficacité des mises à morts…et s’il n’y a pas un énorme body count, ces scènes sont accrocheuses (souvent très giallesques) et le suspense est prenant.

Black Christmas réussit également ses petites touches humoristiques, amenées principalement par les figures de l’autorité…et surtout un flic incompétent (Doug McGrath et sa trogne impayable). L’équilibre est rétabli par la présence du plus professionnel lieutenant joué par le vétéran du bis John Saxon (La fille qui en savait trop, Les Griffes de la Nuit…).

1 « J'aime »

Je l’ai vu, j’en garde un bon souvenir, mais très flou…

Jim

Dans le genre « final très sombre », ça se pose là.

L’affiche du 40ème anniversaire :

Ah, tiens, en Italie, ce n’est pas un Noël noir, mais rouge sang.

Tori.

Gary Pullin :