Horreur
Long métrage canadien
Réalisé par George Mihalka
Scénarisé par John Beaird d’après une histoire de Stephen Miller
Avec Paul Kelman, Lori Hallier, Neil Affleck…
Titre original : My Bloody Valentine
Année de production : 1981
Sorti en février 1981 juste à temps pour la fête des amoureux, Meurtres à la Saint Valentin continue la tradition établie par le Black Christmas de Bob Clark, à savoir orchestrer un massacre autour d’une fête ou d’un jour marquant, les représentants les plus célèbres de ce sous-genre de l’horreur qu’est le slasher restant Halloween de John Carpenter et Vendredi 13 de Sean S. Cunningham. Au début des années 80, le Canada était l’autre pays du slasher, surtout grâce à des avantages fiscaux qui permettaient des tournages à moindre coût et des films comme Le Bal de l’Horreur et Le Monstre du Train (tous deux avec Jamie Lee Curtis) ont connu de bons résultats au box-office.
Autre production canadienne, Meurtres à la Saint Valentin se distingue de la ribambelle de scénarios à la structure identique en s’éloignant d’une distribution composée d’une bande d’adolescents pour se concentrer sur des jeunes adultes travaillant à la mine. Il y a peu de distractions dans la petite bourgade ouvrière de Valentine Bluffs et les habitants trompent l’ennui en passant du temps au bar et en attendant la grande soirée organisée pour la Saint Valentin. Cette atmosphère est bien retranscrite à l’écran par le travail sur la photographie insistant sur l’aspect gris et terne d’une ruralité hantée par un passé trouble…
Car Valentine Bluffs a son lot de fantômes. Vingt ans plus tôt, un accident a bloqué sept mineurs pendant que les contremaîtres de la mine s’éclataient à la soirée de la Saint Valentin. Le seul survivant, un certain Harry Warden, est devenu complètement fou (en attendant les secours, il a survécu en grignotant ses camarades). L’année suivante, Harry s’est vengé en tuant tous ceux qu’il a rendu responsable de sa situation avant de se faire interner. Depuis ce jour, la Saint Valentin n’était plus fêtée à Valentine Bluffs…mais quand la tradition reprend, le sang coule à nouveau…
Deuxième long métrage de George Mihalka (après le teen movie Pinball, des filles et des flippers), Meurtres à la Saint Valentin est assez inégal. Les scènes d’exposition présentent assez grossièrement les traits de caractère des protagonistes en tentant d’insuffler un peu de tension par le biais d’un triangle amoureux peu intéressant. Il n’y a pas de visages familiers au casting et l’interprétation est limitée. Les détails de l’histoire de Harry Warden, qui se réduisent à une légende urbaine pour les plus jeunes, sont révélés par des flashbacks parallèlement aux premières mises à mort…
Avec sa combinaison de mineur et son masque, le tueur promène une silhouette accrocheuse lors des scènes-chocs. Dans ces passages, le suspense est plutôt bon et le réalisateur a su bien tirer parti de l’aspect claustrophobique de la mine dans le dernier acte…mais la révélation finale ne m’a pas convaincu et les coups de ciseaux de la censure américaine ont réduit l’impact visuel des meurtres malgré quelques plans (rapides) bien saignants…